Sainte-Marguerite-Station et le Domaine Deauville
- Mélanie Tremblay
- 11 sept.
- 24 min de lecture
Par Lorne Townshend
Une agglomération sans statut
Lorne Townshend est administrateur de la Société d’histoire de Sainte-Marguerite-du-lac-Masson et d’Estérel depuis 2005. Il a été président de l’Association des propriétaires domiciliaires de Deauville de 1980 à 1988 et aussi président des administrateurs de la chapelle Saint-Bernard de 2002 jusqu’à sa fermeture en 2011. La famille Townshend habite Sainte-Marguerite-Station et Deauville depuis plus de 75 ans: c’est son grand-père qui en 1939 fit bâtir un chalet au bord du lac Deauville, à l’époque le lac Barnabé, chalet qui fut habité par la famille jusqu’en 2003, quand Lorne fit construire une maison plus moderne sur un terrain au bord du lac, non loin du chalet familial.

Le nom de l’agglomération de Sainte-Marguerite-Station fut donné par l’entreprise du chemin de fer Canadien Pacifique en 1892, afin de desservir le village de Sainte- Marguerite-du-Lac-Masson qui se trouvait à quelques kilomètres de la gare située sur le chemin qui relie Sainte- Adèle à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.
La réalisation du chemin de fer (le petit train du nord) mis en marche le 1er septembre 1892 fut l’élément crucial du développement de la région des Laurentides. Ce chemin de fer offrait une liaison quotidienne avec la ville de Montréal, assurant la livraison, en tout temps, des marchandises et du courrier ainsi que le transport des clients en toute sécurité et confort.
Le transport entre Montréal et Saint-Jérôme a débuté le 16 octobre 1876, suivi de la portion jusqu’à Sainte-Adèle le 28 septembre 1891, et jusqu'à Sainte-Agathe le 1er septembre 1892. Avant 1876, les déplacements entre Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et Montréal prenaient entre 8 et 12 heures dans de bonnes conditions, sur des routes de terre, et en hiver sur des chemins de neige, ce qui rendait ces voyages peu confortables et même dangereux. En 1876, puisque le train se rendait à Saint-Jérôme, le voyage en carriole était réduit à 4 heures. Le territoire occupé par Sainte-Marguerite-Station a toujours fait partie de la paroisse de Sainte-Adèle, mais lors de la fusion du village avec la paroisse, en 1964, la ville de Sainte-Adèle a favorisé l’élimination de Sainte-Marguerite-Station, spécialement après la fermeture et la démolition de la gare de Sainte-Marguerite-Station durant les années 1978 à 1980.

Au début du 20e siècle, la région de Sainte-Marguerite-Station était habitée par quelques dizaines de colons. Une école de rang fut bâtie dans les années '20, mais fut détruite par un incendie en 1950. Cette école était voisine de la chapelle près de la gare et après le feu, les terrains de l’école furent cédés à la chapelle.
Les enfants qui fréquentaient cette école s’y rendaient en ski l’hiver, car il n’y avait pas de service d’autobus scolaire et les chemins n’étaient praticables qu’avec des traîneaux ou des skis. Le reste de l’année, les enfants marchaient pour se rendre à l’école. Les élèves de la 1ère année jusqu’à la 7e année se trouvaient tous dans la même pièce.
Il y a eu un feu de forêt en 1935. Ce feu a couvert la surface entre le lac Morelle, le chemin du 6e rang (chemin Deauville) et la montagne adjacente au lac Morelle. Toute la population locale a travaillé pour contrôler et éteindre l’incendie. Suite à ce feu, M. Purvis (le manoir Purvis à Deauville) a décidé d’entourer son domaine d’un coupe- feu de 60 pieds de largeur afin de protéger ses biens.

Dans les années '40 et '50, il y avait encore sur ce territoire des traces de ce feu, des souches et des branches calci- nées. Nous y trouvions des bleuets et framboises en grande quantité. La population locale faisait la cueillette de ces fruits durant l’été. Éventuellement, les arbres ont repris leur place dans la nature et les fruits sauvages ont disparu.
Industrie touristique dans la région
La firme Canadien Pacifique était bien positionnée pour développer l’industrie touristique, car elle était déjà impli- quée dans ce domaine et possédait une chaîne d’hôtels à travers le Canada et des bureaux de vente dans tout le nord-est des États-Unis. Les entrepreneurs de Sainte- Marguerite-du-Lac-Masson et ceux de Sainte-Marguerite- Station ont rapidement mis sur pied des maisons de pension et des hôtels pour accueillir les touristes acheminés par le CPR. Deux hôtels à Sainte-Marguerite-Station eurent une réputation d’excellence : l’Alpine Inn et le Chalet Cochand. L’Alpine Inn pour sa nourriture, et le Chalet Cochand pour ses pentes de ski.

L’Alpine Inn, en 1920, était la propriété de M. Vernon Cardy, un magnat de l’industrie hôtelière. Parmi ses hôtels, on retrouvait l’Hôtel Mont-Royal à Montréal, le Sainte- Adèle Lodge à Sainte-Adèle, ainsi que plusieurs hôtels aux États-Unis et au Canada. Pour faire compétition aux autres hôtels de la région durant l’hiver, M.Cardy aménagea deux centres de ski : la côte 60 sur le chemin Riverdale et les côtes 40-80 à Sainte-Adèle. Les installations de la côte 60 furent abandonnées à la fin des années '50, tandis que les côtes 40-80 furent cédées lorsque M. Cardy vendit l’hôtel Sainte-Adèle Lodge, qui devint l’Hôtel Montclair. Après l’incendie de l’Hôtel Montclair, la Ville de Sainte- Adèle géra les installations des côtes 40-80 jusqu’à leur fermeture.
En 1939, un incendie a sérieusement endommagé l’hôtel Alpine Inn et il fut reconstruit par M. Victor Nymark, hautement reconnu pour ses bâtiments en bois rond.
Un conflit avec sa première épouse obligea M. Cardy à vendre la majorité des hôtels qu’il possédait aux États- Unis et au Canada. En 1960, il concentra ses efforts sur son hôtel préféré, l’Alpine Inn, en bâtissant un nouveau Club House pour le golf Alpine, lequel abritait aussi le Curling Club et une piscine intérieure. Il a aussi fait construire une annexe appelée l’Alpinette. M. Cardy se fit bâtir une luxueuse résidence sur le chemin Riverdale, laquelle incluait un parc pour les chevaux, car il aimait bien les chevaux de race.
L’Alpine Inn, sous la direction du chef cuisinier, M. Bigras, et du maître d’hôtel, Jacques Landurie, était reconnu pour ses buffets du samedi soir où l ’ on retrouvait une très grande variété de mets de toutes sortes exposés parmi des sculptures de glace. Tous les samedis soirs, la salle à manger était remplie et il fallait prendre des réservations souvent un mois à l’avance. Cette réputation a fait vivre l’hôtel jusqu’en 1970, alors que l’Alpine Inn déclara faillite.
L’hôtel a été repris par Atlific Corporation, partenaire de Holiday Inn et propriétaire de deux autres hôtels à Montréal sur Côte de Liesse, près de l’aéroport. L’hôtel Alpine Inn continua ses opérations sous la bannière Atlific jusqu’en 1992. Il fut alors acheté par les propriétaires de l’hôtel La Calèche, de Sainte-Agathe. Un autre groupe a acheté le Golf Alpine, et finalement l’Alpinette et les chalets ont été acquis par un troisième entrepreneur. La résidence de M. Cardy, sur le chemin Riverdale, a été achetée par M. Jean-Guy Mathers, qui en a conservé le parc équestre.
Le chalet Cochand
En 1911, M. Émile Cochand arrive au Québec et devient instructeur de ski au Laurentide Inn de Sainte-Agathe. En 1914, lui et sa conjointe Léa se rendent à Sainte- Marguerite-Station et louent avec option d’achat une terre de 500 acres comprenant un chalet/auberge et deux lacs. Les années suivantes furent difficiles, car les jeunes hom- mes qui fréquentaient les lieux étaient partis à la guerre. En 1918, Émile agrandit le chalet et en fait une auberge de 20 chambres. Cette dernière était située sur le chemin du 7e rang et, comme pour tous les chemins à l’époque, chaque colon devait entretenir la partie qui passait sur sa terre. En hiver, ceci voulait dire que le chemin devait être roulé pour compacter la neige et permettre aux traîneaux de circuler entre la gare de Sainte-Marguerite-Station et le village de Sainte-Marguerite-du-lac-Masson. Souvent, l’auberge était isolée pendant plusieurs jours lorsqu’il y avait tempête.
Toujours en 1918, la grippe espagnole força la fermeture temporaire de l’auberge. Émile Cochand en profita pour bâtir un barrage fermant le lac Lucerne.
En 1920, l’auberge passait au feu et la famille Cochand rebâtit l’immeuble en s’assurant que tous les services fournis dans les auberges de première classe se retrou- vaient dans le nouvel immeuble.

Plus tard, Émile Cochand, Tom Wheeler ainsi que plusieurs autres hôteliers de la région fondèrent la Laurentian Resorts Association. Cette association s’occupa de la publicité pour ses membres afin de développer la région et l’industrie touristique.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, Émile Cochand, père, vendit son entreprise à ses fils Louis et Émile. Louis devenait propriétaire de l’hôtel et des chalets, tandis qu’Émile reçut les pistes de ski de fond et les pentes de ski alpin.
Au début des années 1950, Louis Cochand décida d’ouvrir des pistes de ski alpin derrière l’hôtel ainsi qu’un restaurant, le mettant en compétition avec son frère Émile. Il fallait avoir des billets séparés pour faire du ski aux deux montagnes. Les Cochand perdirent plusieurs clients qui décidèrent d’aller à d’autres centres de ski de la région. Plus tard, Madame Léa Cochand, leur mère, agit en tant que médiatrice entre les deux frères pour mettre fin aux hostilités.
La vente d’un seul billet pour les deux centres de ski aida à sauver les entreprises pendant quelques années, mais un manque chronique d’investissement et d’entretien rendait l’hôtel peu rentable et le centre de ski peu compétitif avec les nouveaux centres qui ouvraient dans les Laurentides. La banque de Montréal saisit le complexe en 1966 et le vendit aux frères Rizzos de Chicago, qui le revendirent, 4 ans plus tard, à Yvan Coutu, en 1970. L’hôtel est alors devenu un camp de jeunes sous le nom de Base de plein air. L’hôtel était occupé à pleine capacité, mais les services sanitaires de l’établissement étaient défectueux et les eaux usées se déchargeaient dans le lac Lucerne et le lac Morelle, causant une pollution importante.


Une association de résidents s’est donc formée pour protéger les lacs Lucerne et Morelle contre cette pollution. Après une réunion avec les dirigeants de l’auberge Yvan Coutu, qui refusaient d’admettre que la pollution venait de l’hôtel, les représentants de l’association furent mis à la porte. Ils se sont alors adressés au Dr Victor Goldbloom, alors Ministre de l’environnement du Québec. Une réunion avec le Dr Goldbloom motiva les membres à former l’Association de la protection de l’environnement de Sainte-Marguerite-Station, avec mandat de gérer tous les aspects touchant le domaine de l’environnement. L’association fut présidée par M. James Mollitt et M. Jean-Pierre Poulin durant les années 1980 à 1985.
Après plusieurs années de pressions auprès de l’auberge Yvan Coutu ainsi qu’à la ville de Sainte-Adèle, l’auberge Yvan Coutu décida de fermer ses installations et la ban- que reprit le complexe. Un certain M. Thériault fut le prochain entrepreneur à assumer la gérance du complexe, mais un hiver où la neige tarda le força à abandonner son projet. L’entrepreneur suivant, M. Charlebois, refusa de réparer les fosses septiques du complexe pendant plu- sieurs années. En 1985, la ville de Sainte-Adèle l’obligea à faire les travaux requis, mais un manque d’investissement et d’entretien rendit le complexe non rentable.
La dernière année d’opération du centre de ski fut gérée par le Ste. Marguerite Ski Club, lequel mandata M. Eugène Chadel, gendre de la famille Cochand, pour opérer le centre. Il était évident que les équipements de ski nécessitaient beaucoup d’entretien pour répondre aux normes de la CSST. À l’été 1987, cette dernière formula une liste de travaux importants à exécuter afin d’obtenir le certificat d’opération du centre de ski. Comme les coûts de ces travaux assuraient la non-rentabilité du centre, il fut fermé et l’hôtel fut démoli en 1988.
Autres activités
Plusieurs autres hôtels de la région offraient des excursions de chasse et de pêche. Par contre, le Ste. Marguerite Ski Club et le McGill Ski Club développèrent plusieurs pistes de ski de fond dans la région et, avec la collaboration du CPR, les skieurs pouvaient se rendre à Sainte- Marguerite-Station et descendre en ski jusqu’à Shaw- bridge pour être repris par le train. Le record de voyageurs en une même fin de semaine fut de 11 000 skieurs, en 1950. La petite chapelle Sainte-Anatole de Sainte- Marguerite-Station, devenue plus tard Saint-Bernard, avait même une messe pour les skieurs où on les bénissaient ainsi que leurs skis. Après la messe, les skieurs se dispersaient vers les différentes pistes de ski de fond ou se rendaient au Chalet Cochand.

La vie locale était très influencée par le chemin de fer, car le train transportait tout, soit le courrier, les journaux, les visiteurs, la nourriture, etc. Le magasin général était situé de l’autre côté du chemin de la gare et initialement le bureau de poste se trouvait à l’intérieur du magasin général. Ce magasin appartenait à M. Ernest Lepage durant les années 1950. Il l’opéra jusqu’à environ 1975.
Le train de 18 h était le train le plus populaire, car il transportait le courrier, les journaux et les colis (express), tous les jours de la semaine. Les taxis et voitures des hôtels étaient tous au rendez-vous et le magasin général faisait de bonnes affaires.
L’industrie touristique était le moteur économique de la région et la population locale en profitait bien. Plusieurs emplois dépendaient du succès de cette industrie.
Villégiateurs et retraités
Le chemin de fer fut responsable de l’introduction et l’arrivée de beaucoup de touristes dans la région.
Le premier villégiateur venu s’établir sur les terres du 6e rang fut M. William Stackhouse, en 1914. Il acheta les terres d’un colon incluant sa maison, située au 2031 chemin Deauville. M. Stackhouse était l’ingénieur en chef de la société Locomotive Works, à Montréal. Après la deuxième guerre mondiale, en 1945, M.Stackhouse fit bâtir, pour sa retraite, une luxueuse maison en bois rond, au 2065 chemin Deauville. Il n’avait pas d’enfant, mais voulait laisser sa marque en aménageant une petite plage au lac Morelle. Cette plage était utilisée principalement par les anglophones, qui l’ont nommée « The Swimming Hole ».

Un autre villégiateur bien connu, M. William O’Brien, père, choisit de s’établir au bout du lac Morelle, là où se trouve une chute d’eau et une vue de toute la vallée de la rivière du Nord. Cette maison en pierre, qui existe en- core, a reçu des personnalités telles que le Prince Philip, époux de la Reine Elizabeth II. M. O’Brien, père, a fondé la firme O’Brien and Williams Stock Exchange, de Mon- tréal et New York. La propriété est demeurée dans cette famille pendant 3 générations.
Dans les années '20, plusieurs touristes se sont établis à Sainte-Marguerite-Station, construisant des maisons comme résidences secondaires. Ils achetaient des lots près du chemin du 6e rang et construisaient des chalets d’été avec l’aide des colons qui leur avaient vendu les lots. Ces familles furent toutes anglophones. Parmi celles-ci, notons les noms suivants : Coppin, Cannon, Biss, Lushes, Townshend, Larkin, McEnroe, Welshman, Stackhouse, Ingles, Homenock, Haigy, Cattrell, Rhodes, Whiteman, Brighton, Rodger, Todd, Duncan, Johnston, Campbell, Bentley et Hayman. Ces familles ont changé le caractère ethnique de la région. Plusieurs étaient des retraités qui ont choisi de vivre en permanence à Sainte-Marguerite-Station.

Le domaine Purvis
M. Arthur Blakie Purvis était un millionnaire, président de la société CIL et de plusieurs autres firmes telles que Canadian Safety Fuse Co. Ltd et Dunlop Tire and Rubber Goods Ltd. Il était administrateur de la Banque de Montréal, de Bell Canada, de la British American Oil Co., de Canadian Investment Fund, Canadian Pacific Railways (CPR), Royal Trust, Sun Life Assurance, ainsi que General Motors et Dupont aux États Unis. En 1936, il fut nommé président du Conseil d’administration du National Employment Commission à Ottawa, un poste qu’il occupa jusqu'en 1938. Au début de la Deuxième guerre mondiale, en 1939, M. Purvis fut nommé directeur général de la British Purchasing Commission pour les États-Unis et on lui demanda de diriger le British Supply Council in North America. De plus, M. Purvis fut choisi par M. Winston Churchill, premier ministre de la Grande Bretagne durant la guerre, pour agir en tant que négociateur avec le président Roosevelt des États-Unis, ce qui mena à l’entente « Lease Lend Act », selon laquelle les États-Unis prêtaient à la Grande Bretagne des navires de guerre et de marine marchande pour remplacer les navires que la Grande Bretagne avait perdus au début de la Deuxième guerre mondiale. M. Purvis mourut dans un accident d’avion en Grande Bretagne, en 1941.
M. Purvis et son épouse, Margaret Jones, visitèrent le Chalet Cochand à l’hiver 1929 et s’entichèrent de la région. Après avoir visité plusieurs endroits dans les Laurentides, ils décidèrent de construire une résidence de campagne sur une montagne dominant le lac Barnabé. Le couple Purvis acheta le site, plus environ 5 milles carrés (1 400 acres) de terrain, incluant 5 lacs, pour former leur domaine. M. Purvis fit également installer l’électricité et le téléphone, lesquels devenaient donc disponibles pour les autres résidences sur le chemin. Il engagea la firme d’architectes Kenneth Guscotte Rea pour produire les plans de son domaine, ainsi que tous les maçons, charpentiers et autres personnes disponibles (environ 200 ouvriers) pour bâtir son château et les bâtiments requis pour desservir son domaine. Le château fut complété pour Noël 1929. M. Purvis demanda et obtint du gouvernement du Québec un bill privé déclarant que les lacs et lots devenaient la propriété privée de la famille Purvis et que tous les droits miniers pour le domaine demeuraient la propriété de la famille Purvis. De nombreux amis vinrent visiter les Purvis, dont le gouverneur général du Canada, Lord Tweedsmuir, qui y fit quelques visites. Il se plaisait à nommer le domaine « The House on the Rock ».
La présence de la famille Purvis changea toute l’économie de la région. Selon les archives de Sainte-Adèle, M. Purvis finança la reconstruction du pont du lac Morelle en 1939, déboursant une somme de 14 500 $ pour exécuter les travaux. Des photos du chemin et du pont se trouvent aux pages suivantes.
Après la mort de M. Purvis, Madame Purvis et son fils, Blakie, retournèrent en Grande Bretagne pour les études de Blakie. Durant cette période, le château fut habité par la famille Sam Bronfman, de 1941 à 1945. La Deuxième guerre mondiale et les études de Blakie terminées, la famille Purvis retourna habiter le château avec la gouvernante Gunvor Johnsen, qui se chargeait de maintenir la résidence en bon ordre. Toutefois, Madame Purvis préférait passer l’été à leur domaine de Martha’s Vine-Yard, une île près de Cape Cod, ne retournant au château que pour l’hiver. L’été, le château était habité par Blakie et sa famille, son cousin Danny Sullivan, ainsi que Gunvor Johnsen et sa sœur.
Le gardien du domaine, pendant toutes ces années, fut Luc Brisebois, aidé par sa famille de 11 enfants. M. Brisebois accompagnait Madame Purvis l’été à Martha’s Vine-Yard pour entretenir les lieux. L’entretien du do- maine de Sainte-Marguerite-Station devenait la responsabilité des enfants de Luc Brisebois pendant son absence.


Les vacanciers d’été
Durant les étés de 1950 à 1965, plusieurs vacanciers passaient leurs étés à Sainte-Marguerite-Station. Les commerces locaux ajustaient leurs services pour tenir compte des besoins de leurs clients. M. Oscar Desjardins, le boulanger de Sainte-Marguerite-du-lac-Masson, passait les mardis et les vendredis. La Crémerie Saint- Jérôme livrait le lait, la crème, le beurre et les œufs tous les mercredis et un boucher de Shawbridge passait vendre la viande les vendredis ou les samedis. Durant le mois d’août, des cultivateurs passaient pour vendre leurs légumes frais. Les vacanciers étaient de bons clients et les commerçants revenaient année après année. Dans ce temps-là, plusieurs des familles anglophones se baignaient au lac Morelle, soit à la petite plage que M. Stackhouse avait aménagée, ou encore au milieu du lac Morelle où il y avait deux radeaux accessibles au moyen d’une chaloupe. Ces radeaux étaient la propriété de M. Homenock et M. Gray, mais toutes les familles les utilisaient.
La révolution tranquille
La révolution tranquille a eu un impact sur la région. Des développeurs domiciliaires se sont accaparés plu- sieurs domaines. Le domaine de M. Purvis a été vendu, en partie, au développeur Deauville Estates and Country Club en 1958, en même temps que le projet Glen Wexford, adjacent à la gare de Sainte-Marguerite-Station. Le projet Estérel existait déjà à Sainte-Marguerite-du-lac-Masson.
En 1960, l’autoroute des Laurentides fut inaugurée. Le temps requis pour se rendre de Montréal à Sainte-Adèle prenait environ 1 heure au lieu de 2 heures par chemin de fer ou par l’ancien chemin. De plus, plusieurs routes secondaires maintenant gérées par le Ministère des transports du Québec furent redressées et élargies. Étant donné que de plus en plus d’autos, de camions et d’auto- bus circulaient sur les routes, la compagnie de chemin de fer (CPR) s’est rendue compte que sa part des profits de l’industrie avait diminuée au point que la rentabilité de la ligne de chemin de fer des Laurentides fut remise en question. Comme exemple, les passagers pouvaient se rendre par autobus de Montréal à Sainte-Adèle en 1 heure pour 2,00$, avec départ à toutes les heures, alors que le train coûtait 4,00 $ et prenait 2 heures pour faire le même trajet. Or, il n’y avait que deux trains par jour la semaine. De plus, les camions étaient en mesure de livrer leur marchandise directement à la porte de leurs clients, et ce à un prix très compétitif.
Compte tenu de ces difficultés, le CPR décida de cesser son service de Petit train du Nord. Il ferma les gares et procéda à la démolition de quelques-unes d’entre elles, dont celle de Sainte-Marguerite-Station. L’époque du chemin de fer prenait fin. Par la suite, l’emprise du chemin de fer fut transformée en piste cyclable et piste de ski de fond, qu’on appelle le Parc linéaire. La prolongation de l’autoroute jusqu’à Sainte-Adèle et plus tard jusqu’à Sainte-Agathe a aussi fortement contribué au changement démographique de la région, particulière- ment des Basses-Laurentides. Ce changement démographique fit diminuer le nombre d’anglophones dans la région.
Urbanisation de Ste-Marguerite-Station
L’arrivée de projets domiciliaires tels que Deauville Estates and Country Club a changé l’image de l’agglomération de Sainte-Marguerite-Station. Passant de petite agglomération dans la nature à banlieue de la ville de Sainte- Adèle, elle nécessitait maintenant des services normale- ment dispensés dans les villes. Après la fusion du village de Sainte-Adèle avec Sainte-Marguerite-Station en 1964, tous les services disponibles au village furent ajoutés aux développements domiciliaires de la nouvelle entité, sauf pour le traitement des eaux usées et, en certains cas, l’eau potable, jugés trop dispendieux. Les services de collecte des ordures et de recyclage furent ajoutés lorsque ces derniers devinrent disponibles à Sainte-Adèle.

Le Domaine Deauville
Construction des infrastructures
Le Domaine Deauville représente le projet domiciliaire le plus important de la région et son histoire décrit bien l’évolution qui a changé l’image de Sainte-Marguerite-Station.
En 1958, Madame Purvis vendit une grande partie du domaine Purvis au regroupement Deauville Estates and Country Club et H. J. Smith Construction. Cette même année, Deauville Estates, dirigé par M. Pardo, mandata l’urbaniste Jean-Claude Lahaie pour concevoir un plan d’établissement comprenant routes et subdivisions de terrains. Des arpenteurs établirent ensuite les frontières du domaine et délimitèrent l’emplacement des rues du projet. Les dirigeants de Deauville Estates prirent possession du château et l’utilisèrent comme Club House. Le bâtiment de service, qui comprenait étables, garages et résidence du gardien, devint la résidence des travailleurs de la construction. Entre-temps, madame Purvis se fit construire une élégante demeure près du lac Quevillon, dans la section du domaine qu’elle avait gardée. La mai- son historique du père Quevillon située à côté de la nouvelle maison de madame Purvis fut transformée en mai- son d’invités.
Les travaux de construction des routes débutèrent en 1959. Au départ, il fallut faire face au problème du chemin d’accès très étroit et du pont sur le lac Morelle, dont la charge se limitait à 10 tonnes. Les camions por- tant les bulldozers ne pouvaient aller plus loin que le pont et les bulldozers durent traverser à côté du pont pour poursuivre leur chemin vers le domaine Deauville, environ 1,2 km plus loin. Ainsi, il n’était pas possible de faire venir des bétonnières pour bâtir les fondations des mai- sons. Les livraisons de fournitures pour la construction des routes et maisons étaient donc limitées à 10 tonnes maximum par camion.
Cette même année, Deauville Estates et H. J. Smith Construction bâtirent sept chalets en forme de A ainsi que cinq rues en gravier, soient les rues Des Souchets, des Bécassines, des Huards, des Sarcelles et des Pilets. La rue d’entrée, déjà existante et qui se rendait au château Purvis,
fut nommée rue des Malards. De plus, quatre autres mai- sons furent construites par d’autres contracteurs sur les lots au bord du lac de la rue des Huards, aujourd’hui renommée rue des Bernaches. Les quatre propriétaires étaient les familles Létourneau, Gold, Paquette et René- De Cotret.
En 1960, les opérations de Deauville Estates furent établies au château, soit le bureau des ventes, le Country Club, une salle pour les adolescents, une salle de TV, un bar ainsi que des appartements pour les dirigeants de Deauville Estates et pour le chef-cuisinier, M. Bogaard et sa famille, établis au château.
Un peu plus tard, le contracteur H. J. Smith vendit ses intérêts à Deauville Estates and Country Club et se retira du projet. Le gardien du domaine était M. Don Haydock, lequel fut chargé de tous les travaux que Deauville entreprenait. Il résida d’abord dans les appartements de l’étable, puis plus tard au château. Les étables furent louées pour pension de chevaux de race, et une cour avec sauts fut installée pour entraîner les chevaux. Un système de pistes dans la forêt fut établi pour promener les chevaux sur le Domaine Deauville. Durant cette période, Mme Hazel Pardo, la première épouse de M. Pardo, s’est beaucoup impliquée à la supervision des activités pour les adolescents. En 1959 et 1960, on se baignait principalement, au « boat house », lequel comprenait un quai très long muni d’un tremplin et d’une échelle. Le boat house était divisé en deux sections. La première comprenait une cuisinette pour la préparation du thé l’après-midi et une plate-forme entourée de moustiquaires où se trouvaient des tables et des chaises. A l’arrière de cette section, se trouvaient deux pièces pour se changer. La deuxième section était conçue pour l’entreposage des trois canots, des avirons et des voiles. Il y avait souvent des sangsues à cet endroit. Plusieurs des adolescents locaux les attrapaient et les mettaient dans des seaux contenant de la chaux sèche.
Au début de l’été 1960, Deauville Estates fit bâtir un pont flottant reliant la rue des Malards à la petite île. Sur cette petite île, il y avait une maison de poupées qui avait été construite par M. Purvis et entretenue par les demoiselles Johnsen. On y trouvait aussi une plage naturelle sur une grosse roche plate. Plusieurs personnes se baignaient à cet endroit.
En octobre 1960, un désastre eut lieu et le château flamba. Ce fut une perte totale du bâtiment. La communauté n’en croyait pas ses yeux: seuls les murs demeuraient en place. Le rêve de Deauville Estates and Country Club était mort. On devait revoir les plans du projet.
En 1961, Deauville Estates décida de convertir les étables en un manoir et un centre d’opération du domaine. Ce bâtiment en pierre, de deux étages en forme de V, muni d’une porte d’arche au centre et d’une tour de chaque côté de la porte, donnait accès à la cour intérieure de l’ancien château. Le côté droit au niveau de la cour était un garage pour l’entreposage des carrioles et des traîneaux. Les étables se trouvaient à gauche. A l’étage, à droite, se trouvaient les appartements du surveillant du domaine, et à gauche, le grenier pour le foin et le grain destiné aux chevaux.
Deauville Estates scella la porte d’arche et fit installer un foyer d’accueil à l’entrée. Quatre appartements furent bâtis : deux au niveau du sol et deux au deuxième étage. Un de ces appartements servait de bureau de ventes et, adjacent à cet appartement, se trouvait le logement du gardien de Deauville, M. Haydock. La cour fut modifiée et une piscine olympique complète avec bâtiment d’accueil furent installés. Aussi, cette même année, la plage de la rue des Pilets sur le lac Barnabé (maintenant le lac Deauville) fut aménagée.
Au cours de cette même période, les directeurs de Deauville Estates eurent des discussions avec les autorités municipales concernant le chemin d’accès et le pont sur le lac Morelle, ainsi que des possibilités de bâtir un aqueduc au lac Barnabé (lac Deauville) pour fournir de l’eau pota- ble au projet et à toute la région. En 1964, l’aqueduc fut réalisé pour desservir la population à partir du lac Lu- cerne jusqu’à l’autoroute des Laurentides, passant par Glen Wexford.
Le chemin d’accès à Deauville fut élargi et pavé. On lui donna le nom de Chemin de Deauville. Les autres rues de Deauville desservies par l’aqueduc furent également pavées, sauf la rue des Sarcelles et la rue des Malards à partir du Manoir et du lac Deauville. Un nouveau pont sur le lac Morelle fut bâti pour permettre aux camions lourds de se rendre au Domaine.

De 1963 à 1965, sept bungalows et sept chalets de modèle Suisse furent construits par le contracteur et maire de Sainte-Adèle, M. Lionel Patry. Ces bâtiments étaient prévus pour le marché de la location. Quelques maisons privées ont été bâties par des propriétaires de terrains achetés de Deauville Estates.
Association des propriétaires domiciliaires de Deauville
En 1970, l’Association des propriétaires domiciliaires de Deauville fut formée pour négocier avec M. Pardo, président de Deauville Estates and Country Club, afin d’utiliser les facilités que Deauville mettait à la disposition des membres de cette association. L’Association fut présidée par M. Ben Sevak durant les années '70, suivie par M. Lorne Townshend durant les années '80 et madame Monique Deslauriers dans les années '90. Cette dernière se présenta à la mairie contre le maire de Sainte-Adèle. Après sa défaite, elle quitta Deauville avec les dossiers de l’Association. Elle a depuis vendu sa maison ancestrale, un bâtiment pièce sur pièce qu’elle avait déménagée de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Infestée de fourmis termitières, la maison fut démolie en 2002 par madame De Banné, la nouvelle propriétaire.
Expansion du Domaine Deauville
En 1973, Deauville Estates mit en vente les chalets de location bâtis en 1963-1965 et procéda au développement du secteur nord-est du lac Barnabé (le lac Deauville), soit la rue des Outardes et l’extension de la rue des Malards. En 1975, les terrains de ce secteur furent mis en vente et
M. Pardo se fit construire une luxueuse maison au bout de la rue des Malards. La même année, il engagea un spécialiste de ski de fond pour défricher et baliser des pistes sur le Domaine. Ces pistes permettaient aux utilisateurs d’explorer le Domaine au complet et aussi de rejoindre les grandes pistes du secteur. Elles étaient entretenues par Deauville Estates.
Les ruines du château Purvis furent achetées par M. Gaston René-de-Cotret en 1975. Cette famille a reconstruit la majeure partie du château qu’elle habite présentement.
En 1976, Deauville Estates fit bâtir un tennis au coin des rues des Malards et des Souchets. De plus, Deauville Estates acheta sept maisons préfabriquées destinées au marché des condos à temps partagé. Pour vendre ce con- cept, Deauville Estates invita plusieurs clients potentiels à visiter le Domaine. Ces derniers venaient au lac pour pêcher de belles truites arc-en-ciel, prendre des photos avec les truites et les jeter ensuite dans la forêt. Quel dommage! Plus tard, ces mêmes personnes venaient à la plage de Deauville, s’y installaient pour la journée avec leur lunch et utilisaient les embarcations privées des propriétaires accostées sur la plage. L’Association des propriétaires domiciliaires de Deauville demanda que Deauville Estates effectue des contrôles à la plage pour éliminer les non-membres et protéger l’environnement du lac.
En 1976, il y eut un feu au Manoir Deauville causé par des travaux dans ce bâtiment. Les dommages furent importants, mais Deauville répara les dommages rapidement et les opérations du complexe se continuèrent.
Deauville et les environs - choix des vedettes
Depuis 1970 jusqu’à aujourd’hui, plusieurs vedettes de la scène ont demeuré à Deauville. Pensons à Jean-Pierre Ferland, Ginette Ravel, Reine Malo, René Richard Cyr, Stéphane Rousseau, ainsi que l’ancien président-directeur- général d’Hydro-Québec, M. André Caillé. D’autres personnes célèbres ont habité à proximité : Raymond Lévesque et Marc Gélinas, sur le chemin Deauville; Dominique Michel au lac Tondohar. Feu M. Pierre Péladeau habitait sur le chemin Sainte-Marguerite qui porte maintenant son nom, Chemin Pierre Péladeau, et Bernard Derome sur le chemin Riverdale.
Expansion négociée
Les années 1980 à 1990 furent des années difficiles pour les entreprises dans le domaine immobilier, car les taux d’hypothèques oscillaient entre 12 et 15%.
En 1984, Deauville Estates présenta un projet axé sur le marché des résidences à temps partagé (Time Sharing) à l’Association des Propriétaires Domiciliaires de Deauville. Ces plans nécessitaient des changements de zonage et donc l’appui de l’Association. Étant donné que plusieurs des endroits choisis pour le développement étaient situés dans des zones humides et que la densité de la population du secteur aurait été considérablement augmentée, l’Association s’est opposée à ce plan.
Deauville Estates décida donc de développer le secteur sud-ouest du lac Barnabé (lac Deauville). Lors du défrichement de la rue des Colverts, le contacteur fut négligent. Il brûla les branches des arbres et ne vérifia pas si le feu était bien éteint. Le lendemain, de la fumée se dégageait du sol et les pompiers durent éteindre le feu qui était pris dans le sol.
Ayant vendu sa maison de la rue des Malards, M. Pardo se fit construire une autre maison dans ce secteur, sur la rue Des Colverts. Les terrains de ce nouveau secteur ont dû être augmentés à environ 30 000 pieds carrés, à la de- mande de la ville de Sainte-Adèle.
La maison de M. Pardo sur la rue des Malards fut achetée
par M. Bolduc, qui a également acheté les terrains vacants entourant cette propriété pour y bâtir son domaine. Ce dernier consiste en une maison principale très modifiée, une maison d’invités, un court de tennis ainsi qu’un ter- rassement élaboré du site.
Mauvaise décision
Durant les années 1980 à 1985, les forêts de la région furent dévastées par la tordeuse de bourgeons. Plusieurs conifères furent dénudés, année après année. Ceci inquiétait M. Pardo. Au milieu des années '80, un entrepreneur en gérance de forêts a convaincu M. Pardo qu’un nettoyage des forêts du Domaine serait bon pour la nature et l’environnement. M. Pardo donna donc un contrat pour effectuer ces travaux, lesquels furent réalisés au
cours de l’hiver. Le résultat conduisit à la destruction massive des arbres situés dans la région. L’entrepreneur retira les bons arbres pour les vendre tout en endommageant, avec sa machinerie, les petits arbustes et laissant les arbres morts en place. Les pistes de ski de fond furent détruites et l’image du secteur Deauville fut dévastée. Les terres exploitées ressemblaient à une zone de guerre. Les ventes de terrains furent évidemment nulles.

La mort du Domaine Deauville
Au cours des années suivantes, le développement du Domaine fut limité au secteur sud-ouest du lac Barnabé (lac Deauville). En 1990, un groupe dirigé par M. Plourde approcha M. Pardo avec une proposition pour créer un golf dans le secteur où le déboisement avait été fait. Ce golf serait privé et des investisseurs, membres du club, fourniraient les fonds nécessaires pour le projet. Deauville fournirait le terrain et développerait les lots entourant le golf. Ce projet fut un désastre financier, conduisant à la faillite des promoteurs incluant Deauville Estates. Les banques saisirent les actifs des promoteurs et tentèrent de compléter le projet, mais sans succès. Les terrains du golf furent divisés en deux : la première partie alla à M. Denis Bergeron (Construction de Normandie) et l’autre à M. Véronneau, qui a développé le projet Deauville sur le lac Long. Les terrains à l’extérieur du golf, non développés et faisant partie de la ville de Sainte- Adèle, furent achetés pour les taxes impayées par M. Simon Dubé, un contracteur de Trois Rivières. Les terrains de Deauville faisant partie de Sainte-Marguerite-du-lac-Masson ont aussi été vendus pour les taxes à M. Claude Verdier, un arpenteur. Les autres immeubles de Deauville furent vendus individuellement pour les taxes, incluant le manoir avec le tennis, les maisons que Deauville louait ainsi que celles qui faisaient partie du système de résidences à temps partagé.
M. Denis Bergeron de Construction de Normandie a par la suite procédé à la construction de maisons inter-génération, où la majeure partie de la maison était habitée par une famille et un appartement adjacent était destiné à un parent de la famille. Ceci était une façon de con- tourner le zonage de la région.
M. Simon Dubé a pour sa part procédé au développement du secteur entre le chemin de Deauville, la rue des Malards, la rue des Souchets et la rue des Sarcelles. Ce secteur était une zone humide normalement conservée à l’état naturel, mais le contracteur a procédé au drainage des lots et a construit des maisons. De plus, vu que la plage lui appartenait, il voulut restreindre les activités à la plage. L’Association des propriétaires domiciliaires de Deauville a donc négocié pour acheter la plage et l’opérer pour le bien du Domaine et de ses membres.
En 2005, M. Dubé défricha l’espace pour les rues des Halbrans et du Grand-Héron, construisit les rues et fit installer le service d’aqueduc. Ce projet s’appelle les Sommets de Deauville. Du haut de cette montagne, on peut voir toute la région de Sainte-Adèle et le lac Barnabé (Deauville).
Le projet Deauville sur le lac Long, quant à lui, représente le développement des lots entre le lac Barnabé (Deauville) et le lac Long, ainsi que les lots entre le lac Long et la rivière Doncaster. Ce projet est accessible par le prolongement de la rue des Souchets.

LM-140- 02




Commentaires