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Les origines de la chapelle de Saint-Sauveur (1844 - 1853)


Par Jean-François Corbeil


Depuis plus de quatre-vingts ans, une imposante église de pierre s'élève au centre du village de Saint-Sauveur-des-Monts. Elle n'est toutefois pas le premier édifice religieux à occuper ce lieu, car dès le milieu du siècle dernier, une chapelle de bois y était érigée. Ce sont les origines de cet édifice que nous allons découvrir dans les quelques pages qui suivent.


Origines du terrain de la fabrique

C'est à l'automne 1844 que l'arpenteur Emery Féré procéda à la délimitation de la concession Saint-Lambert nord-ouest et la divisa en lots de trois arpents de front par vingt arpents de profondeur 1. En janvier de l'année suivante, les seigneurs de l'augmentation des Mille-lies concédèrent plusieurs lots dans cette concession, dont un, portant le numéro dix-neuf à Messire Patrick Burke, curé de Saint-Jérôme 2. Le 14 mai suivant, la terre adjacente (numéro 18) ayant la même superficie, (3 X 20 arpents) était accordée à Jean-Baptiste Brouin dit Nantel, cultivateur de Saint-Jérôme.


En août 1846, les deux lots furent respectivement cédés à Jacques Vaudry et à Philibert Hotte. Ce dernier revendit le lot dix-huit, en deux parties, à Moyse Desjardins, cultivateur de Saint-Augustin (Mirabel), les 22 novembre 1848 et 2 avril 1849. Sur la première partie du terrain se trouvaient alors une maison, une étable et une «potasserie» alors qu'une seconde maison était érigée sur la deuxième moitié du lopin de terre.

1 Pour de plus amples informations à ce sujet, le lecteur peut consulter les articles parus dans les cahiers de la Société d'Histoire des Pays-d'en-Haut, entre 1987 et 1990, concernant les origines seigneuriales de Saint-Sauveur-des-Monts.

2 Concession accordée le 14 janvier 1845.

Finalement, le 8 mai 1849, Jacques Vaudry cédait le lot dix-neuf avec deux chantiers à Jean-Baptiste Desjardins cultivateur de Saint-Scholastique.


Acquisition du terrain par les syndics

Le 25 novembre 1850, lors d'une assemblée des propriétaires fonciers de la future paroisse de Saint-Sauveur, Messire Georges Thibault, curé de Saint-Jérôme et Messieurs Pierre Forget, Jean-Baptiste Paradis, Louis Beaulieu et Jean-Baptiste Desjardins, furent élus syndics pour «l'érection de la chapelle dans la mission de la Circoncision».


Le 26 décembre suivant, Moyse et Jean-Baptiste Desjardins leur faisaient don d'un terrain de deux arpents de largeur sur quatre arpents de profondeur, borné en front par le chemin de la Côte Saint-Lambert et faisant partie des lots dix-huit et dix-neuf de cette concession, sans bâtisses dessus construites. Parmi les conditions particulières de la donation, il fut convenu que le terrain ne devait servir que pour l'érection de la chapelle, à défaut de quoi il serait rétrocédé aux donateurs.


Construction de la chapelle

Il semble que ce soit seulement à l'automne de l'année suivante que les premières démarches relatives à la construction de la chapelle furent entreprises. Ainsi, le 23 octobre 1851, Moyse Desjardins s'engageait envers les syndics à fournir cinq cents planches de pruche ou d'épinette blanche, sept cents planches de pin et quatre cents madriers de pin, le tout en considération de la somme de mille francs. Le même jour, les syndics mandataient Louis-Narcisse Lauzon, maître-menuisier de la paroisse de Saint-Jérôme, pour accepter tout billet, cédule ou reconnaissance en leur nom. Ce mandat semble avoir été accordé relativement à la répartition nécessaire pour la construction de la chapelle.

Un contrat beaucoup plus important fut toutefois conclu, le 27 mars 1852, avec le charpentier Simon Charron. En effet, en considération de la somme de deux cent quatre-vingt livres, celui-ci s'engageait à effectuer tous les ouvrages de charpente et de menuiserie pour la chapelle, le tout devant être livré le premier janvier 1853. Le devis, joint au contrat notarié, apporte des précisions intéressantes sur la construction. Ainsi l'entrepreneur devait:


• faire la charpente sur pilotis et poser quatre colonnes pour soutenir le comble et quatre colonnes pour supporter le clocher;

• couvrir la chapelle en planches et en bardeaux;

• lambrisser l'extérieur en déclin;

• installer huit fenêtres et trois portes ainsi qu'une grande fenêtre au-dessus de la grande porte;

• faire une porte de chaque côté de l'autel pour communiquer avec la sacristie;

• faire le plancher de la nef par travées et élever le plancher de quatre pouces sous les bancs;

• faire le plancher du coeur «à l'anglaise» ainsi que trois marches pour y accéder.


La première messe fut célébrée dans la nouvelle chapelle au début du mois d'août 1853. L'édifice qui mesurait cent pieds de longueur par quarante pieds de largeur, servit au culte jusqu'au début de notre siècle alors qu'il fut remplacé par l'église actuelle.




Sources principales


Album souvenir de Saint-Sauveur 1853 - 1953.


Greffe des notaires A. Bouchard-Lavallée et J. Filiatrault.


LM-053-15

 
 
 

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