Le Mont Avalanche, une histoire
- Mélanie Tremblay
- 19 août
- 6 min de lecture
Odette Pinard
Avant, il n’y avait rien, peut-être quelques trappeurs comme Willie Millette, pour attraper le vison ou la martre, diront les anciens du village. La vie était rude à Saint-Adolphe, me raconte William Verdier.
« Après les coureurs des bois, les colons s’y établirent. Nous étions isolés, l’électricité avait été installée en 1941. On y venait plutôt l’été pour la pêche, et l’hiver, les routes n’étaient pas déblayées. Les communications étaient difficiles. Avant la Deuxième Guerre mondiale, Émile V. s’est enrôlé. Il était mordu d’aviation. Mais en allant couper du bois dans la montagne, il s’y coupa le doigt, il fut démobilisé.» En 1957, cette montagne derrière le village s'appelait le Mont Sapin.
Situé dans la région des Laurentides, à Saint- Adolphe-d’Howard, ce lieu devint Mont Avalanche, bien fréquenté par les skieurs qui venaient de Montréal, à une heure et plus de route. Car quelques personnes de la région s’étaient réunies en coopérative pour aménager dès 1957 des pistes sur le Mont Sapin, et en faire une station de ski.
Il existe aussi en Colombie-Britannique un Mont Avalanche (anglais : Avalanche Mountain) qui est situé dans le parc national des Glaciers, tout juste à l'est du col Rogers. Il fait partie du chaînon Sir Donald, lui-même inclus dans les chaînes Selkirk et Columbia. Ce nom du Mont Avalanche a été donné en 1881 par l'arpenteur américain Albert Bowman Rogers. Il s'agit d'un nom descriptif relatant les nombreux couloirs d'avalanches que la montagne contient.
En 1961, les frères William et Jean-Louis Verdier reprirent la station et la renommèrent L’AVALANCHE, nom connu jusqu'en 2006. Dans le temps de Jean-Louis Verdier et de son frère William, le restaurant a brûlé deux fois en deux ans. « Ça faisait une dizaine d’années qu’on était sorti du bois quand arrivèrent les deux feux ! » Après le premier incendie qui ne rasa pas complètement l’édifice, on utilisa le sous-sol pour abriter les skieurs. On reconstruisit durant l’été. Un deuxième feu rasa complètement le chalet, et la compagnie fut dissoute.
Le chalet fut rebâti et les Verdier opérèrent jusqu’en 1979 après quoi ils vendirent à un nouveau regroupement d’actionnaires : Jean Brunet, de Verdun, Claude Legault, de Saint-Adolphe et Jean Bouche noire, un français. En 1986, le télésiège triple et le système d’enneigement artificiel furent installés, puis en 1988, arrivèrent 3 autres actionnaires : Marcel Lapointe, Lucien Bouclin et Louise Leduc, des mordus du ski. On agrandit le chalet.
En 1991, cette association était soutenue par 50 actionnaires, mais gardait le même nom, afin de préserver le fonctionnement de ce projet bien installé : L’AVALANCHE STATION DE SKI (1991) INC.
En 2003, il y eut un enregistrement de : STATION DE SPORTS MONT AVALANCHE. En 2010, la STATION DE SPORTS DU MONT AVALANCHE devint une Société sans but lucratif, dirigée par Hélène Bertrand et Anne-Marie Gagnon de Saint-Adolphe-d’Howard.
En 2011, on régla le problème du ruisseau qui coulait sous le chalet, et on décontamina en regard des moisissures formées par ce problème.

L’AVALANCHE changea de mains, mais les installations seront toujours les mêmes.
Les pistes seront entretenues et plus faciles à skier, étant donné la performance des nouveaux équipements d’entretien. Sur les pistes, on y retrouvera des planches à neige, des skis paraboliques et autres engins démoniaques dans une neige renouvelée chaque nuit d’hiver dans nos montagnes Adolphine.
La station a un dénivelé de 165 mètres. Elle compte 13 pistes et un télésiège triple, et appartient aujourd'hui à la Municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard, administrée par un comité sous la forme d’OSBL.
Le MONT-AVALANCHE STATION DE SPORTS
est devenu un emplacement unique et grandiose. Une montagne au cœur du village de Saint- Adolphe d’Howard avec une vue imprenable sur le lac Saint- Joseph, dans un environnement contrôlé, sécuritaire, axé sur le plaisir et sur la satisfaction des sportifs et amoureux de la nature. Des sentiers de ski de fond se relient à la fameuse piste MAPLE LEAF ou avec les localités environnantes de Sainte-Agathe ou Morin-Heights. Les gens peuvent réserver la montagne en exclusivité en semaine, que ce soit pour le plaisir de passer une journée en plein air ou dans le cadre d’un événement spécial.
En saison estivale, plus de 8 kilomètres de sentiers de vélo de montagne spécialement aménagés, divisés en 4 secteurs pour les cyclistes, ou un sentier pour la marche à la base tout autour.
Quand il fut un temps où le nom était L’AVALANCHE, des épinglettes avec ce nom furent offertes.
J’en ai vu au Musée du Ski de Saint-Sauveur, bonne excuse pour aller revisiter cette station et ce Musée. Ces bijoux furent créés par Claudette Rinfret, dont le mari à l’époque était le conseiller municipal Charles Rinfret.
En face du stationnement, il y avait une piste de débutant avec un Télé- bar. Avec la tenue des lois de sécurité sur les activités en montagne, la traversée devenue risquée pour rejoindre l’autre flanc, les courtes pistes et la non-rentabilité, cette zone fut fermée aux jeunes skieurs, peu favorisés à cette époque.
1957 : Aménagement de 3 pistes sur le Mont Sapin, avec un Télébar. Le Mont Sapin s'agrandit.
1962 : Naissance du Mont Avalanche. William Verdier aménage 5 pistes.
1979 : Acquisition de la station par un groupe d'actionnaires et aménagement de nouvelles pistes.
1986-87 : Mise en place d'un système d'enneigement artificiel et installation d'un télésiège triple.
1988 : 3 nouveaux actionnaires. On refait complètement la vieille partie (celle vers le haut de la monta- gne) grâce à un investissement d’un million de dollars.
2001 : La Chambre de Commerce de Saint-Adolphe-d'Howard devient propriétaire du Mont Avalanche.
2003-04 : Le Mont Avalanche devient un organisme à but non lucratif et se nomme Station de sports Mont Avalanche.
2005 : Les actifs sont transférés à l'organisme à but non lucratif SSMA.
2011 : Rénovation et décontamination par la Municipalité qui devient propriétaire en 2013.
2013 : La Société de gestion du Mont Avalanche se nommera PLEIN AIR SAINT-ADOLPHE.
Maintenant, la station offre en été un réseau de pistes de vélo de montagne, soit près de 8 km de montées et de descentes sur le Mont Avalanche, de la randonnée pédestre, orientation en forêt, et au bout de la rue, soit à quelques centaines de mètres, une plage donnant accès au lac St-Joseph, situé tout au cœur du village.
L’hiver, la station offre beaucoup d’autres activités pour répondre aux besoins des familles, comme se balader dans un sentier de raquette pendant que les enfants suivent des cours de ski, faire quelques descentes pendant que les plus petits écoutent un de leurs films préférés à la halte-garderie ou profiter d'un moment de détente devant un feu de foyer au bar en savourant un excellent breuvage. L'équipe de la cuisine reste disponible pour préparer des mets pour emporter, un service traiteur, un repas ou cocktail pour un groupe. On profite de la boutique et atelier de réparation avec technicien pour régler les problèmes d'équipement : affûtage, cirage, installation, réparation et conseils. Service de garderie disponible. En hiver, les villégiateurs découvrent des sentiers de ski de fond, de raquettes, de motoneiges, de V.T.T., des patinoires et la station de sports.
Une auberge au sommet (Vita Bella), associée à Keroul, ouvre ses portes en pleine nature, et de nombreux chalets de montagne abritent les villégiateurs.
Aperçu de la généalogie de la famille Verdier :
Pierre-Gabriel Verdier (1886-1972), originaire de Clermont-Ferrand, France, se marie à Lucienne Coté. La famille arrivât au Canada en 1913, construisit une maison de campagne à Saint-Adolphe-d’Howard, puis en 1929, la famille de 12 enfants vint s’y établir, dont Paul, René, Jean-Pierre, Jacqueline, Émile, Gabriel, Marcel, Jean-Louis, William, Louise, Claude et André. Elle fut une des familles fondatrices du village.
Rencontre avec Claude Legault :
Claude Legault arrive de Montréal comme villégiateur vers 1970, afin de pratiquer son sport préféré : le ski. Il venait y rejoindre des amis. Plombier de Montréal retraité depuis 1991, il continue à skier jusqu’en 2013. Il a maintenant 80 ans et demeure à Saint-Adolphe, et se sent dans un climat de vacances à longueur d’année. Mais, lui et son fils Martin Legault, qui a commencé à y skier à l’âge de 4 ans, nomment une compétition annuelle de ski en l’honneur de sa petite-fille Jeanne Legault, petite skieuse décédée accidentellement en 2008 à l’âge de 7 ans.
La Course amicale annuelle Jeanne-Legault, avec sa levée de fonds, contribue à la Fondation du Dr Julien qui a pour mission de permettre à chaque enfant issu d’un milieu vulnérable de développer son plein potentiel, dans le respect de la Convention relative aux droits de l'enfant. La Fondation s’investit également dans la transmission des savoirs aux étudiants, aux professionnels de divers milieux et à la communauté, afin d’influencer les manières de faire auprès des populations vulnérables. Enfin, elle appuie la mobilisation d’un Mouvement de pédiatrie sociale en communauté au pays et ailleurs dans le monde.
Sources :
Journal « Le Reflet », février 1997. Les archives de la Municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard
Rencontre avec Claude Legault le 1er septembre 2015 Rencontre avec William Verdier le 15 septembre 2015 Société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut Le Musée du ski de Saint-Sauveur
Rencontre avec Line Caissy et Tom Silletta de l’auberge sur la
montagne.
Le site Web de la station est www.mont-avalanche.com
L’adresse de la station est: 1657, chemin de l’Avalanche, Saint-Adolphe-d’Howard, QC J0T 2B0 Tél: 819-327-3232
LM-137-21




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