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Le frère Marie-Victorin (1885–1944) à Sainte-Anne-des-Lacs

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    Admin
  • 19 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 juin



Tout le monde a entendu parler du frère Marie-Victorin, le célèbre fondateur du Jardin botanique de Montréal, mais peu savent à quel point il s’est intéressé à notre région. Pourtant, il a herborisé pendant plusieurs années à Sainte-Anne-des-Lacs. L’architecte Luc Durand, ancien résident de Sainte-Anne-des-Lacs, membre de notre Société d’histoire, qui a vécu à l’endroit même où le frère Marie-Victorin a travaillé, a eu l’amabilité de nous renseigner sur cette page d’histoire.



Le frère Marie-Victorin, de son nom de baptême Conrad Kirouac, est né le 3 avril 1885 à Kingsey Falls. C’est en passant ses étés à la campagne chez ses grands-parents qu’il développe son goût pour la nature et l’agriculture. À l’âge de 16 ans, en 1901, il entre dans la congrégation des Frères des Écoles chrétiennes. Deux ans plus tard, il devient enseignant. On lui confie une classe de 4e année au Collège de Saint-Jérôme. Rapidement, il éprouve des problèmes de santé et doit quitter sa classe pour une cure de repos au grand air. Il s’installe à l’érablière des Frères des écoles chrétiennes à Saint-Jérôme, il explore les alentours.


Un jour qu’il voit une plante qu’il ne parvient pas à identifier, il demande l’aide d’un habitant, monsieur Bastien. Celui-ci lui dit qu’il s’agit de « l’ail douce », nom commun de l’érythrone d’Amérique. Le frère Marie-Victorin rendra hommage plus tard à cet homme et lui attribuera même sa vocation de botaniste.


L’érythrone d’Amérique.
L’érythrone d’Amérique.

Entre Saint-Jérôme et Saint-Canut, il découvre, avec son collègue le frère Rolland-Germain, la limite du bouclier montagneux canadien, adjacente à la grande plaine sédimentaire de Montréal. C’est un territoire propice à l’herborisation. Quand les glaciers se sont retirés, il y a plus de 20 000 ans, après avoir râpé, abrasé les montagnes, ils ont laissé derrière eux une pénéplaine, plusieurs lacs, étangs et tourbières.


Sainte-Anne-des-Lacs

Ayant trouvé l’environnement extrêmement riche à plusieurs points de vue, le frère Marie-Victorin a décidé de s’y installer. Il a passé plusieurs étés à la résidence du docteur Origène Dufresne de Sainte-Anne-des-Lacs, plus précisément au lac Guindon. C’est là, près du ruisseau reliant les lacs Guindon et des Seigneurs, qu’il enrichit son herbier d’un très grand nombre de spécimens. Il a, à sa disposition, une voi-lière où il peut entreposer ses plantes à l’abri des moustiques, des oiseaux, des animaux sauvages et où il peut travailler à leur classement et à leur conservation. C’est un véritable laboratoire. Pour la petite histoire, ce docteur Dufresne fut le médecin personnel du frère André et de Camillien Houde.


Quand le frère Marie-Victorin deviendra professeur à la faculté de botanique de l’Université de Montréal en 1922, Origène Dufresne sera un de ses premiers étu-


diants. Les Dufresne seront plus d’une fois associés au grand botaniste, c’est Marius Dufresne qui produira le premier plan d’aménagement du Jardin botanique de Montréal en 1930, jardin officiellement fondé en 1931. Les frères Marius et Oscar Dufresne habitent alors le château patrimonial diamétralement opposé à l’angle des rues Sherbrooke et Pie-IX.


Avant d’être nommé professeur à l’Université de Montréal, le frère Marie-Victorin avait passé trois ans à Paris pour poursuivre des études doctorales ; on lui décernera justement un doctorat honoris causa.


Outre les Dufresne, plusieurs personnes influentes gravitent dans l’entourage de Marie-Victorin. Nommons particulièrement Louis Francoeur (1895-1941), directeur du Journal de Québec, puis de « La Pa-trie », Camillien Houde (1887-1958) éventuellement maire de Montréal, et surtout Louis Dupire (1887- 1942) qui fut un admirateur, un collaborateur et un instigateur important avec Camillien Houde dans la réalisation du Jardin botanique de Montréal.


Le frère Marie-Victorin a étudié à fond la flore de notre région, mais il a herborisé aussi, entre autres, le Lac-Saint-Jean (1921), la Gaspésie (1923), la vallée de l’Outaouais et le nord du Québec, Abitibi-Témiscamingue (1933), ce qui a nourri son œuvre maîtresse la Flore laurentienne parue la première fois en 1935, mais maintes fois rééditée depuis.

Malheureusement, un bête accident d’auto en 1944 mettra fin à la vie de cet homme exceptionnel, ce chef de file, au moment où il était à l’apogée de ses compétences scientifiques.


Le frère Marie-Victorin a suscité plusieurs vocations scientifiques au Québec, mais il ne faut pas oublier que lui-même a été inspiré par un grand précurseur, l’abbé Léon Provencher (1820-1892), auteur, entre autres, de la Flore canadienne (1862), fondateur de la revue scientifique Le Naturiste canadien (1868).

Références :

Mon miroir-journaux intimes 1903-1920 texte intégral 2004 Ed. Fides, édition établie et annotée par Gilles Beaudet et Lucie Jasmin. Frère Marie-Victorin, Récits Laurentiens, Frères des Écoles chrétiennes, 1919.

Frère Marie-Victorin, Flore Laurentienne, Frères des Écoles chrétiennes, 1935.

Lavallée, Madeleine, Marie-Victorin : Un itinéraire exceptionnel, St-Lambert Québec, les Éditions Héritage, 1983. Fonds de recherche Jules Brunel, Archives Université de Montréal.

Ministère des Terres et Forêts, Petite flore forestière du Québec, Éditeur officiel du Québec, 1974.


Personnes ressources :

Luc Durand, Architecte, Rosemère.

Monique Voyer, archiviste, Université de Montréal.

Louis-Marie Côté, archiviste, Fr. des Éc. chrétiennes, Ste-Dorothée, Laval. Hélène Roberge, bibliothécaire, SADL.

Michel Andréoli, résident, SADL.

Denise Desroches Amyotte, lac des Seigneurs, SADL. Normand Pinet, Lac des Seigneurs, SADL.

Luc Brouillet, directeur IRBV.

Geoffrey Hall, assistant IRBV, conservation de l'Herbier de Marie-Victorin.

Autres sources d’information :

Sites web Canadensys Wikipedia

Institut de recherche en biologie végétale. (IRBV), UdeM.

Jardin Botanique de Montréal. (JBM).


LM-126-21

 
 
 

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