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Les Raymond de Sainte-Anne-des-Lacs, des gens fiers et courageux !

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 6 juin
  • 5 min de lecture

Denis Bertrand # 178
Denis Bertrand # 178

Quand vous traversez Sainte-Anne-des-Lacs, en passant par le chemin Godefroy, vous arrivez dans une des plus vieilles fermes occupées dès l'époque de la Seigneurie des Mille-Isles, soit vers le début des années 1800. Dès l'entrée, vous côtoyez les vieux pommiers d'anciennes variétés, toutes aujourd'hui pratiquement disparues. Puis, vous aboutissez à la maison construite en 1912 par Zéphirin Raymond, qui acquit la terre en 1894. Zéphirin et son épouse Georgianna Brosseau y élevèrent leur famille.


Depuis 1800, les prédécesseurs avaient dû éclaircir la forêt pour créer des terres nouvelles et les cultiver. Le terrain était rocheux. La charrue et la herse découvraient des pierres avec lesquelles on érigea plusieurs clôtures au cours des années, pour délimiter les terres et les fondations de bâtisses. À l'époque, des centaines d'arpents étaient nécessaires pour l'exploitation de cette terre rocailleuse. On cultivait les champs de céréales, d’avoine et de sarrasin, après avoir déplacé les pierres et installé des perches et fils barbelés pour contrôler les animaux.


Premiers travaux


Venu de Saint-Hermas, Félix Labrosse dit Raymond s’installe dans la région vers les années 1860. Son fils, Léon, épouse Adélaïde Sarrazin en 1864. Ces derniers cultiveront des terres au sud-ouest de la côte Saint-Godefroy, qui font alors partie du cadastre de la municipalité de Saint-Sauveur-des-Monts. Le couple aura onze enfants, dont Zéphirin qui s'établira près de son père au bout du rang. Ils vivront en autosuffisance, entourés de poules, lapins, moutons, vaches à lait, chevaux et animaux sauvages.


Les activités de l'époque consistaient à couper et débiter les arbres pour fournir les matériaux de bois et construire les bâtiments, rouler les pierres sur les lignes de lots ou en pierrailles, brûler les abattis, couper le bois de chauffage, préparer les voitures et les sleighs pour le transport au marché, tondre les moutons, carder, filer la laine, récolter, faire boucherie, préparer les conserves et les confitures.


Adélaïde Sarrazin et Léon Labrosse dit Raymond
Adélaïde Sarrazin et Léon Labrosse dit Raymond

Georgianna Brosseau et Zéphirin
Georgianna Brosseau et Zéphirin

L'emplacement choisi par Zéphirin est à la tête des eaux, sur un plateau sculpté par les glaciers, il y a dix mille ans selon les géologues. Des affleurements rocheux sont visibles en de nombreux endroits. Une faille géologique ou une zone de cisaillement très ancienne en a défini l'aménagement. Un ruisseau canalise la tête des eaux, offrant un endroit propice à la vie. La ferme comprend les bâtiments, et une maison de pièces dans laquelle Zéphirin et Georgianna, mariés en février 1895, s'installent. En 1912, quand on bâtit la nouvelle maison, la famille compte onze enfants. La mère cuit son pain l’été dans le four extérieur et elle aménage un verger qui produira pendant des années. À un certain moment, elle enseigne à l'école du rang que fréquentent ses enfants. Cette école construite en pièce sur pièce existe encore sur le chemin Godefroy près de l'intersection Beakie. La famille de Zéphirin et Georgianna compte quatorze enfants lorsqu’elle déménage en 1920 à Mont-Laurier. Le petit dernier naîtra deux ans plus tard.


Osias, Marguerite et Eva


La terre paternelle de la famille Raymond est cédée à Osias, qui épouse Marguerite Daviault en 1922. Le couple exploite les ressources de la ferme dont les produits doivent assurer l'autosuffisance. Ils ont six enfants. Malheureusement, la jeune mère décède en 1932. Les enfants sont dispersés dans la parenté. Quelques années plus tard, soit en 1935, Ozias se marie à Eva Mireault, de Mont-Laurier. Quatre autres enfants s’ajouteront à la famille.



Tradition religieuse


Comme c’est souvent le cas dans les familles québécoises, on trouve des religieux dans celle des Raymond, soit Jean-Marc, prêtre de la congrégation des Pères du Saint-Sacrement et deux tantes religieuses, Germaine, chez les Hospitalières Saint-Joseph à l'Hôtel-Dieu de Montréal et Madeleine, infirmière-missionnaire chez les Soeurs de la Providence.


La cabane à sucre


Tout près de la résidence se trouve la cabane à sucre, lieu de réjouissances pour la famille. Cette cabane fut construite près d’une baisseur que les castors ont créée, et qui s’est depuis transformée en petit lac. Les sentiers anciens, ainsi que les maçonneries, les fours, les réservoirs, les seaux, les écuelles, sont encore visibles.

 


Collection de la famille Raymond / Le temps des foins ! Une activité à laquelle toute la famille participe.
Collection de la famille Raymond / Le temps des foins ! Une activité à laquelle toute la famille participe.

La terre « grand-paternelle »


En 1950, Osias déménage à Saint-Lin- des-Laurentides, où la terre est plus facile à cultiver. De plus, le tracteur remplace graduellement les chevaux pour les labours et autres travaux. La terre grand- paternelle appartiendra dorénavant à Léon, fils d'Osias. Les mêmes activités agricoles s’y poursuivront.


En 1953, Léon épouse Jeannine Boyer. En 1960, c'est le départ de la dernière famille Raymond de cette ferme. L'exploitation de la ferme a survécu pendant plus de cent ans si l'on compile la période où Neil McKeown et ses prédécesseurs exploitaient déjà cet emplacement dans les années 1800.


Les histoires


À la ferme, on raconte une histoire pour le moins surprenante qui se serait déroulée dans les années 60. Alors que personne n'habitait la maison, un participant du vol du train postal de Londres serait venu s'y réfugier. À l’occasion, il se serait même caché derrière un faux mur juste à côté de la porte d'entrée. Des voisins qui savaient la maison déserte, auraient aperçu une fumée s'échappant de la cheminée. Soupçonnant un incendie, ils auraient alerté les autorités, mais l'intrus se serait échappé et enfui au travers des bois. Ce ne sera que quelques années plus tard qu’on procédera à l'arrestation de l'un des quatre ressortissants anglais, à Hudson, banlieue de Montréal, et que l'on pourra expliquer l'intrusion.


On raconte aussi que des hommes se seraient cachés à la ferme durant les guerres. Cette pratique a aussi été utilisée dans de nombreux endroits au Québec pour protester contre la conscription. Ah! Si la ferme pouvait parler... bien d'autres histoires on pourrait raconter.

L'auteur désire remercier les membres de la famille de Denise Raymond pour les récits, les faits rapportés, les photos et la généalogie. Denise a vécu à la ferme et a pu en témoigner de tout premier ordre. Nous profitons de l'occasion pour saluer Thérèse Raymond qui a ressassé de vieux souvenirs pour contribuer à la petite histoire. Elle deviendra centenaire à l’été 2010.


Ils ont bâti le pays ...

Raymond Labrosse dit Bourguignon, né en 1695, est originaire de Saint-Symphorien-des-Bois, en Bourgogne. À l'âge de 25 ans, il quitte pour toujours sa maison, son pays, ses parents, sa famille et ses amis pour devenir soldat en Nouvelle-France. À la fin de son service militaire, il devient nouveau colon de l'île de Montréal, à Pointe-Claire. En 2010, sa descendance a atteint plusieurs milliers de personnes aux patronymes Labrosse, Raymond, Labrosse dit Raymond ou Raymond dit Labrosse.


Généalogie

-      Ancêtre venu de France en 1720, Raymond Labrosse est le fils de Claude de la Brosse et de Georgette Morin.

-      Raymond Labrosse marié le 9 mai 1724 à Pointe-Claire à Marie-Louise Clément Ils ont eu six enfants

-     Joachim Labrosse marié le 9 février 1748 à Pointe-Claire à Louise (Dau) Daoust

f. Guillaume Daoust et Elisabeth Pilon mariés le 7 janvier 1715 à Pointe-Claire

-     Joseph Labrosse marié le 5 mai 1789 à Saint-Eustache à Marie-Rose Biroleau

f. Michel Biroleau et Marguerite Villeray mariés le 30 janvier à 1764 Pointe-Claire

-     Jean-Baptiste Labrosse marié le 3 novembre 1819 à Saint-Benoit à Marie-Josephte Filion

f. Antoine Filion et Marie-Charlotte Paradis mariés le 9 février 1790 à Sainte-Scholastique

-     Félix Labrosse (Raymond) marié le 23 août 1841 à Saint-Hermas à Marie-Louise Pilon

f. Thomas Pilon et Marie-Louise Ladouceur mariés le 10 septembre 1816 à Sainte-Geneviève

-     Léon Labrosse (Raymond) marié le 12 juillet 1864 à Saint-Sauveur à Adélaide Sarrasin

f. Martin Sarrasin et Victoire Levert mariés le 9 août 1836 à Saint-Benoit

-     Zéphirin Raymond marié le 25 février 1895 à Saint-Hyppolite à Georgianna Brosseau (Brazeau)

f. Arsène Brosseau et Angélique Leclaire mariés le 11 février 1861 à Sainte-Thérèse

-     Osias Raymond marié le 10 mai 1922 à Mont-Laurier à Marguerite Daviault, 1ère noces Marié le 27 avril 1935 à Montréal à Eva Mireault, 2e noces

-     Léon Raymond marié le 26 septembre 1953 à Sainte-Anne-des-Lacs à Jeannine Boyer

-     Yvan Raymond marié le 3 septembre 1988 à Sainte-Sophie à Johanne Béland

 

 

Recherches: Denis Bertrand, actuel propriétaire de cette ferme ancestrale


LM-114-20

 
 
 

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