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Les débuts de Saint-Sauveur

Les concessions et la vie des colons


Les premiers colons s’établissent dans la Vallée de Saint-Sauveur le long de la rivière du Nord. Dès 1827, les seigneurs des Mille-Isles avaient concédé quelque 120 lots des deux côtés de la rivière du Nord. Sur une carte contemporaine, ces terres correspondaient à des lots riverains dans les actuelles municipalités de Prévost et de Piedmont.


En relisant les contrats de concessions rédigés par les notaires de la seigneurie des Mille-lsles, on constate que c'est vers les années 1835 que sont arrivés les premiers colons dans la future paroisse de Saint-Sauveur, en même temps que plusieurs «squatters» (occupants illégaux de lots).


Famille de Saint-Sauveu vers 1900
Famille de Saint-Sauveu vers 1900

Ces nouveaux occupants sont venus de la région de Montréal et de Saint-Jérôme; on dit aussi que certains seraient venus pour fuir les troubles de la rébellion de 1837. Venus du sud (Saint-Jérôme, Saint-Eustache, Saint-Janvier, Sainte-Thérèse), ils sont à la recherche de nouvelles terres agricoles. Les seigneuries de la Vallée du Saint-Laurent débordent; une vague d’émigration vers le Haut-Canada et surtout les États-Unis vont amener une nouvelle vague de colonisation vers les terres non défrichées au Bas-Canada.


Auguste Norbert Morin
Auguste Norbert Morin

Augustin-Norbert Morin sera le premier membre de cette élite à venir prêcher par l'exemple dans les Laurentides. Il n'est pas n'importe qui. Avocat de formation, il sera surtout connu pour sa participation aux luttes du Parti des patriotes, dans les années 1830. Un des principaux lieutenants de Papineau, Morin sera le rédacteur des fameuses 92 Résolutions. Arrêté comme leader patriote, même si avec Papineau il a tenté d'empêcher le soulèvement armé de 1837, Morin devra faire de la prison.


Il fait plutôt partie de cette élite idéaliste qui tient le discours colonisateur aux lendemains des troubles de 1837, cette élite pour qui la colonisation est l'œuvre nationale primordiale. Il se joint de plain-pied, dès le début des années 1840, au mouvement de colonisation qui gagne de la vigueur. Les Laurentides deviendront le lieu d'élection de son activité dans ce domaine. Jeune député, il manifestait un intérêt certain pour les « terres du Nord » et avait ébauché un premier projet de défrichement de cette immense région intouchée jusque-là. Morin se fait concéder 1383 hectares de terre entre 1842 et 1846 puis 172 autres par la suite alors qu'il est soit commissaire des Terres, soit simple député. Morin a donné le coup de pouce nécessaire au démarrage de la colonisation des Pays-d'en-Haut et a tracé la voie à plusieurs autres qui suivront son exemple dans les années 1850-1860 avant que Labelle ne vienne revendiquer son royaume du Nord. (Laurin, Histoire des Laurentides, p.240-241)

En 1850, la presque totalité des terres est occupée. Il y a plus de 300 colons qui habitent la mission de la Circoncision. L’ancêtre de la Route 11 relie Sainte-Adèle à Saint-Sauveur du côté de la rive ouest de la rivière du Nord. Mais leur rêve de trouver un terrain propice à l’agriculture s’estompe rapidement. Les terres sont rocheuses et la topographie des lieux rend les travaux agricoles ardus.


… les concessions et la vie des colons


Malgré tout, les colons cultivent les produits nécessaires à leur alimentation et à celle des animaux de la ferme. De la forêt, ils tirent du bois de chauffage, du bois d’œuvre et de la potasse. Pour subsister, le colon vendait du bois de chauffage qu'il transportait au marché à Montréal. Avec la permission du seigneur, il bûchait des plançons (tronc d'arbre grossièrement équarri) que l'on expédiait en Angleterre. Après avoir choisi les plus beaux arbres pour le bois d'œuvre, il brûlait les autres pour faire de la potasse.

 

 

Publicité de 1953 au moment du 100 ème de Saint-Sauveur qui rappelle les œuvres du curée Labelle et la solidarité des colons de Saint-Sauveur en 1868 qui livrent du bois de chauffage à Montréal
Publicité de 1953 au moment du 100 ème de Saint-Sauveur qui rappelle les œuvres du curée Labelle et la solidarité des colons de Saint-Sauveur en 1868 qui livrent du bois de chauffage à Montréal
Beurrerie de Grégroire Bélanger, au Grand Ruisseau SHGPH
Beurrerie de Grégroire Bélanger, au Grand Ruisseau SHGPH

DES COMMERCES, DES ARTISANS, UN NOYAU DE VILLAGE


La situation économique et sociale du colon est un état passager. Quand il a réussi à défricher une bonne partie de son lot, dont la « terre faite » parvient à nourrir un troupeau convenable, le colon, franchissant un degré de l’échelle sociale, prend le titre plus honorable de cultivateur. La simple industrie familiale doit alors céder le pas, dans certains domaines, à l’industrie locale ou paroissiale. La population augmente rapidement, elle passe à 1821 habitants en 1861. Le 9 octobre 1876, la ligne de chemin de fer Montréal/Saint-Jérôme est officiellement inaugurée.


Le développement des troupeaux explique l’origine des beurreries et des fromageries. À partir de 1875, la beurrerie commence à tenir un rang parmi les maisons d'affaires de Saint-Sauveur avec l'installation de Edmond Brosseau au Grand Ruisseau. Par la suite, il s’installe sur la rue principale au coin de la gare en 1880, la bâtisse est disparue en 1943, on a dû décontaminer le sol imbibé qui était très odorant au moment des grandes chaleurs. Pendant plusieurs années, encouragé par les cultivateurs des environs, ce dernier va compter jusqu’à neuf beurreries dans la région. La dernière des entreprises qu’il a fondées à Sainte-Adèle en 1901, va fermer ses portes en 1958 avec le déclin de l’agriculture. Au Grand Ruisseau, la beurrerie de Grégoire Bélanger connut le règne le plus long et plus prospère à Saint-Sauveur, elle va fermer ses portes dans les années 30. L'ère de ces petites industries a duré une soixantaine d'années. Elle marque la période où l’agriculture faisait vivre la grande majorité des paroissiens.


En complément, des moulins vont occuper le paysage. Ils n'étaient pas de purs ornements, c'était de véritables utilités publiques. Le découpage du bois à la scie mécanique apportait une transformation dans le mode de construction. Désormais, charpentiers et menuisiers pourront, grâce à des matériaux mieux préparés, perfectionner et embellir leurs œuvres. De plus, la vente du bois de construction alimentera sensiblement le budget familial. Le moulin à farine se mêlait à la vie intime des habitants.


…Un noyau de village


Chaque automne, les colons ne manquaient pas de faire leur provision de farine de blé et de sarrasin. Le meunier se payait à même la mouture : le quatorzième minot formait la récompense de son travail. À Piedmont, sur la route qui conduit à Shawbridge, le moulin (à scie et à farine) de Jean- Baptiste Lafleur était sur la côte devenue la montée du moulin. Pendant une dizaine d'années, Toussaint Cloutier tint en opération une scierie dans le rang St-Lambert au service des cultivateurs de l’endroit, Félix Filion prend la relève dans les années 30 et va aussi moudre le grain (lieu du nouvel Hôtel de ville sur la reu proncipale). À ce noyau d’artisans s’ajoutent des hommes de métiers tels: forgerons, charrons, tanneurs, cordonniers, tonneliers et ferblantiers.


Au village de Saint-Sauveur, les maîtres de l’enclume furent Joseph Rochon, Jules Beauchamp et plus tard Louis Ratelle. Simon Charron était menuisier. Le charron Joseph Trudel passait pour un expert dans la fabrication des

«back-boat» : voiture de 4 roues à planches avec un siège unique à l’avant pour faire les courses au village. On trouvait des ateliers de tannerie chez Louis Aubry et Antoine Labelle alors que François Gauvreau et Pierre Cyr maniaient habilement le tranchet et l’alène.


En 1895, on y dénombre trois beurreries, trois magasins généraux, deux hôtels (dont l’hôtel Beaulieu ouvert depuis 1884) et des petits magasins. La population avait diminué de 20% entre 1871 et 1891 avec la vague d’émigration vers les États-Unis. Elle va croître à nouveau avec l’arrivée du chemin de fer. Malgré les deux voies ferrées qui traversent la paroisse, celle-ci demeure encore essentiellement agricole. On parle d’une agriculture de susbsistance, car on estime que seulement le quart des terres cultivées est propice à l’agriculture.


Magasin général Clouthier vers 1890
Magasin général Clouthier vers 1890
J.Aubin Boucher : la maison avec la boucherie à côté 1900
J.Aubin Boucher : la maison avec la boucherie à côté 1900
Le curé Labelle 1890
Le curé Labelle 1890

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UN LIEU DE VILLÉGIATURE


Le 4 mars 1882, le Canadien Pacifique achète du gouvernement du Québec la Québec-Montréal-Ottawa et Occidental qui devait développer le train du Nord du Curé Labelle. Dès le mois d'août 1883, les villages de Saint-Sauveur et de Sainte-Adèle devront, en plus des subventions gouvernementales, verser chacun la somme de 10 000 $ pour voir le chemin de fer se rendre dans leur municipalité. Le premier train s'arrête finalement à Piedmont le 1ᵉʳ septembre 1890, un an avant la mort du Curé Labelle qui s’en était fait le promoteur. La section longue de 28,8 kilomètres entre Saint-Jérôme et Sainte-Adèle est inaugurée le 28 septembre 1891. Le commerce local se développe : le premier magasin général de Sloane est maintenant compétitionné par celui de Clouthier, la boulangerie, le bureau de poste vont créer le premier noyau de village qui va évoluer avec l’arrivée des villégiateurs d’abord par le train. En 1897, la boulangerie de Camille Gauvreau, s’installe au village. En 1912, Edouard Pagé en fait l’acquisition.


… Un lieu de villégiature


En 1893, le chemin de fer de Montfort parcourait la distance entre Saint- Eustache et Saint-Jérôme; il est continué jusqu'à Montfort en passant par le village de Saint-Sauveur. En 1897, il se rendra jusqu’à Arundel et atteindra Saint-Rémi d'Amherst en 1925. À Saint-Sauveur, la voie ferrée franchit la rivière du Nord sur un pont à tréteaux en acier du Canadien National. Elle passe en arrière du moulin à bois de Lionel Guénette pour se diriger vers le village où elle emprunte ce qui est devenu la Route 364, maintenant le chemin Jean-Adam. Lorsqu'en 1962 on démantèle la voie ferrée, ce chemin devient une piste que suivent les moto-neiges, un sport qui connaissait alors un essor remarquable.


Gare de Saint-Sauveur
Gare de Saint-Sauveur
rue Principale devant l'église1920
rue Principale devant l'église1920
Saint-Sauveur vue du Mont- Molson en 1920
Saint-Sauveur vue du Mont- Molson en 1920
Saint-Sauveur de la Côte 70 en 1939, un paysage agricole
Saint-Sauveur de la Côte 70 en 1939, un paysage agricole

Ces premiers touristes vont renforcer l’économie locale qui subsistait à peine avec l’agriculture. À partir de 1927, et pendant plus de 20 ans, les trains de neige déversent chaque fin de semaine un flot de skieurs. En 1929, la Route 11 est pavée de béton jusqu’à Piedmont. Quelques années plus tard à l’initiative de La « Laurentian Resort Association » qui regroupe les hôteliers de la région, elle sera déblayée l’hiver. La voirie provinciale va ouvir les routes l’hiver dans les Laurentides seulement en 1943. La route sera pavée vers Sainte-Adèle seulement en 1945. Les résidents de la vallée transforment leur demeure en maison de pension; des auberges et des restaurants apparaissent. Le pub au centre du village qui remplace l’hotel Central, deviendra un lieu de rencontre pour les nombreux skieurs. On y ajoute une annexe qui deviendra le Red Room et le Paw-Waw. Montréal a son « Red Light » et Saint-Sauveur son « Red Room ». Le développement économique de la vallée repose désormais sur l’industrie touristique. L’agriculture est abandonnée après la deuxième guerre mondiale; le paysage se transforme peu à peu; la nature reprend ses droits. Avec la 117 en 1952 et l’Autoroute 15 en 1962, le développement de Saint-Sauveur s’accélère. Les villégiateurs montréalais continuent de découvrir les richesses de la vallée, alors que les Sauverois apprennent à les exploiter à des fins touristiques. Des sentiers de randonnée, de vélo, de ski de fond et de motoneige voient le jour. Même le tracé du chemin de fer reprend vie, grâce à la création d’une piste cyclable de 200 kilomètres : le parc linéaire du P’tit train du Nord. La vallée est aujourd’hui reconnue comme un haut lieu de tourisme et de villégiature quatre saisons.


LA VIE RELIGIEUSE DE SAINT-SAUVEUR


La paroisse de Saint-Sauveur


Débordement de la seigneurie des Mille-lsles, Saint-Jérôme sera l’objet d'une érection canonique en 1832. Dès les débuts de l’année 1849, l’abbé Georges-Amable Thibault demande à son évêque l’autorisation d'ouvrir une mission à l’extrémité nord de son immense paroisse et d'y bâtir une chapelle.


… La paroisse de Saint-Sauveur

Monseigneur Ignace Bourget, évêque du diocèse de Montréal, approuve la demande le 29 octobre de la même année. Ce dernier ajoute : « Placez- la donc le plutôt possible et donnez-lui pour patron la Circoncision de Notre-Seigneur ». La fête de la Circoncision et la fête de Saint-Sauveur étaient célébrées le premier janvier. Le 25 novembre 1849, les paroissiens se réunissent pour élire Pierre Forgette, Jean-Baptiste Paradis, Louis Beaulieu et Jean-Baptiste Desjardins, tous cultivateurs de la Côte Saint-Lambert, syndics pour la construction d'une chapelle dans la mission de la Circoncision. Le 26 décembre 1850, un terrain de 2 acres par 4 acres sur le chemin Saint-Lambert sont donnés par Moyse et Jean Baptiste Desjardins site de l’église actuelle. Faute de fonds, ce n'est qu'au début du mois d'août 1853 que le curé de Sainte-Adèle, qui dessert la mission, y célébrera la première messe. La chapelle ne sera complétée que le 24 janvier 1858. Le 4 janvier 1853, les paroissiens de Saint- Sauveur présentent une requête demandant l'érection canonique de cette partie de la paroisse de Saint-Jérôme sous le nom de Saint-Sauveur. L'évêque approuve la requête le 10 février 1854 sous le nom de Saint- Sauveur.


Bénédiction de l’Église 25 mai 1905
Bénédiction de l’Église 25 mai 1905
Vue de l’arrièrede l'église 1930
Vue de l’arrièrede l'église 1930
Bénédiction des skis 1940
Bénédiction des skis 1940

En 1893, l’abbé Philippe Saint-Pierre est nommé à la cure de la paroisse de Saint-Sauveur, il trouve une vieille chapelle qui a subi l’usure des ans. En 1895, la foudre ravage la chapelle. En 1903, la vieille chapelle est déménagée pour servir pendant la durée des travaux. On confie à Casimir Saint-Jean, un architecte de Montréal, le soin de faire les plans de la future église. Le contrat de construction est confié à G. Boileau un entrepreneur de l’Île-Bizard. La bénédiction solennelle du temple aura lieu le 25 mai 1905 et on bénira le même jour trois cloches. Le coût des travaux aura dépassé de 5000 $ le budget prévu et sera couvert par un emprunt de la fabrique. En 1921, la fabrique achète un orgue du facteur d'orgue Casavant pour la somme de 4000 $. On propose de célébrer les fêtes du soixante-quinzième anniversaire de la paroisse; mais considérant la dépense qu'a occasionnée la construction de l’école Marie Rose terminée en 1927, le projet est abandonné.


En 1953, pour célébrer le centenaire de la paroisse, on procède à la rénovation de la bâtisse. Des réparations majeures s’imposent : le toit, la nef, un plancher de terrazzo et un plancher de tuile de caoutchouc dans le chœur. Des nouveaux bancs en bois de chêne remplacent les anciens aux sièges trop étroits. On pose sur les murs un lambris de panneaux de chêne et une nouvelle balustrade remplace les trois degrés d'accès au sanctuaire. En 1960, Vatican II apportera beaucoup de changements dans la liturgie de l’Église catholique. Le maître-autel et les autels latéraux disparaissent pour faire place à un autel central. La balustrade est complètement enlevée et remplacée par un muret.


Les dessertes de la paroisse de Saint-Sauveur


Le 5 août 1978, sous la cure de l’abbé Jean Adam, l'église est consacrée par l’évêque du diocèse monseigneur Charles Valois, la paroisse ayant finalement effacée ses dettes. Pour les célébrations du 150ème en 2003, il faut de nouveau réparer le toit, refaire les joints de la pierre, restaurer les fenêtres et peindre les murs intérieurs. Les paroissiens se mobilisent à nouveau pour refaire une beauté à leur église au cœur du village.


Chapelle du chemin du lac-des-Becsies

Le lac-des-Bescies s'est développé au point de vue touristique. Les paroissiens lancèrent le projet d’établir une desserte, Raoul Foisy donne une partie de sa terre. Le 4 juillet 1948, Mgr Conrad Chaumont, êvêque auxiliaire de Montréal, se rendait au lac pour y bénir une cloche, don de M. Neat, président de la Compagnie du Canadien Pacifique. Le 24 juin 1951, ils ont pu occuper leur petite église qui sera desservie par le curé de Saint- Sauveur.


Chapelle du lac Marois

C'est en 1921 que l’abbé Gohier curé de Saint-Sauveur à l'occasion de sa visite paroissiale, est à même de constater l’éloignement des paroissiens du lac Marois. Il présente la requête des paroissiens à l’évêque laquelle fut approuvée après les levées de fonds nécessaires; en 1922 on procède à la construction d'une chapelle qui sera desservie par le curé de Saint-Sauveur jusqu'en 1940, date de son érection canonique, sous le vocable de Sainte- Anne-des-Lacs.


La paroisse de Saint-Francis-of-the-Birds

Saint-Sauveur possède une église pour sa population anglophone. Cette dernière est moins nombreuse que celle de Morin-Heights qui compte trois églises. Elle fait partie du diocèse anglican de Montréal qui compte 150 ans d'existence. Cette paroisse de Saint-Sauveur a été fondée en 1951 par le Révérend Chanoine H.G. Baugh.


En 1940, alors jeune étudiant du Collège de Théologie de l’Université McGill, il vient faire du ski à Saint-Sauveur. Émerveillé par la beauté du paysage, il rêve d'y voir une église anglicane qu'il veut nommer l'Église des Skieurs. Les années passent; il se marie et est ordonné pasteur de l’Église anglicane. En 1950, il est nommé à Morin-Heights et son rêve d'une église à Saint-Sauveur refait surface. Il soumet son projet à son évêque qui prête une oreille attentive à son projet. II se cherche des supporteurs parmi les personnalités éminentes de la région et trouve une oreille favorable dans la personne du Capitaine E. J. Rodgers qui sera le premier syndic de l'église. H.E. Dinsdale, un homme d'affaires qui a une résidence secondaire sur la rue Saint-Denis, propose de payer la moitié de l'achat du terrain.


Chapelle lac Becs Scie SHGPH
Chapelle lac Becs Scie SHGPH
Église Saint-Francis of the Birds
Église Saint-Francis of the Birds

La paroisse de Saint-Francis-of-the-Birds

Une troisième personne intéressée est John H. Molson qui est prêt à financer l'autre moitié du terrain. Il offre même de fournir le bois pour construire le temple, une tornade effroyable vient tout juste de déraciner quelques 600 arbres. Le don de Monsieur Molson est attaché à une condition: celle de mettre le nouveau temple sous le vocable de Saint-François-d'Assise. En premier lieu, l'évêque n'aime pas ce nom, mais devant l'enthousiasme du pasteur Baugh, il consent à ce que le nom de la nouvelle paroisse porte le nom d'un saint de l'église catholique.


Le site le plus désirable sis aux coins de la rue Saint-Denis et du Chemin du lac Millette appartient à une veuve catholique, madame Damien Trottier qui a hérité d'une partie de la terre de la famille Saint-Denis. Elle n'était pas opposée à la vente mais ne voulait pas d'un cimetière près de chez elle. Le cimetière de Saint-Francis-of-the-Birds est finalement situé à une courte distance de la route entre Saint-Sauveur et Morin-Heights. Le contrat est signé devant le notaire Conrad Laberge.


Le concept d'une structure en bois rond est proposé par Victor Nymark un expert en ce genre de construction suivant une méthode scandinave. La salle paroissiale sera construite en 1958 de façon similaire. Avant sa retraite, le Chanoine Baugh verra à la construction du presbytère. Ce sera son successeur qui y logera. Cette paroisse est très active grâce au rôle important que jouent ses bénévoles qui organisent toutes sortes d'activités.


Saint-François-d'Assise l’ami des oiseaux
Saint-François-d'Assise l’ami des oiseaux

 

 

L’ÉDUCATION À SAINT-SAUVEUR


Les écoles


Le département de l’instruction publique atteste que la commission scolaire a été érigée par son excellence le Gouverneur général du Canada, en novembre 1857. Déjà en 1857 le gouvernement avait nommé le surintendant de l'Instruction Publique. Chaque arrondissement est responsable de son école et des syndics sont nommés à cet effet. La première école du village voit le jour vers 1878 et se loge dans la maison appartenant à Edmond Chartier dans la Montée du village, actuellement le 27 rue de l’Église. Savez- vous que le salaire d’une institutrice en 1878 varie selon les écoles et qu’il se situe aux environs de 100 $ par année?


Il y avait aussi trois écoles de rang. La première à Piedmont, voisine du magasin de M. Denis Trottier. La deuxième au lac Marois Nord, elle était située à côté de l’église actuelle (Sainte-Anne des Lacs). La troisième était située au coin des Montées Sainte-Elmire et Saint-Lambert. Comme dans toutes les écoles du Québec d’alors, filles et garçons s’y côtoient et y apprennent à lire, à écrire et à compter.


… Les écoles


En 1908, l’école de la Montée du village (27, rue de l’Église) étant devenue trop petite, les Filles de la Sagesse achètent en 1914 la bâtisse sise au 200 rue Principale appartenant à Isidore Plouffe et y déménagent ses pénates. Elles assument la charge de cette école durant 6 ans, en logeant à l’étage. Les religieuses se plaignent du manque de confort dans leur logement et décident en 1920 de quitter Saint-Sauveur. Des laïques prennent la relève de 1920 à 1927. Cette construction disparaîtra incendiée en 1978.


En 1926, il est décidé de construire un couvent sur le terrain de la fabrique situé dans l’actuel parc municipal, au coin des rues Filion et Principale. Il faudra attendre en 1927 pour que les religieuses de la congrégation des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie prennent charge du nouveau couvent. Ce dernier comptait plusieurs classes et un logement confortable pour les religieuses. Elles y seront pour les prochaines vingt-cinq années. Dès la première année, 108 élèves répartis en trois classes y sont inscrits, de la préparatoire à la cinquième année. Le couvent porte le nom de la fondatrice des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Depuis 1921 elles s’étaient déjà installées au lac Millette en villégiature dans une maison léguée par Aldéric Gobeil père d’une des religieuses. Elles y dirigeront les destinées éducatives jusqu’au transfert à l’actuelle école Marie-Rose du 35, rue Filion en 1959 et continueront d’y être présentes en laissant la place progressivement aux laïcs.


Vieux couvent 1940
Vieux couvent 1940
l'école Saint-Edouard 1950
l'école Saint-Edouard 1950

Le vieux couvent devient alors salle de loisirs communautaire et sert, entre autres, aux activités du Cercle des fermières fondé le 23 mai 1949 sous la présidence d'honneur de Monsieur l’Abbé Toupin et en présence de soeur Alphonse d'Avila, la directrice du couvent. Le gouvernement était représenté par l’agronome du comté Monsieur J.A. Parenteau; vingt-cinq membres s'étaient inscrits. Cet établissement fut démoli en 1976 après la construction du Chalet Pauline-Vanier.


En 1949, avec la construction de l'école Saint-Edouard, l’école Marie-Rose devient une école de filles. Les deux écoles sont sous la direction de Soeur Jeanne Côté jusqu'en 1977. Les religieuses continueront à enseigner dans les deux écoles jusqu'en 1981. L'école Saint-Edouard est dirigée par les Clercs de Saint-Viateur. L’école subira des agrandissements successifs au cours des ans et en 1994, une dernière construction dotera l’école de douze classes additionnelles et d’un gymnase qui porte le nom de Gymnase Edouard-Pagé. L’école change de nom pour devenir l’école de la Vallée. Jusqu’en 1968, la commission scolaire de Saint-Sauveur gère les écoles. Avec la création de Ministère de l’éducation, la commission scolaire régionale prendra la relève et aujourd’hui c’est la Commission scolaire des Laurentides qui s’occupe des écoles. Les deux écoles deviendront mixtes, à l’instar de toutes les écoles publiques du Québec.


VIE MUNICIPALE


Le 6 août 1855, Saint-Sauveur est érigé en municipalité. Le territoire comprend alors Piedmont (érigée en municipalité en 1923), Saint-Sauveur- des-Monts (1926), Shawbridge (1926) et Sainte-Anne-des-Lacs (1946). Il est difficile de dissocier ces entités légales l'une de l'autre. Principalement parce qu'elles partagent déjà la plupart des services, tant de protection civile, administratifs que communautaires. Une seule paroisse catholique dessert les habitants des trois communautés. Au début de la colonie, c'est à l'autorité ecclésiastique qu'incombait de délimiter les bornes des paroisses. C'est pourquoi autant de paroisses, villages et villes de notre province portent aujourd'hui le nom d'un saint.


En 1855, la loi des municipalités de comtés est remplacée par celle des municipalités et chemins du Bas-Canada. Elle établit que la désignation de paroisse civile ou ecclésiastique s'appliquera de façon légale par le terme de Municipalité. C'est ainsi que la paroisse devient la municipalité de Saint-Sauveur; elle fera partie du comté de Terrebonne et aura son chef- lieu à Sainte-Thérèse. Cette loi sera intitulée Acte pour réunir les provinces du Haut et du Bas-Canada pour le gouvernement du Canada. Ce nouveau conseil municipal devra assigner les postes d'inspecteur de clôtures et de fossés, de sous-voyer, d'inspecteur des chemins et ponts, de gardien d'enclos pour les animaux errants. Aucun de ces postes n’est rémunéré et chaque personne désignée n'a d’autre choix que d’accepter la tâche, de la remplir du mieux possible sous peine d'amende.


Lors d'une assemblée des francs tenanciers de Saint-Sauveur, on élira aux postes de conseillers William-Henri Scott, Jean-Baptiste Paradis, Isidore Charbonneau, Isidore Miron, Grégoire Beauchamp, Jérémie Bertrand et Charles Saint-Denis. Lors de la réunion du nouveau conseil tenue le 6 août 1855, en la demeure de M. Elie Desjardins, William-Henry Scott sera élu maire. A cette même assemblée on nommera, le crieur public et le huissier de Saint-Sauveur. À la demande du curé, le conseil vote un règlement prohibant la vente d’alcool. En 1858, il y aura plus de tolérance et le conseil accorde une licence à un aubergiste du secteur de Piedmont. Les problèmes de voirie relèvent entièrement de la municipalité; l’entretien des chemins est assuré par chaque propriétaire.


En 1881, on vote des règlements pour faire disparaître les tuyaux de poêle et les remplacer par des cheminées et installer une échelle sur le toit. En 1923, le conseil adopte un règlement qui autorise la compagnie « Gatineau Power corp. » à exploiter la voie publique pour fournir l’éclairage et la force motrice aux résidents du village. La même année on installe l’aqueduc. Le conseil accorde une franchise à Alcide Trudeau qui s'engage à construire un système d'aqueduc dans le secteur de Piedmont; le projet ne semble pas faire l’unanimité. Le 13 août 1923, le maire Charles Aubry dépose une copie adressée au Lieutenant-gouverneur par le groupe de contribuables de la partie est de la paroisse demandant de s'ériger en municipalité. Le 23 septembre 1923, l'érection en municipalité de Piedmont est officielle.

En 1925, le règlement qui limitait l’entretien des montées l’été est maintenant « sans limite de saisons ». En 1926, c’est l'érection en municipalité du village de Saint-Sauveur-des-Monts. Enclavée dans la partie nord-est du territoire de Saint-Sauveur (paroisse) dont elle est détachée en 1926. La raison de cette amputation serait les dépenses d'électrification des rues du village ou la formation future d'une escouade de pompiers volontaires ou encore l'installation d'un système d'aqueduc au village; les intérêts du nouveau village et de la campagne divergent.

Après 1940, les rues transversales se greffent à la rue Principale, Saint- Sauveur-des-Monts deviendra un centre d'attractions touristiques; on y construira de nombreuses pensions, hôtels et auberges. Le bureau de poste desservant la localité connue sous le nom de Saint-Sauveur-des- Montagnes, en 1957, deviendra Saint-Sauveur-des-Monts. En 1940, les paroissiens de la partie ouest de Saint-Sauveur demandent à l'évêque de fonder une mission, ce qui leur sera accordé. Une chapelle était construite depuis 1921. La paroisse sera crée sous le vocable de Sainte-Anne-des- Lacs et la municipalité sera incorporée sous le même nom en 1946.


En 1966, le conseiller Georges Filion propose la mise en place d’un service de police et de pompiers commun pour Saint-Sauveur-des-Monts, Saint-Sauveur paroisse et Piedmont. Après de longues discussions, les pompiers, la bibliothèque et les égoûts seront gérés en commun. Monsieur Filion va continuer à œuvrer plus de 30 années comme maire où il verra finalement la réunification de Saint-Sauveur village et paroisse en 2004.


La rue principale en 1930
La rue principale en 1930
Le service de la voirie à côté du nouvel hôtel de Ville de Saint- Sauveur village en 1950
Le service de la voirie à côté du nouvel hôtel de Ville de Saint- Sauveur village en 1950


Le centre communautaire et la bibliothèque municipale


Dans les archives paroissiales on retrouve mention que, en 1952, madame Florent Legault et l'abbé G. Coulombe, vicaire de la paroisse, s’occupent de mettre en place une bibliothèque française. À la suggestion des religieuses, elle est déménagée dans un local du vieux couvent. En 1958, des femmes anglophones formeront le premier comité de bibliothèque anglaise dans les locaux de l'église St-Francis-of-the-Birds. En 1974, les bibliothèques française et anglaise fusionnent pour partager le même local. La municipalité du village de Saint-Sauveur se porte acquéreur de l’ancien bureau de poste au 10 rue de la Gare pour y loger les deux bibliothèques. En 1988, le local devenu trop exigu, on déménage la bibliothèque dans un local plus spacieux au 17 A, rue de la Gare. La bibliothèque y logera de 1988 à 1992. En 1992, vu le nombre grandissant de citoyens fréquentant la bibliothèque, les autorités municipales décident d'ajouter une aile au Chalet Pauline-Vanier.


SKI ET TOURISME


The Laurentian Lodge Club


Le ski est introduit en Amérique du Nord par les européens notamment les scandinaves. En 1879, The Canadian Illustrated rapporte la randonnée d’un norvégien, Mr Birch, qui part de Montréal en ski pour joindre Québec. Les clubs qui vont se former au tournant du vingtième siècle vont jouer un rôle important pour la diffusion du sport. C'est en 1904 que fut fondé The Montréal Ski Club. À ses débuts les activités du club se limitent aux pentes du Mont-Royal, appelées Fletcher Fields. En 1905, à l'occasion d'une excursion de skieurs de Montréal au club Manitou de Sainte-Agathe, les membres découvrent les Laurentides et feront leurs quartiers généraux à la pension Marshals à Shawbridge. La piste de ski la plus fréquentée partait de Sainte-Agathe où les skieurs, venus de Montréal, débarquaient du train, empruntaient les pentes et à travers champs et bois, atteignaient Shawbridge juste en temps pour prendre le train de retour. À partir de 1919, des membres du Montréal Ski Club vont aussi fréquenter le Chalet Cochand à Sainte-Marguerite. Les membres vont adopter la Vallée de Saint-Sauveur après 1928.


En 1920, les excursions à bord des trains de neige partaient de la gare Viger ou de la gare du Mile End; les skis devaient être consignés avec les bagages car ils n'étaient pas tolérés dans les wagons de passagers. Il y avait deux hôtels entre Sainte-Agathe et Shawbridge mais les membres du club préféraient la pension Marshals de Shawbridge qui était située au pied de la Big Hill. Par contre, côté confort on aurait trouvé mieux. Au menu on servait la soupe aux pois et du ragoût de bœuf avec du pain brun de ménage et comme dessert de la tarte aux pommes au sirop d'érable. Le tout servi avec du café fait d'orge grillé que les clients qualifiaient d'un goût abominable. Quant au gîte, les lits à paillasse étaient remplis d'écorce de blé d'inde. La tortue dans le passage qui devait chauffer les chambres s'éteignait très tôt dans la nuit et forçait les invités à coucher tout habillés.


Le Shawbridge club 1926 : membres du Laurentian Lodge Club devant le chalet
Le Shawbridge club 1926 : membres du Laurentian Lodge Club devant le chalet
Shawbridge du haut de la Big Hill en 1932 : le berceau du ski dans les Laurentides.
Shawbridge du haut de la Big Hill en 1932 : le berceau du ski dans les Laurentides.

Le Manitou Club House, installé dans le château construit par le Comte Raoul D’Ivry doit se trouver un autre toit quand l’édifice brûle en 1922. Le Shawbridge Club est formé pour louer le « Stephens’s Boarding House » situé sur la rue Principale, les membres investissent chacun la jolie somme de 15 $. Le 13 mars 1924, le Laurentian Lodge inc. reçoit ses lettres patentes, plusieurs réfèrent encore au Shawbridge Club. Le club devient propriétaire de l’édifice situé en face du Big Hill en 1928. Ce chalet existe encore aujourd'hui et les membres du club y tiennent chaque année leur assemblée annuelle. Mais la Big Hill a disparue, elle a été abaissée pour faire place à la Route 15. Herman Smith Johannsen dit Jackrabbit, s’établit à Montréal en 1928 et à Shawbridge en 1930. Il sera pour ce club une source d’inspiration et il sera nommé membre honoraire.


… Ski et tourisme


C'est aussi à Shawbridge qu'Herman Smith Johannsen, membre du club et entraîneur de ski, organisera en 1928 la première compétition de slalom au Québec.


En 1930, un nommé Alexander Foster qui vient à peine de terminer ses études en génie, est aussi champion skieur en saut. Après une blessure, il a une idée qui va révolutionner le monde du ski. Il installera avec d’autres étudiants de McGill le premier remonte-pente à câble que l'on surnommera la Folie Foster, une première en Amérique. Il expérimente son remonte-pente. Une auto de marque Dodge qui servait de taxi dans Shawbridge est montée sur des blocs. Il avait enlevé le pneu d'une des roues arrière, y avait enroulé un câble qui était fixé à une poulie attachée à un arbre en haut de la côte. Il installe son remonte-pente sur la Big Hill en 1931 et en janvier un tarif de 5 sous la remontée et 25 sous pour la journée est demandé aux skieurs. C’est le début d’une nouvelle ère pour le ski. Le premier remonte-pente aux Etats- Unis sera installé en 1934 au Vermont. Cette idée de Foster va par la suite connaître une diffusion mondiale.


Remonte-pente sur la Big Hill en 1931
Remonte-pente sur la Big Hill en 1931
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Le Mont Saint-Sauveur

C'est à Percy Douglas, président du Montréal Ski Club, éditeur du Canadian Skiing Annual, fondateur en 1920 de l'Association Canadienne de Ski Amateur, que reviendrait la « découverte » de la côte 70 de Saint-Sauveur. En 1910, à l'occasion d'une excursion de ski, Percy Douglas et ses fils, accompagnés de quelques amis, étaient partis du lac Marois et à travers les champs et vallées, atteignent le sommet du Mont Saint-Sauveur. Ce sont les fils de Douglas qui se rendent les premiers à la côte et invitent leurs compagnons en disant venez voir the « Big Hill » et le nom lui reste jusqu'en 1934 alors que le club de ski Red Birds lui donnera le nom de Côte 70. Les membres de l'expédition se félicitent de la découverte et décident de descendre pour la première fois cette côte et se rendre au village de Saint- Sauveur pour passer la nuit à L’Hôtel Central.


Ces montagnes, ont été concédées par le propriétaire de la seigneurie à des colons qui ont bûché le bois des montagnes pour assurer leur subsistance; la région étant la plus importante source de bois de chauffage pour Montréal. Les colons ont tenté de cultiver sans trop de succès. En 1886, les propriétaires des lots 250 à 255 où sont situés les pistes sont Antoine Trottier, Jean- Baptiste Legault, Ernest Aubry et Casimir Latour. En 1926 après avoir changé de main soit par héritage ou acquisition, les propriétaires sont Damien Trottier, Hormidas Filion et Jean-Baptiste Charette. Pour la saison 1927-1928 les skis trains sont mis en place, d’abord par le CNR, le CPR suit rapidement. La famille Charette a participé au développement du ski dans Saint-Sauveur. Tout a débuté quand Jean-Baptiste Charette cultivait une terre dans le rang du lac Morin sur laquelle il récoltait du sarrazin.


… Ski et tourisme


En 1939 le ski commence à être populaire, Arthur Charrette et ses fils transportent les skieurs de la gare aux pentes. Sur ses pentes Arthur installe un remonte-pente à câble ce qui attire la clientèle. Mais en 1944, un malheureux accident, causé par un bris d'équipement, engendre de coûteuses poursuites légales et l’oblige à cesser les opérations. En 1945, Arthur Charette vend les lots à Victor Nymark déjà propriétaire du lot 383 qui faisait face à la côte 69 et de la côte 68 vendu par Damien Trottier. Lucien St-Denis qui ne voulait pas être laissé pour compte dans cette course aux pentes de ski, décide de faire de sa terre une pente de ski à laquelle il donnera le nom de Sugar Bowl. Il y installe un remonte-pente qui fera pendant longtemps la joie des jeunes du village.


Rue de la Gare 1939 (Collection CN)
Rue de la Gare 1939 (Collection CN)
Skieurs à la descente du train 1940 (Collection CN)
Skieurs à la descente du train 1940 (Collection CN)
Le Nymark Lodge, un après ski réputé 1940
Le Nymark Lodge, un après ski réputé 1940

Victor Nymark


Cet homme énergique et entreprenant, à qui on doit le développement extraordinaire du centre de ski Saint-Sauveur, avait déjà à l'âge de seize ans construit une première maison en bois rond dans son pays natal la Finlande. Victor Nymark naît en 1901 à Vassar. En 1924, il émigre au Canada et, en 1928, il se rend à Montréal où il se trouvera facilement du travail. C'est en 1932 qu'il épouse Lydia Greening, une fille originaire de Philadelphie; elle avait trente ans et lui trente-deux. Il travaille à la construction du célèbre Château Montebello ou le Seigneury Club, dont les plans ont été dessinés par l'architecte Harold Lawson. Victor Nymark agit comme maître d'oeuvre pour diriger les travaux. Il complète les travaux en quatre mois en mettant au travail près de 1500 hommes qui vont utiliser les outils traditionnels. Victor Nymark a aussi participé à la construction de l'Hôtel Mont-Gabriel, l’Alpine, des résidences et la plus spectaculaire est celle de monsieur McConnell propriétaire de journaux de Montréal. Victor Nymark a aussi construit, pour la paroisse anglicane de Saint-Sauveur, l'église de St Francis-of-the-Birds.


Dans les années 1930, il achète de M. Hormidas Filion les lots 251-252, il construit une maison et des bâtiments de ferme et s'adonne à la culture de légumes qu'il vend aux vacanciers qui commencent à venir à Saint-Sauveur. Voulant faciliter l’accès à sa ferme, il prolonge la rue Saint-Denis et pour répondre aux skieurs qui lui demandaient de les loger et les nourrir, il agrandira sa maison qui petit à petit prendra les dimensions du Nymark Lodge. En 1933, Nymark fonde avec son frère Oscar et Adolphe Bélanger le Saint-Sauveur Sport Club pour y installer un tremplin de ski. En 1934, il ouvre avec Oscar la première boutique de ski. En 1935, le Saint-Sauveur Sport Club organise une semaine de compétitions de ski et de festivités en mars qui va devenir une tradition pendant plusieurs années. Les semaines de compétitions vont se poursuivre jusqu’en 1948. À ce moment le club est remplacé par le Nordik.


… Ski et tourisme


En 1936 Victor Nymark loue un espace à Fred Pabst, de la famille des brasseurs du même nom, pour lui permettre d'y installer un remonte pente à câble, le premier dans Saint-Sauveur. Au début des années 50, Victor Nymark fonde le Saint-Sauveur Golf Club, un terrain de neuf trous qui est situé aux pieds de la côte 70 et s'étend jusqu'à la côte 72. Victor Nymark décède en 1983 et repose au cimetière de St-Francis-of-the-Birds à Saint- Sauveur.


Le programme en 1936 (Musée du Ski des Laurentides)
Le programme en 1936 (Musée du Ski des Laurentides)
En haut de la montagne 1950 SHGPH
En haut de la montagne 1950 SHGPH

 

Per Hall

 

Originaire du Danemark, Per Hall vient au Canada pour faire un doctorat à l'Université de Toronto. L'invasion de son pays par l'Allemagne l’amène à s’établir au Canada et il s'enrôle dans l’aviation Canadienne. Pendant les années de guerre, il fréquente les pistes de ski des Laurentides. Le trajet favori était de prendre le train à Montréal en direction de Val Morin ou de Sainte-Agathe et de faire le retour en ski à Shawbridge à temps pour prendre le train de 5 heures pour Montréal. À l’occasion de ses excursions dans le nord, Per Hall rencontre Mark et Joanne Farrell avec qui il se lie d'amitié. Ils causent du développement d'un centre de ski qui serait équipé de façon moderne. La guerre terminée, avec ses amis Farrell il fonde la compagnie Up-Hill Ltd. et se met à la recherche d'un site idéal pour faire de leur projet une réalité. Après plusieurs visites dans les Laurentides, le choix se fixe sur Saint-Sauveur qui était déjà reconnu pour ses pentes 69, 70 et 71. Les côtes sont équipées de remonte-pentes à câble. La Marquise avait déjà un T-bar et deux remonte-pentes à câble. On pouvait se rendre à Saint-Sauveur par deux voies ferrées et une bonne route pour les autobus. Également de nombreux hôtels et pensions pouvaient accommoder alors près de 700 clients.


Per Hall et ses collègues communiquent avec le représentant de la Compagnie Constam & Co, un fabriquant de remontée mécanique de Suisse et approchent la famille Charette qui est propriétaire des pentes 70 et 71 qui vient de signer une option d'achat avec Victor Nymark. Le 10 octobre 1945 ils rencontrent Victor Nymark et conviennent de louer l'espace pour y installer un remonte pente de type T-Bar à mi-chemin entre les pentes 70 et 71 dans la ligne ouest. Le T-Bar sera complété et mis en opération le 6 décembre 1946. À l’époque, on skiait sur la neige naturelle; pour aplanir les pentes, les jeunes remontaient les côtes à pas de canard, ce qui leur donnait le privilège de pouvoir skier gratuitement. En 1956 Up-Hill achète une dameuse Tucker et un T-Bar est installé à l’est de la pente 70. Le développement et la profitabilité de la compagnie Up-Hill Ltd. étaient restreints par le bail de Victor Nymark. En 1960 la compagnie Up-Hill achète la côte 69 et le restaurant La Vache qui Rit propriété de Paul Dandurand, en prévision de se porter acquéreur de toutes les côtes.


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Paul Dandurand

En 1946, apparaît Paul Dandurand sur la scène locale. Il est le fils du légendaire Léo Dandurand propriétaire avec Mr.Cattarinich du club de hockey Canadien. Paul Dandurand avait fondé une société nommée Le Mont Royal Ski Tow inc. dans le but de convaincre Camilien Houde de lui permettre d'installer sur le Mont Royal un remonte pente et une piste de ski mais le projet a avorté. Il s'est donc tourné vers Saint-Sauveur. Le Mont Royal Ski Tow a comme associés Paul Dandurand, Bernard Nantel et Jean

H. Ritchie et comme gérant Lucien Charrette fils d'Arthur. En 1958, la compagnie change de directeurs, Paul Dandurand vend ses actions à Nantel et Ritchie qui continuent les opérations jusqu'en 1962. Alors Lucien Charette et Jean H. Richie achètent les actions de Nantel.


Du haut du Mont Saint-Sauveur en 1950 SHGPH
Du haut du Mont Saint-Sauveur en 1950 SHGPH
Compétitions Mont Saint-Sauveur 2005
Compétitions Mont Saint-Sauveur 2005
Planche à neige Mont Saint-Sauveur 2005
Planche à neige Mont Saint-Sauveur 2005
Jacques Hébert

En 1969, un groupe de jeunes skieurs ayant à leur tête Jacques Hébert et Guy Piché achètent 40 % des actions de Up-Hill et en 1973 Victor Nymark leur vend les côtes 70,71,72. Plus tard durant l’été, la compagnie achète la côte 68 et tout le terrain entre les côtes et la route. La côte 67 deviendra une rue où on bâtit de nombreux condos érigés en escaliers. Sous l'impulsion de Jacques G. Hébert, on entreprend de réunir les différentes propriétés sous une entité commune. M. Hébert réussit alors à convaincre les propriétaires de vendre une partie de leurs intérêts au centre de ski, exploité par le groupe nouvellement formé comprenant MM. Hébert, Paquette, Lévesque, Lavoie, Couture, Dufour et Piché. L'achat graduel des différentes parcelles de terrain sera mené à bien par M. Hébert qui, en quelques années, permettra à la compagnie de changer son statut de locataire en celui de propriétaire. C'est le début du développement harmonieux de la station.


La nouvelle compagnie deviendra Saint-Sauveur International, le centre de ski le plus prospère des Laurentides. On peut encore aujourd'hui retracer les sites des premières installations des remonte-pentes. On doit rendre hommage à Bob Crighton gérant du centre de ski pendant 25 ans, avec l’aide de Claire, son épouse qui agit comme secrétaire. En 1976, c’est le début du ski de soirée. En 1978, un incendie détruit le Nymark Lodge. Un parc aquatique s’est ajouté en 1986. En 1997, c’est le regroupement des stations Mont Saint-Sauveur, Mont Avila, Ski Morin Heights, Ski Mont Gabriel et Mont Olympia sous la bannière des « Stations de la Vallée de Saint-Sauveur inc. ». Le centre développe un réseau de pistes pour le snowboard qui fait aujourd’hui sa renommée. Il est l’hôte des championnats canadiens de surf des neiges de même que plusieurs manifestations sportives.


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Le centre de ski Mont-Habitant

En 1957, alors qu'il vivait dans la vieille maison de ferme de la famille Pagé à Saint-Sauveur, Mickey Stein réalisa que la montagne située en face de chez lui avait tout pour devenir un paradis des skieurs. Avec ses associés Stephen et Stanley Vineberg, il parcourut la montagne. La montagne offrait des possibilités très intéressantes. Sel Hannah, le célèbre concepteur de stations de ski, se vit confier la tâche de préparer l’aménagement de la montagne. Stein est marié avec la fille de Stanley Vineberg qui va décédé du cancer après la naissance de leur troisième enfant. Un biathlon se fait toujours à tous les ans pour la lutte au cancer en l’honneur de sa première femme. La station de ski Mont-Habitant ouvrit officiellement ses portes à l’hiver 1958-1959. Une légende était née, le dévouement de Mickey Stein à la cause du ski et sa chaleureuse cordialité allaient devenir une tradition. L’école de ski du Mont- Habitant est dirigé par Joan Wilson à ses débuts. Cette dernière deviendra la seconde femme de Mickey Stein. L’école est devenu une institution dans la région. Au fil des ans, l'école a reçu plus de 300 000 élèves; c'est un témoignage de la qualité de son enseignement et de son service personnalisé. Ce centre de ski très reconnu pour son atmosphère familiale, est à présent sous la direction de Dean Booth qui a conservé la tradition établie par ses prédécesseurs.


Le centre de ski Mont-Habitant
Le centre de ski Mont-Habitant

La Marquise

En 1934, le Marquis d'Albizzi est venu demeurer à Saint-Sauveur; il était administrateur des biens d'une famille d'origine russe qui avait des propriétés dans la région. En 1934, il achète de la commission scolaire la maison qui avait hébergé l'école au 200 rue principale. Il aménage la maison en pension de grand luxe pour des clients d'origine étrangère. À l’âge de cinquante ans, il épouse Mlle Makarov, une riche héritière. Fervent adepte du ski, il loue de Gordon Reed les lots 427 et 428 qu’il a acheté des agriculteurs Bruno et Hector Chartier. Il fait déboiser le flanc de la montagne qui fait face au Mont-Saint-Sauveur et lui donne le nom de La Côte de la Marquise, probablement en l’honneur de sa femme. En 1939, au début de la seconde guerre, le Marquis quitte le pays et c'est son cousin le Duc Dimitri de Leuchtenberg jusqu'alors moniteur de ski qui devient propriétaire de la pension qu'il nomme La Pension Leuchtenberg. Avant son départ, il avait acheté des terres à la rivière à Simon qui seront l’embryon du Mont-Gabriel, le centre s’appelle alors le Marquis. Par la suite, le Duc Dimitri va opéré la pension et la Marquise jusqu’à l’achat par M. Lucien Charette et Jean H. Ritchie en 1959. Les nouveaux propriétaire vont développer le centre, installer un nouveau restaurant et ils achètent de la succession Gordon Reed. Après la mort de M. Charrette en 1976, une vingtaine d’investisseurs de Saint-Sauveur achètent le centre et continuent les opérations de ski jusqu'en 1982. Par la suite, la Marquise sera divisée en lots à bâtir.


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Mont Christie

John Elder, né en 1894, s’établit sur les lots de cette montagne; il élèvera quatre enfants et pour survivre, cultivera les parties basses et bûchera le bois sur les pentes. En 1945, le sport du ski prend de la vogue et John Elder loue les pentes à Ernie Axford qui y installe un remonte-pente à câble. Il y construit un petit restaurant. En 1948, John Elder avec l'aide de ses fils reprend à son compte l'opération du centre de ski. En 1963, ils opèrent cinq T-Bars. En 1967, ils inventent un remonte-pente qu'ils nomment Snow- Tram; c'est un traîneau tiré par un câble actionné par un moteur diesel qui peut prendre à son bord 12 passagers pour remonter la côte. Ce traîneau est équipé d'un contrôle de vitesse, d'un frein et d'un gouvernail pour le tenir dans le chemin; ce moyen sera remplacé en 1970 par 2 T-Bar. Depuis 1960, c'est le fils de John Howard qui est le directeur. Ce site qui n'a toujours été ouvert que durant les fins de semaine. Kim Nymark va louer le centre sous bail avant sa fermeture dans les années 90.


La station de ski Mont Avila

En 1957, la famille Wilfrid Forget a vendu la terre familiale, lots 62 et 63 à MM. Schwartz et Duchesneck. À ce moment là, ceux-ci ont commencé à développer autant la station de ski Mont Avila que la partie résidentielle sur les terrains qu'ils venaient d'acquérir de la famille Forget. Donc, ils ont mis de l'avant la construction des pistes et la construction du chalet de ski. Au début des années 60, MM Schwaetz et Duchesneck ont vendu les propriétés, incluant le centre de ski à un consortium italien ayant à leur tête M. Zardini, un champion de luge. Le consortium a poursuivi le développement de la station de ski et a même construit une piste de luge. Malheureusement en 1967, M. Zardini est mort dans un accident. Son successeur, M. Castellani a abandonné dans les années suivantes la construction et l'entretien de la piste de luge. Au début des années 70, le chalet a brûlé et a été reconstruit en béton, tel que vous le voyez présentement. Au milieu des années 80, le consortium a vendu la station de ski à la compagnie Mont Saint-Sauveur International Inc.


Le mont Christie en 1980 (Musée du Ski des Laurentides)
Le mont Christie en 1980 (Musée du Ski des Laurentides)
Le pub, le rendez-vous des skieurs 1945 SHGP
Le pub, le rendez-vous des skieurs 1945 SHGP
Compétitions Côte 70 1938
Compétitions Côte 70 1938

Les clubs de ski de Saint-Sauveur


Les Red Birds

Fondé en 1928 par un groupe de diplômés de l’Université McGill, le club a beaucoup fait pour le développement rapide de ce sport au Québec. Ils s’installent à Saint-Sauveur pour la saison 1933-1934, et louent de Victor Nymark un chalet aux pieds de la côte 70. Ce chalet en bois rond est meublé de 12 lits à deux étages avec une toilette extérieure placée non loin du chalet. Au mois de mars 1934, les membres du club proposent de changer le nom de la Big-Hill pour celui de la Côte 70 en mémoire à la victoire des soldats canadiens qui en 1917 avaient combattu les allemands à la côte 70 à Lens en Flandre. Une plaque commémorative a été placée sur un rocher en haut de la côte. De là viennent les noms donnés aux côtes 68, 69 situées à l’est de la 70 et les côtes 71,72 à l'ouest. Cette plaque est maintenant dans le chalet principal du Mont-Saint Sauveur. Pendant les années de guerre les membres se sont dispersés. À la fin du conflit, Nymark avait déjà loué le chalet à une autre organisation. En 1947, une campagne est organisée pour construire un chalet sur un terrain généreusement donné par John Henry Molson. Il est confié à J.H Molson de solliciter les dons spéciaux. Les plans ont été dessinés par un membre Norton Fellowes. C'est un magnifique chalet en bois où les membres du club vivaient en grand confort et y recevaient avec entrain leurs nombreux amis. Près du chalet, on avait érigé un tremplin de saut où se sont tenues de nombreuses compétitions, réunissant les personnalités les plus marquantes de ce sport. Le chalet du Club était situé en face du chalet des femmes les Pingouins; cela favorisait les fréquentations et plusieurs de ces rencontres finirent par des mariages. Les membres disaient que les deux chalets étaient les deux pointes d'un triangle dont la troisième était le Pub dans le village où se terminaient souvent des soirées plutôt bruyantes. En 1958, le chalet va bruler et en 1962 les équipements furent expropriés pour faire place à l’autoroute 15.


Le club de ski les Pingouins

Ce club féminin a été fondé en 1932 par un groupe de femmes ferventes du ski. Ils choisissent le Pingouin qui glisse sur sa queue comme symbole. Au départ le nombre des membres avait été fixé à quarante; elles avaient fait venir d'Europe un moniteur expert, le Duc De Leuchtenberg qui sera responsable de l’entraînement. Bientôt les membres féminins firent leurs marques lors des compétitions internationales notamment les sœurs Wurtele qui vont participer aux Olympiques de 1948, d’autres vont suivre leur traces. En 1938, John et Bert Molson, fervents admirateurs de ces skieuses, ont fait construire sur la ferme Molson, dans le flanc d'une colline, un chalet très élégant qu'ils avaient meublé et équipé pour loger 40 personnes dans le confort et une aisance peu ordinaire. Le chalet a été rasé par un incendie dans les années 90.


Annonce des activités en 1938
Annonce des activités en 1938
Les sœurs Wurtele 1950
Les sœurs Wurtele 1950
Ronda Wurtele directice des Jays 1965
Ronda Wurtele directice des Jays 1965

Le club de ski Les Jays

En 1962, ce club de ski pour juniors avait été fondé par un groupe de jeunes filles dont Jane et Nancy Holland. Ce club pour les filles de 12 à 16 ans bénéficiait du support et de l’encouragement du club de ski les Pingouins, Ronda Wurtele en sera la directice. Le Club de Ski des Jays qui tenait ses classes sur les pentes de Saint-Sauveur sera vite reconnu pour son excellence. Les cours de ski alpin avaient lieu durant les vacances de Noël et à chacune des fins de semaine de la saison. On y retrouvait des classes de débutantes aussi bien que des classes pour skieuses expertes. Cette approche a servi de modèle pour les autres clubs de ski junior au Canada.


… Ski et tourisme


Le club de ski de l'Université de Montréal A.G.E.U.M.

En 1950, l’Association Générale des Étudiants de l’Université de Montréal achète un terrain au coin des rues Lanning et chemin du Lac Millette. Sur ce terrain il y a une bâtisse en bois à deux étages de 26 pieds sur 30. Au rez-de- chaussée, on aménage une grande salle avec cuisine et l’étage sera divisé en quatre chambres qui pouvant loger une vingtaine de skieurs.


Nombreux sont les clubs de ski alpin qui tiendront leurs compétitions à Saint-Sauveur. On comptera jusqu’à une vingtaine de clubs dans la Vallée en 1950. Le club des Éperviers fondé en 1936 à Saint-Jérôme par Lucien Foisy est toujours actif pendant plusieurs années. Il ne faut pas oublier les instructeurs de ski. Les plus anciens étant Andrew Ranson, Paul Lalonde et Raymond Lanctôt.


LA VIE CULTURELLE la colonie des artistes


Dès 1904, M. Godeau, homme de théâtre, et sa famille, passaient la belle saison à Saint-Sauveur-des-Monts, plus précisément au Lac-des-Becscies. Au fil des ans, de nombreux artistes et comédiens choisirent comme endroit de villégiature un coin de forêt émaillé de lacs aux eaux limpides, tels que le Lac-des-Becscies et le Lac-des-Chats. Ce site enchanteur et pittoresque était devenu une sorte de petit Hollywood laurentien, si bien que les Saint- Sauveurois appelaient le Lac-des-Becscies, le lac des artistes ou la colonie des artistes. Plusieurs villégiateurs, dont MM. Albert Duquesne, Henri Poitras et Paul Martin, lancèrent le projet d'établir une desserte au lac. M. le curé CharlesToupin patrona leur requête et bientôt l'autorité ecclésiastique permit de célébrer la messe, le dimanche, durant l'été. La première messe fut célébrée le 7 juillet 1946.


Quelques noms: Albert Duquesne et Marthe Thierry, Jean-Pierre Masson, Paul Gury et Yvette Brind’Amour, Fred Barry, Olivette Thibault, Lucille Tumer, Henry Deyglun et Mimi d'Estée, Henri Poitras et combien d'autres qui encore aujourd’hui apprécient le paysage de Saint-Sauveur.

Holgate immortalise Jackrabbit en 1936 Coll. MBAM
Holgate immortalise Jackrabbit en 1936 Coll. MBAM

Zénon Alary est un sculpteur qui naît au Lac-des-Becscies dans la paroisse de Saint-Sauveur-des-Monts en 1894. Sa notoriété sera assez grande pour qu'on lui consacre un musée à Mont-Rolland en 1981. Ce sculpteur animalier commença à pratiquer son art dans les chantiers. Pendant que les autres bûcherons jouaient aux cartes, Alary créait quelques figurines dans un morceau de bois. Lorsque le Monument national de Montréal ouvrira un atelier de sculpture en 1937, Alary ira y apprendre des techniques de travail plus efficaces avec des maîtres tels Elzéar Soucy et Alfred Laliberté.


Plusieurs artistes et écrivains viennent y chercher l’inspiration. Marc-Aurèle Fortin laissera à la postérité plusieurs tableaux inspirés de paysages des Laurentides et de ses « grands ormes ». Holgate va immortaliser Jackrabbit sur une de ses toiles. Membre du groupe des Sept en 1931, il aura une influence sensible sur des peintres tels Lemieux, Cosgrove et Béthune. Lyman fonde un atelier dont les expositions à la Galerie Mayau feront connaître les œuvres de Biéler, de Fortin, d'Holgate. André Biéler résidera l'été à Saint-Sauveur durant de nombreuses années.


LE CIRCUIT PATRIMONIAL


L’Église, un lieu d’échanges et de rencontres

L’église a toujours été un lieu de rassemblement privilégié. Après avoir reçu la parole de Dieu, les citoyens se retrouvent sur le parvis pour échanger les dernières nouvelles, planifier les récoltes et assister à des ventes aux enchères. Un crieur annoncait les corvées, les naissances, les décès. Le dernier a été Roch Alary qui appelé les paroissiens jusqu’en 1945.


Les colons attachaient donc une grande importance au choix de l’emplacement de leur église. Dès la fondation de la mission de la Circoncision, en 1849, deux groupes se disputent l’honneur d’accueillir l’église sur leur territoire : les gens d’en bas (Piedmont) et ceux d’en haut (Saint-Sauveur). Malgré leur petit nombre, les habitants de Saint-Sauveur l’emportent et une chapelle de planches et de bardeaux est construite sur le chemin de l’Église (l’actuelle rue Principale) en 1853. Elle est lourdement endommagée par la foudre en 1895. En 1903, le curé Saint-Pierre réussit à convaincre les paroissiens de construire une église en pierre.


L’église vers 1890 avec le deuxième presbytère construit en 1887
L’église vers 1890 avec le deuxième presbytère construit en 1887
L’église actuelle
L’église actuelle
Le presbytère actuel construit en 1957
Le presbytère actuel construit en 1957

Les travaux qui débutent l’automne suivant sont marqués par une tragédie. Alors que les maçons élèvent les murs de pierre, les échafauds surchargés cèdent, entraînant la mort de trois ouvriers. Un autre homme se casse les deux bras dans l’accident. La bénédiction de l’église a finalement lieu le 25 mai 1905 en présence de Mgr Racicot, évêque auxiliaire du diocèse de Montréal et d’une foule nombreuse. Les travaux ont coûté 30 000 dollars, soit 5 000 dollars de plus que prévu, une somme importante pour l’époque; c’est pourquoi les jubés qui encadrent le maître-autel ne seront ajoutés qu’en 1914. En 1921, le vieil orgue est remplacé par un orgue de 27 jeux, Opus 370, remis en état de service par la Société Casavant et Frères. C’est toujours le même qui est utilisé de nos jours. L’église peut accommoder environ 458 personnes.


Le presbytère (205, rue Principale)

Le presbytère actuel est le troisième, les deux premiers ayant été détruits par les flammes. Construit en 1853-54, le premier presbytère a une allure de campagne et possède des dépendances pour abriter le cheval et la voiture du curé. À l’époque, un chemin reliait la Montée du village (de l’église) au chemin de l’Église (Principale) et séparait le presbytère de la chapelle. Au début de 1887, un incendie ravage le presbytère. La Fabrique se hâte de construire un nouvel immeuble qui est à son tour endommagé par les flammes en 1957. Le bâtiment est vendu aux enchères pour la somme de 1000 $ à un homme de Saint-Jérôme. Pour le centenaire, en 2003, la Fabrique a refait la toiture, remplacé les fenêtres et repeint l’intérieur de l’église. L’école de la paroisse fut érigée coin Principale/Filion. Après le déménagement de l’école, en 1958, l’édifice devint un centre communautaire pour la Fabrique avant d’être démoli, dans les années 70.


… Le circuit Patrimonial


Parc de l’église – cimetière

Au début du XXe siècle, l’église et son parc ont joué un rôle central dans la communauté. On y organisait des ventes aux enchères à chaque début des saisons. Les religieuses aménagent un parc derrière le couvent. Des centaines de skieurs se rassemblent devant l’église pour recevoir la bénédiction. Aujourd’hui encore, l’église et le parc Georges Filion attirent beaucoup de villégiateurs.


Les premiers habitants décédés à Saint-Sauveur sont enterrés entre l’église et la rue de l’Église où se trouvait le cimetière, ouvert en 1853. Le cimetière s’étend alors jusqu’à l’arrière de l’église, dans une partie de l’actuel stationnement. En 1931, la Fabrique est forcée d’agrandir l’espace dévolu aux morts. C’est le Dr Alcide Mathieu qui fait don des 500 dollars nécessaires pour acheter un terrain de deux arpents par trois sur le chemin de l’Église. Les paroissiens, eux, participent aux corvées pour aménager le terrain. L’été suivant, les paroissiens exhument leurs morts et les déplacent dans le nouveau cimetière. À ce moment, les registres paroissiaux recensent 2833 sépultures.


Un monument de l’allée des Polonais dans le cimetière actuel SHGPH
Un monument de l’allée des Polonais dans le cimetière actuel SHGPH
Maison du notaire 1900
Maison du notaire 1900
Maison du notaire 1940
Maison du notaire 1940

Des ossements humains ayant échappés à l’exhumation sont découverts en juillet 1991 sur la rue de l’Église, devant la boulangerie Pagé, lors de travaux effectués par la compagnie Gaz Métropolitain. On voit encore sur le terrain à côté de l’église des dénivelés qui marquent les traces des anciennes sépultures. Une visite au cimetière vous permettra d’admirer le chemin de croix érigé en septembre 1932 grâce à la générosité des paroissiens et d’associations pieuses. En entrant, vous remarquerez, à gauche, l’allée des Polonais. À la mort de leur fils, en 1954, les Brzezinski qui possèdent une résidence à Morin-Heights décident de faire enterrer leur fils à Saint-Sauveur. Plusieurs Polonais venus assister à la cérémonie ont été séduits par l’endroit et ont choisi de venir y reposer à leur tour.

 

La maison du notaire Chevalier (197, rue Principale)

Notaire, maître postier et élu premier maire de Saint-Sauveur-des- Monts le 22 septembre 1926 (après avoir été maire de Saint-Sauveur), Joseph Chevalier est l’un des personnages importants dans l’histoire du village. Arrivé à Saint-Sauveur en 1897, il achète la maison du médecin du village, le Dr Louis-Lucien Proulx, et s’y installe avec son épouse. La maison est cependant détruite par un violent incendie en 1903. La même année, Joseph Chevalier fait reconstruire sa demeure de style

« boomtown ». Homme de progrès, Joseph Chevalier est le premier à faire installer l’électricité dans sa maison. À son décès, sa fille, Ernestine, hérite de la résidence familiale qu’elle habite jusqu’en 1972. L’immeuble est transformé ensuite en boutique de vêtements, en bistro. Elle abrite aujourd’hui la brûlerie des Monts.


… Le circuit Patrimonial


Le bureau de poste (3, avenue de l’Église)

Cette partie de la maison servait de cuisine d’été à la famille Chevalier quand le notaire obtient le titre de maître de poste en 1898. La cuisine est vite transformée en bureau de poste et c’est là que les habitants de Saint- Sauveur viennent prendre leur courrier et les dernières nouvelles. Le notaire Chevalier remplace le marchand général William Sloane qui occupait la fonction de postier depuis 1875. En 1911, le notaire cède son poste à Jean- Baptiste Lafleur, mais continue de louer une partie de sa maison au service des postes. L’année suivante, c’est une femme, Ernestine Chevalier, qui devient maître de poste. Elle le reste jusqu’en 1946, année où elle est remplacée par son frère, Marc Chevalier. La maison servira de bureau de poste jusqu’à la construction du bureau de la rue de la Gare, dans les années 1950.


Maison du Notaire entrée du bureau de poste à l’arrière 3 rue de l’église. Plus haut la boulangerie Pagé
Maison du Notaire entrée du bureau de poste à l’arrière 3 rue de l’église. Plus haut la boulangerie Pagé
Salle Municipale 1880
Salle Municipale 1880
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La salle municipale (195, rue Principale)

Si les murs pouvaient parler, ceux de cette maison raconteraient l’histoire de la municipalité de Saint-Sauveur et la naissance de Saint-Sauveur-des- Monts. Dès 1872, Edouard Charbonneau propose au conseil municipal de se réunir dans sa maison pour la modique somme de 40 cents par réunion. La municipalité de Saint-Sauveur finit par acheter la demeure pour l’aménager en véritable salle municipale. À la création de Saint-Sauveur-des-Monts en 1926, la bâtisse devient la propriété des deux municipalités et fait office d’hôtel de ville commun. L’édifice sert même temporairement d’école des garçons en 1948-49 avant la construction de l’école St-Edouard. En 1951, Saint-Sauveur-des-Monts décide de déménager ses bureaux au 30, rue Filion et vend sa part de l’immeuble à la municipalité de Saint-Sauveur pour la somme de 800 dollars. Le conseil municipal de la paroisse siègera ici jusqu’en 1979. L’année suivante, la maison est vendue pour 30 500 dollars à Daniel Hénault et transformée en commerce de photographie.

 

La maison du docteur (191, rue Principale)

Voici une maison qui porte bien son nom puisque quatre médecins l’ont occupée. En 1881, le Dr Toussaint Chartrand déménage sa pratique dans cette maison qu’il vient d’acheter avec son épouse. Les bureaux sont aménagés à même la demeure familiale. À l’époque, le médecin n’a pas la tâche facile, alors que les villageois ont l’habitude de recourir aux herbages et de faire appel aux sages-femmes pour les accouchements. En quittant Saint-Sauveur, il laisse son cabinet aux mains du Dr Pierre Célestin Dubé. En 1894, la maison est rachetée par le Dr Joseph-Ignace Pontbriand qui s’y installe jusqu’en 1910. Deux ans plus tard, le Dr Joseph-Octavien Lapointe qui a exercé quelques années à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson achète la maison et aménage un cabinet. Il y reçoit les malades jusqu’en 1922, année où il déménage de l’autre côté de la rue, dans la maison de Napoléon Allaire qu’il habitera jusqu’à sa mort, en 1965. Entre 1910 et 1965, le Dr Lapointe met au monde près de 90 % des habitants de Saint-Sauveur. Il sera élu maire de Saint-Sauveur-des-Monts à trois reprises entre janvier 1933 et janvier 1945.

 

Le magasin général (187, rue Principale)

C’est ici que Dan Brown ouvre le premier magasin du village vers 1885. La bâtisse, probablement la seule en brique à l’époque, avait un seul étage et servait également d’habitation au propriétaire. Il a hébergé le premier bureau de poste avant que le notaire Chevalier l’héberge. Le magasin est racheté par William Sloane qui engage un jeune commis, François-Xavier Clouthier, à qui il apprend le métier. Quelques années plus tard, son apprenti sera son principal concurrent (voir Bentley’s). Le commerce occupant de plus en plus de place, William Sloane fait construire une maison victorienne, aujourd’hui occupée par les Vieilles Portes, pour loger sa famille. Il peut ainsi agrandir le magasin avant de le vendre. Hermola Béliveau est le dernier marchand général à occuper l’immeuble, après y avoir ajouté un étage. Maintes fois rénovée, la bâtisse abrite ensuite un commerce d’aliments naturels, une boutique de vêtements féminins et aujourd’hui, une entreprise d’impression. Si vous entrez à l’intérieur, vous remarquerez que le foyer original s’y trouve toujours. William Sloane fut aussi le premier maire de Saint-Sauveur.

 


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Rue principale Maison Sloane et le magasin général
Rue principale Maison Sloane et le magasin général

Les Vieilles portes (185, rue Principale)

Plus de 100 ans d’histoire se cachent derrière les murs de cette maison victorienne construite en 1895 par le marchand général William Sloane. En avril 1921, le marchand vend la résidence familiale à Eugénie Constantineau qui en fait une pension connue sous les noms de Pension David et Pension Val des Arbres. C’est l’époque des premiers trains de neige et les visiteurs affluent dans le village. Dans les années 30, les deux filles de Mme David se réservent une partie de la maison et ouvrent le premier comptoir de la Banque canadienne nationale de Saint-Sauveur. La résidence conserve sa vocation d’auberge jusqu’en 1980, puis l’établissement devient le bistro-bar Le Bonaparte et les Vieilles Portes.

 

La ferme Molson (65 et 69, rue Principale)

La ferme de John Henry Molson était une des plus importantes fermes laitières de la région. C’est en 1936 que l’homme d’affaires achète une partie des terres de la famille Aubry pour construire son exploitation : la ferme Falconcroft. On y trouve une grange, un poulailler ainsi que les bâtiments nécessaires pour l’élevage d’une cinquantaine de vaches de race Jersey, de dindes, d’oies, de faisans et de chinchillas. Mais la plus grande fierté de John Henry Molson est un boeuf Holstein dont il vend la semence Rue principale Maison Sloane et le magasin général à travers le monde. Les bâtiments de ferme sont lentement abandonnés au début des années 80 et elle fut finalement détruite en 2002. En observant bien la photo, on distingue deux maisons sur la propriété. La plus âgée, de type vernaculaire, se trouvait au 69 de la rue Principale c’est la maison Aubry, alors que l’autre est identifiée au style “ boomtown ” (toit plat), L’une des maisons abritait le personnel de la ferme et le gérant occupait la seconde. Quant au propriétaire, John Henry Molson, il habitait une immense maison au sommet du Cap Molson. Le salon à lui seul mesure 38 pieds par 29. L’homme d’affaires se rendait matin et soir à son bureau de Montréal en train. Une voiture tirée par des chevaux le conduisait à la gare, beau temps, mauvais temps. Le parc est aujourd’hui nommé en son honneur.

 

La maison Rose (186, rue Principale)

Cette maison en pièces sur pièces avec son toit à deux versants est une des plus anciennes et des plus connues du village. Sa réputation lui vient très certainement de sa couleur. C’est le peintre québécois André Biéler qui aurait peint la maison en rose pour la première fois, dans les années 30. À la même époque, le peintre réalise une fresque de Saint-Christophe sur une des façades extérieures. Livrée aux intempéries, l’oeuvre subit d’importants dommages, tout comme la maison. Quand Lisette et Georges Legon en prennent possession en 1982, la bâtisse abandonnée est dans un état lamentable. D’importantes rénovations permettent de sauver la maison et la fresque de Biéler qu’on peut maintenant admirer à l’intérieur de la galerie. On profite de l’occasion pour déplacer la maison sur de nouvelles fondations, à l’est de l’emplacement original. Depuis, la maison rose a abrité un commerce d’antiquités, une boutique de vêtements et maintenant une galerie d’art.


La ferme Molson
La ferme Molson
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La maison en rose
La maison en rose
La boulangerie Pagé
La boulangerie Pagé

 


La boulangerie Pagé (7, avenue de l’Église)

Les fourneaux de la boulangerie Gauvreau, la première à s’implanter au village, sont entrés en action en 1897. Camille Gauvreau vient d’acheter l’étude du notaire J.-A. Malo pour la transformer en boulangerie et loger sa famille. Avec l’aide de ses deux fils, il s’établit une clientèle qui ne cesse de grandir. En 1911, M. Gauvreau embauche un aide formé par un grand boulanger de Montréal. Quinze mois plus tard, le jeune Edouard Pagé achète le commerce pour la somme de 2 250 dollars, une dette énorme pour l’époque. Son père est d’ailleurs convaincu qu’il ne pourra pas la rembourser. On voit alors apparaître pour la première fois le nom de Pagé sur la porte de la boulangerie dont la réputation s’étend dans les Laurentides et jusqu’à Montréal. Les fils d’Edouard, Bernard et Philippe, qui ont pris la relève en 1963 et continué de faire croître l’entreprise. La boulangerie n’appartient plus à la famille Pagé depuis 2001, mais le nom demeure, tout comme le four à bois.


La maison du bedeau (17 et 17-A, avenue de l’Église)

Les bedeaux du village ont habité cette maison vernaculaire pendant près de 72 ans avant que la Fabrique la vende à l’encan, en 1957. À l’époque, le boulanger Bernard Pagé remporte la mise avec 4 525 dollars. C’est loin des 200 $ qu’a coûtés la maison lors de sa construction en 1885 ! La maison a abrité les bedeaux Émery Lacasse, Ferdinand Maillé et Charles-Edouard Hébert. Au cours de ses 46 années de service, ce dernier a assisté à 2 300 baptêmes, 1 180 services funèbres et 579 mariages.

 

L’école du village (27, avenue de l’Église)

Le revêtement actuel cache les planches brutes qui donnaient un air vieillot à l’école de la Montée du village. C’est ici qu’une quarantaine d’enfants, filles et garçons, apprennent à lire, à écrire et à compter jusqu’en 1914. Au début, les cours se donnent dans un seul local qui occupe tout le rez-de- chaussée de l’édifice. Dès 1908, le local est divisé en deux salles, mais l’espace se révèle vite insuffisant. En juin 1914, institutrice et enfants franchissent le seuil pour la dernière fois. L’école déménage à l’Hôtel Plouffe transformée en école par les Filles de la Sagesse.


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L’École Marie-Rose

La première école Marie-Rose se trouvait dans le parc de l’église, à l’intersection des rues Principale et Filion. La commission scolaire paye alors 15 dollars par an à la Fabrique pour la location du terrain. La direction de l’école est assurée par la Communauté des Soeurs des Saints Noms de Jésus et Marie dès 1927. L’école demeure mixte jusqu’à la construction de l’école Saint-Edouard pour les garçons en 1949. La croissance de la population scolaire entraîne dix ans plus tard la construction de l’école Marie-Rose actuelle. La commission scolaire cède alors l’édifice du parc à la Fabrique qui en fait un Centre paroissial. Il disparaît sous le pic des démolisseurs après la construction du chalet Pauline-Vanier.

 

La maison victorienne Clouthier (231, rue Principale)

Cette magnifique victorienne est l’ancienne résidence de François-Xavier Clouthier. Le maire et marchand général l’a fait construire en 1905 selon les plans d’une maison aperçue lors d’un voyage dans les provinces de l’Ouest. M. Clouthier voulait donner à sa résidence l’allure d’un château, d’où la tourelle d’inspiration « Queen Ann » et le pavillon octogonal. À son décès, en 1923, François-Xavier Clouthier laisse la maison à ses deux filles. La demeure reste aux mains de la famille Clouthier jusqu’en 1967. Elle est ensuite vouée à la restauration et devient, tour à tour, La Maison de l’Entrecôte, le Bistro à Raclette, Les Prés, Le Saint et La Crêperie l’Armorique. L’édifice a subi une importante cure de rajeunissement en 1982-83 et est un bel exemple de conservation du patrimoine.



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Magasin Clouthier Bentley’s (235, rue Principale)

C’est dans cet édifice que François-Xavier Clouthier ouvre son magasin général après avoir fait son apprentissage chez William Sloane. Il devient le premier compétiteur de son ancien employeur, autant au niveau commercial que politique puisque François-Xavier Clouthier sollicite le poste de maire qu’il occupera durant 36 ans.


En 1908, Françoix-Xavier Clouthier vend son magasin à son gendre, Télesphore Gauvreau, qui, lui, le revend à J.-Stanislas Bélisle dans les années 40. M. Bélisle est le dernier à avoir tenu un magasin général à Saint- Sauveur. À cet endroit plusieurs transformations malheureuses ont changé l’aspect architectural de l’établissement qui abrite aujourd’hui le restaurant Bentley’s.

 

L’atelier et la maison du forgeron Ratelle (255 et 259, rue Principale)

Le forgeron Louis-Napoléon Ratelle construit la maison du 259 Principale vers 1880 pour accueillir sa femme, Sarah, et ses 12 enfants. Le forgeron est l’homme de métier le plus connu des villageois puisqu’il fabrique des fers, les ajuste aux sabots du cheval et répare la machinerie agricole. Le soir, il offre même ses services de barbier. La forge de M. Ratelle était située à l’ouest de la maison. Malheureusement, le développement de la Vallée a eu raison du bâtiment où se réunissaient les hommes du village pour jouer aux dames, discuter politique et échanger les derniers commérages. À la fermeture de la forge, dans les années 60, le bâtiment accueille des restaurants avant d’être démoli et remplacé par un nouveau commerce. La résidence est restée dans la famille Ratelle jusqu’en 1970. En 1992, lors de rénovation, on y découvre des souvenirs familiaux enfouis dans les murs.

 

La boucherie Aubin (252 et 258, rue Principale)

Si l’édifice est de construction assez récente, la vocation commerciale du terrain remonte au début du siècle alors que Joseph Aubin ouvre une boucherie. Le boucher habite une maison aujourd’hui disparue et exploite son commerce dans une bâtisse érigée à côté. En 1930, il est remplacé par Maurice Lafleur. À l’époque, le fils du boucher fait la tournée des villages en camionnette l’été ou en voiture tirée par un cheval l’hiver. Son équipement est rudimentaire : des crochets où pendent les quartiers de viande, des couteaux, une scie et une balance. Les villageois n’ont qu’à l’arrêter pour se procurer leur viande. Les deux maisons sont remplacées en 1945 par un immeuble en briques. La Banque canadienne nationale et le bureau de poste s’installent, par la suite un magasin de nouveautés, remplacé par la suite par une pharmacie. Le restaurant Le Vieux-Four prendra leur place. En 1980, on pouvait encore apercevoir sur le terrain une remise recouverte de tôle qui servit d’abattoir aux deux bouchers.


Le restaurant Desjardins (248, rue Principale)

L’allure et la vocation du bâtiment ont beaucoup changé depuis que Claude Desjardins y exploitait un restaurant et une station d’essence. Vers 1919, un deuxième étage a été ajouté au bâtiment d’origine. Juste à côté, se trouvait un garage pour remiser le véhicule à incendie de la municipalité. Les boyaux d’incendie étaient suspendus à l’arrière, dans une tour en bois, pour les faire sécher. En 1946, l’immeuble principal est aménagé pour accueillir la pharmacie de messieurs Pesant et Lamarche, au rez-de-chaussée, et les bureaux de deux professionnels de la santé à l’étage. Quelques années plus tard, la pharmacie est remplacée par une boutique.

 

La beurrerie Edmond Brosseau (242, rue Principale)

Cette maison est demeurée pratiquement inchangée depuis sa construction par Edmond Brosseau qui serait arrivé dans la région en 1875. Edmond Brosseau achète des cultivateurs leurs produits laitiers pour fabriquer du beurre. Le 9 juin 1881, il ouvre une première beurrerie au Grand Ruisseau et reçoit pour l’occasion près de 1 500 livres de lait de la part des cultivateurs. Le succès de l’entreprise amène Edmond Brosseau à acheter ce terrain pour y construire une seconde beurrerie, plus moderne et mieux équipée. La beurrerie se trouvait dans la cour de la maison et on y accédait par la rue de la Gare. Le père partage le travail avec ses fils Mathias et Joseph, jusqu’à l’ouverture, en 1890, d’une troisième beurrerie à Piedmont (à peu près en face du bureau de la Coalition du parc linéaire du P’tit train du Nord), qu’il confie à son fils Mathias. Pendant ce temps, Joseph réserve une partie de la maison paternelle à son salon de barbier. La maison est ensuite transformée en pâtisserie puis en boutique.

 

L’Hôtel Central et Le Pub (6, rue de la Gare)

L’Hôtel Central, fondé en 1887, est le lieu de rassemblement des hommes du village. Au bar du sous-sol, les clients sont si à l’étroit qu’ils se permettent de marcher sur les tables pour se déplacer. Les batailles sont monnaie courante et comme Saint-Sauveur n’a pas de policiers, ce sont ceux de Saint-Jérôme qui interviennent. (Saint-Sauveur attendra jusqu’en 1950 pour embaucher un policier à 1,50 dollar de l’heure.) L’établissement change de nom en 1923 et devient l’Hôtel des Monts. En 1963, l’hôtel est divisé en deux sections : The Pub et le Inn. Inspiré des pubs anglais, Le Pub est aussi fréquenté par les anglophones qui viennent célébrer leurs exploits sportifs. Le deuxième étage est divisé en petites chambres et, au sous-sol, on sert des repas au Red Room. À l’arrière, dans l’actuel stationnement, se trouvait un cabaret spectacle : le Indian Lodge. L’établissement est rasé par le feu en 1973. Une partie du terrain est vendue pour élargir la rue de la Gare, tandis que l’autre est cédée à la Banque nationale.


L’Hôtel Nadeau (230, rue Principale)

Les dimensions imposantes de l’édifice s’expliquent par sa vocation première de pension de famille. Elle porte le nom de Le Bon chez soi avant de devenir l’hôtel Le Casino. En 1953, l’établissement prend le nom de Nadeau’s Lodge et est administré par Bernard Gareau et Roland Ouellette. C’est à cet endroit qu’est servi le banquet de clôture des fêtes du centenaire de la paroisse, le 19 juillet 1953. Le samedi soir, des orchestres se produisent, attirant les danseurs de la région. L’hôtel change de nom pour Le Carrefour, puis est transformé en complexe commercial baptisé Le Faubourg dans les années 80.

 

La Pharmacie (228, rue Principale)

Le bâtiment a perdu son aspect original, mais demeure un lieu important du commerce à Saint-Sauveur. C’est à cet endroit qu’on trouve la première pharmacie, propriété de Maurice Béland, en 1953. L’édifice est acheté en 1961 par Maurice Prud’homme et son épouse qui ouvrent un magasin de variétés. Après une quinzaine d’années d’exploitation, le magasin est remplacé, en 1978, par une librairie. Converti en chalet suisse le bâtiment est agrandi en 1983-84.


L’ancienne caserne (Le 30 rue Filion)

Ce bâtiment a été l’ancien hôtel de ville de la Municipalité de Saint-Sauveur des Monts. Contruite en 1950 quand Saint-Sauveur village laisse l’édifice qu’il partageait avec la paroisse. Le bâtiment abrite maintenant les bureaux de la Chambre de commerce, du Festival des Arts de Saint-Sauveur et le Musée du Ski des Laurentides.

 

Chez Jules (222 et 226, rue Principale)

Le premier restaurant à occuper l’immeuble a été ouvert en 1911 par Damase Maillé et son épouse Délima Proulx.


Saint-Sauveur n’a pas été épargné par la vague de popularité du rock’n roll et des quilles qui déferlaient sur l’Amérique du Nord dans les années 60 et 70. Les vendredis et samedis soirs, les jeunes de la Vallée se retrouvaient dans l’établissement de Léo-Paul Brosseau pour prendre une bouchée, avant de se diriger vers les allées de quilles et les tables de billard. De deux allées, la salle passe rapidement à quatre pour accueillir les ligues de quilles et les tournois. Les activités de quilles ont disparu, mais l’édifice conserve sa vocation de restaurant.

 

La maison Adélard Chartier (218, rue Principale)

De 1867 à 1880, le médecin Toussaint Chartrand soigne ses patients dans une maison de planches érigée sur ce terrain. La petite maison canadienne est cédée, en 1910, à l’institutrice de l’école du village, Edwilda Constantineau et à son époux, Adélard Chartier. Un an plus tard, la maison est déplacée à l’arrière du terrain pour permettre la construction d’une seconde bâtisse. C’est dans cet édifice que la Caisse ouvrira son premier comptoir. Dès 1958, elle loue le salon des Chartier pour un dollar. Trois ans plus tard, la caisse achète la maison et la transforme en institution financière. Le gérant, Ludovic J. Grondin, travaillera à titre bénévole pendant quatre ans. L’immeuble est agrandi et rénové à deux reprises avant d’être rasé par un incendie en 1989. La première Caisse populaire du village avait ouvert ses portes le 15 juin 1913 à l’initiative du curé Aldéric Desjardins. Elle était vraisemblablement installée dans la demeure du notaire Chevalier, au coin des rues Principale et de l’Église. La caisse, fermée après le départ du curé, en 1915, renaît 45 ans plus tard grâce à Austin Latrémouille.


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La “ toute mignonne ” (210, rue Principale)

Le charme de cette petite maison mansardée en a fait un modèle parfait pour de nombreux artistes peintres. Construite en 1875, elle est une des plus anciennes du village. Malheureusement, le toit à comble français à quatre versants qui faisait sa particularité a disparu à la suite d’un incendie qui a ravagé une partie de la maison à l’été 2000. La “ toute mignonne ”, comme on l’appelait, a connu des dizaines de propriétaires privés entre 1884 et 1944. Cette année-là, Rosaire Léonard, alors propriétaire d’un taxi, loue l’édifice qu’il occupe plusieurs années. Depuis, la maison conserve une vocation commerciale.

 

La maison du forgeron Beauchamp (208, rue Principale)

Cette maison de style “ boomtown ” a été construite en 1884 par le forgeron et barbier Jules Beauchamp. Le propriétaire a choisi de l’ériger à la limite ouest de son terrain afin de laisser suffisamment de place pour la construction de sa forge. L’atelier occupe l’espace de la maison voisine qui loge aujourd’hui les bureaux du Groupe Sutton. Forgeron de son métier, il était aussi préposé à la “ soufflerie ” de l’orgue à la grand'messe du dimanche. Après la mort du forgeron Beauchamp, la maison a été longtemps occupée par sa fille, Juliette. La forge a été démolie pour faire place à une autre maison carrée de deux étages.

 

L’Hôtel Beaulieu et l’Hôtel Plouffe (200, rue Principale)

C’est ici que Camille Beaulieu construit le premier hôtel du haut de la côte (Saint-Sauveur), par opposition au bas de la côte (Piedmont). On est en 1888. L’hôtel passe quelques années plus tard aux mains de Isidore Plouffe, d’où le nom de la pension. Après avoir vu défiler les fêtards pendant 30 ans, les murs de l’immeuble voient débarquer les jeunes et… les religieuses !


L’école de la Montée du village (27, rue de l’Église) étant devenue trop petite, Les Filles de la Sagesse achètent la bâtisse en 1914 et la transforme en école pour filles et garçons. Les Soeurs dirigent l’établissement jusqu’en 1920, alors qu’elles sont remplacées par des laïques. Quatre ans plus tard, l’édifice redevient une pension de famille sous la houlette du marquis Nicolas d’Albizzi, arrivé d’Europe. Il quitte Saint-Sauveur lors du déclenchement de la guerre, en 1939, et confie la pension à son cousin, le Duc Dimitri de Leuchtenberg, qui renomme l’endroit « La pension du Duc ». À sa mort, en 1972, la propriété est abandonnée puis transformée en atelier d’ébénisterie. En 1979, Ben Benoît ouvre le restaurant « Le Duché » qui est la proie des flammes en 1981. Le terrain est resté vacant jusqu’à la construction du centre commercial actuel en 1991.

 

Le Relais Saint-Denis (61, rue Saint-Denis)

Plusieurs enfants de nobles anglais ont trouvé refuge ici pendant la seconde guerre mondiale. Les réfugiés, âgés de 5 à 16 ans, arrivent à Saint-Sauveur en 1940 pour fuir les bombardements. Accompagnés de leur gouvernante, de leurs institutrices ou de leur mère, ils poursuivent leur éducation au Old Colony Inn. L’édifice construit en 1939 prend alors le nom de Rydal School. Pendant quatre ans, les pensionnaires découvrent le mode de vie campagnard québécois. Après la guerre, la moitié des réfugiés retourne vers l’Angleterre, alors que d’autres s’établissent à Montréal. L’édifice est entièrement rénové et agrandi depuis l’été 1980, mais la vieille partie conserve son allure d’origine avec son toit mansardé.


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L’église Saint-Francis-of-the-Birds (86, rue Saint-Denis)

C’est à la persévérance du pasteur Horace Baugh que les anglicans de Saint- Sauveur doivent leur église. À sa première visite à Saint-Sauveur, Horace Baugh rêve de voir une église pour les skieurs. Il n’est alors qu’un simple étudiant en théologie. Sa nomination à Morin-Heights, dix ans plus tard, lui donne l’occasion de réaliser son projet. Il reçoit l’appui de personnalités de la région, dont John Henry Molson qui offre les quelque 600 arbres qu’une tornade vient de déraciner sur ses terres pour la construction de l’église. Bâtie en 1952, l’église anglicane est faite de troncs d’épinettes emboîtés un dans l’autre, un concept scandinave proposé par Victor Nymark. En entrant, vous remarquerez qu’une vingtaine d’espèces d’oiseaux présents dans la Vallée sont représentés dans un vitrail inspiré de Saint-François d’Assise, le protecteur des oiseaux. La figure de proue qui sert de chaire dans la chapelle vient du navire Oya, un voilier de 130 tonnes construit par le grand-père de monsieur Molson. Les lanternes en cuivre du choeur proviennent du bateau Île de France et sont un don du capitaine E. J. Rodgers. Contrairement aux églises traditionnelles, la cloche est installée sur une base de ciment. L’architecte a oublié de prévoir une structure pour supporter une cloche. La salle paroissiale adjacente à l’église remonte à 1958. Les fenêtres représentent les quatre saisons et signifient le jour et la nuit des Laurentides.


La ferme Alary (967, rue Principale)

En arrivant à Saint-Sauveur en 1899, Roch Alary construit cette maison de ferme pour abriter sa famille. À l’époque, la demeure est entourée d’une terre de deux milles de longueur par deux milles de largeur, répartie sur les deux côtés de la rue Principale. En plus d’exploiter leur terre, les Alary accueillent durant l’été les touristes de la ville à qui ils font découvrir, en calèche, le charme de la campagne. En 1956, la ferme est vendue et laissée à l’abandon pendant une quinzaine d’années. Dans les années 90 le propriétaire du restaurant La Vieille Ferme, Vincenzo Marzano en collaboration avec Claudette Millette a transformé ce restaurant en un paradis d’art culinaire, mais la bâtisse est à nouveau abandonnée.


La ferme Alary
La ferme Alary

 

LES PREMIÈRES RUES

En 1880, Saint-Sauveur compte une seule voie carrossable appelée la rue de L’Église. Bordée de trottoirs de bois, elle traverse le village qui regroupe alors une quinzaine de maisons. Au cours des années, des chemins se développent. En 1887, les terres sont recensées autour des montées et des côtes: la Côte Saint-Godfroy, la Côte Sainte-Elmire, la Côte Saint-Lambert et la Côte Saint-Gabriel. Les premiers trottoirs de ciment sont construits en 1910 et la voie publique s’éclaire en 1923. Le premier revêtement d’asphalte apparaît en 1937 et en 1945 la municipalité adopte la dénomination des treize premières rues du village : Principale, Aubry, de l’Église, Filion, Forget, Desjardins, Chartier, Léonard, Station, Saint-Denis, Hochar, Dagenais et Lanning.


AUBRY : voie ouverte en 1941 par le cultivateur Wilfrid Aubry.

CHARTIER : ce nom rappelle celui d’une famille de pionniers du village.

DAGENAIS : voie nommée par Charles Hochar en hommage à Hormidas Dagenais arrivé en1928 et qui tenait boutique tout près.

DESJARDINS : voie ainsi désignée en mémoire d’une famille de pionniers.

DE L’ÉGLISE : cette voie apparaît déjà sur des cartes de 1880. Au cours de l’histoire, elle change plusieurs fois de nom : Montée du village, Chemin du village, Route Morin (elle menait à Morin-Flats, aujourd’hui Morin-Heights). C’est en 1953 qu’elle devient l’avenue de l’Église.


… Les premières rues

 

FILION :               cette voie ouverte par Anthime Filion longeait le terrain du couvent. Elle a déjà porté le nom de rue du Couvent.

FORGET :            Albert Forget, longtemps barbier du village, y fit construire l’une des premières maisons.

HOCHAR :            patronyme d’origine libanaise. Antoine Hochar fit tracer deux voies dont l’une reçut son nom et l’autre celui de Dagenais.

LANNING :    le fond de terre appartenait à la famille Lanning.

 

LÉONARD :  Anthime Filion a vendu à son beau-frère Joseph-A. Léonard une partie du terrain sur lequel cette voie a été ouverte.

PRINCIPALE : sur la carte de 1880, on retrouve cette voie qu’on appelle familièrement la Grand’Rue et sur laquelle des commerces de “ nécessités ” ont pignon sur rue. À l’époque, Saint-Sauveur compte à peine une quinzaine de maisons.

SAINT-DENIS : cette voie existait déjà en 1936 et traversait la terre de l’ancêtre André Trottier dit Saint-Denis. Une partie a déjà porté le nom de Nymark’s Road parce qu’elle conduisait au Nymark Lodge, vers 1954.

STATION :           En 1915, cette voie menait à la gare du C.N.R. Elle a porté différentes appellations ; chemin de la Station, rue de la Station et rue Station, pour enfin devenir l’avenue de la Gare en 1953.

DE LA GARE : Avec l’arrivée du train le 8 mars 1895, la rue de la Station devient une porte d’entrée vers le centre du village. La gare se trouvait à l’intersection des rues de la Gare et Goyer. Elle recevait les voyageurs de Montréal et ceux qui se dirigeaient jusqu’à Saint-Rémi d’Amherst. À partir de 1927, les célèbres trains de neige amènent les skieurs par centaine toutes les fins de semaine. C’est une véritable manne pour les résidents de la rue de la Station qui transforment leur maison en pension de famille. Pour deux dollars, on peut dormir et déjeuner avant de s’élancer sur les pistes. La pension Michel, l’une des plus importantes, se trouvait au numéro 67. L’édifice est devenu l’Hôtel Val-Riant, puis a été transformé en restaurant et en boutique.


Un premier service de taxi s’installe au 14, rue de la Gare, pour assurer le transport des skieurs qui arrivent à la gare du P’tit train du Nord, dans le secteur de Piedmont. Les premières liaisons se faisaient en traîneaux tirés par des chevaux, ce qui ajoutait une touche pittoresque à la balade.


Un véhicule sur chenille Bombardier puis un petit autobus finit par remplacer les traîneaux.


Juste en face du stand de taxi, au numéro 21, on trouvait l’épicerie du village. Le petit commerce s’est agrandi au fil des ans pour devenir une “ grande surface ” identifiée à Métro. À sa fermeture, un restaurant s’est installé et une partie de l’immeuble a été transformé en locaux commerciaux.


Le Circuit de Saint-Sauveur : une première étape Notre patrimoine


Par : Denis Chabot, membre de la SHGPH


Le présent document constitue un document de travail. Vos commentaires, un dépouillement de l’Avenir du Nord et de l’Écho du Nord vont servir à compléter la version papier du circuit patrimonial de Saint-Sauveur. Des entrevues vont aussi être réalisées afin d’enrichir l’histoire de témoignages dans les travaux de recherche qui vont mener à l’ouverture du Musée du Ski des Laurentides. Dans sa version finale, il sera mis en pages dans un format convenu par des agents en patrimoine de différentes MRC et villes.


La version finale du circuit patrimonial serait lancée au moment du congrès de la fédération des sociétés d’histoire qui se tient dans nos Laurentides à la fin du mois de mai 2007. Le projet vise aussi à installer au centre de la municipalité des panneaux d’interprétation qui présenteraient des éléments des thématiques développées dans le présent document. On pense à six panneaux : 


1- La colonisation 

2- Un noyau de village

3- L’éducation 4- La vie municipale

5- Une destination : ski et tourisme

6- Vie artistique et culturelle.


Rappelons que cette étape de travail a été financée par la ville de Saint-Sauveur et la MRC. Pour la réalisation des panneaux et l’impression et la diffusion du circuit patrimonial lequel serait traduit en anglais dans sa version finale : le partenariat devra s’élargir avec la collaboration du Ministère de la Culture et des Communications et des commandites.


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