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Le bureau de postede Saint-Sauveur (1855-1874)

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  • 24 juin
  • 5 min de lecture

Ferdinand Bélanger, membre # 209


La municipalité de la paroisse de Saint-Sauveur émane d’une partie de Saint-Jérôme, d’une partie du comté d’Abercrombie ainsi que d’une partie de la seigneurie des Mille-Îles. C’est vers les années 1837 que les ancêtres des Desjardins et des Paradis ont commencé à défricher des terres autour desquelles s’est développée la paroisse de Saint-Sauveur. Ils furent ensuite suivis par d’autres colons venant de Saint-Jérôme, de Saint-Janvier, de Saint-Eustache, de Sainte-Scholastique et de Saint-Hermas 1. Dès 1850, la mission de Saint-Sauveur voit le jour, suivie en 1853 de son érection civile. Finalement, c’est le 1er juillet 1855 qu’elle devient une municipalité de paroisse 2. À cette époque, la population de la municipalité comprenait environ 2 000 habitants 3.


C’est au cours de cette même année que le ministère des Postes décide d’ouvrir un bureau de poste à Saint-Sauveur. La décision avait sûrement été prise en réponse à une pétition envoyée par les habitants de la municipalité. On y demandait aux instances gouvernementales d’ouvrir un bureau de poste dans la localité de Saint-Sauveur. Cette façon de faire était la procédure habituelle pour l’époque.

Le 29 mars 1855, Edward S. Freer, inspecteur des Postes pour le district de Montréal, envoie une lettre de nomination * à William Henry Scott (1833-1916). Il l’avise que Robert Spence (1811-1868), ministre des

Postes entre 1854 et 1858 l’autorisant à ouvrir un bureau à compter du 1er avril et le désignant comme maître de poste **. De plus, il lui mentionne que le courrier responsable du transport de la malle entre Sainte-Adèle et Saint-Jérôme desservira le nouveau bureau de Saint-Sauveur. Quant aux bureaux de Sainte-Adèle et de Saint-Jérôme, ils étaient déjà ouverts depuis le 6 février 1852 et le 6 juillet 1845, respectivement.


Si nous jetons un coup d’œil à la fiche historique du bureau de poste, nous notons que du 1er avril 1855 au 1er septembre 1874, le bureau portait le nom de Saint-

Sauveur en dépit de sa localisation dans le hameau de Piedmont 4. En 1855, le rôle d’évaluation mentionne que l’on retrouve 17 propriétaires dans ce hameau. Durant l’existence du bureau, deux maîtres de poste se sont succédé dans cette fonction. William Henry Scott a été le premier et il fut remplacé par Louis-Léo-Joseph Loranger.


À noter que le 1er septembre 1874, le bureau a changé de nom pour celui de Saint-Sauveur-des-Montagnes, la raison en étant probablement due au fait que l’on voulait éviter toute erreur d’acheminement de courrier puisqu’un bureau situé dans la ville de Québec portait le nom de Saint-Sauveur-de-Québec. Moins d’une année plus tard, soit le 1er juillet 1875, on remplaça le nom de Saint-Sauveur-des-Montagnes par celui de Piedmont. Fait intéressant à noter, le même jour, on ouvrait un bureau de poste au village de Saint-Sauveur, dans le magasin général de William Sloane, auquel on redonna le nom de Saint-Sauveur-des-Montagnes. À cette époque, la population du village comptait environ 300 personnes 5. Ce n’est que beaucoup plus tard, soit le 2 septembre 1959, que l’on changea le nom du bureau de poste de Saint-Sauveur-des-Montagnes en celui de Saint-Sauveur-des-Monts.


Magasin général de William Sloane au village. Source : SHGPH, cote 44-07-79. Aujourd’hui, cette maison loge l’agence de publicité King Communications.
Magasin général de William Sloane au village. Source : SHGPH, cote 44-07-79. Aujourd’hui, cette maison loge l’agence de publicité King Communications.

William Henry Scott, premier maître de poste de Saint-Sauveur



William Henry Scott, fils de William Scott, est né à Rivière-à-Gagnon en 1833 6.


Selon Germaine Cornez, alors que William Henry n’a que vingt ans, il décide d’ouvrir un magasin général dans le hameau de PiedMont 7. Il s’installe sur le lot 35 afin d’y ériger une grande maison qui lui servira, à la fois, d’habitation et de magasin général.

Résidence de William Henry Scott (le magasin général était situé à droite). Source : SHGPH, cote 26-01-10


Résidence de William Henry Scott (le magasin général était situé à droite). Source : SHGPH, cote 26-01-10
Résidence de William Henry Scott (le magasin général était situé à droite). Source : SHGPH, cote 26-01-10

De 1855 à 1859, c’est dans ce magasin général que se trouve le bureau de poste. En 1859, Scott ayant vendu sa maison et ne connaissant pas le lieu de sa nouvelle résidence, nous ne pouvons dire où se trouvait le bureau entre les années 1860 et 1866. Son magasin général était situé à un mille à l’est du village de Saint-Sauveur, sur le chemin de la Grande Ligne qui permettait à la diligence de relier Sainte-Thérèse-de-Blainville à Sainte-Adèle 8. En fait, ce chemin rudimentaire servit de bases à la route 11, devenue l’actuelle route 117, non sans avoir apporté quelques modifications au parcours initial.


William Henry Scott était un citoyen bien impliqué dans sa communauté. Il a été maître de poste du 1er avril 1855 au 19 septembre 1866 4. Il a siégé au conseil municipal en tant que maire de 1855 à 1862 et de 1864 à 1866. En 1867 et 1868, il a occupé la fonction de conseiller municipal. De plus, le 6 mars 1856, il est promu capitaine du sixième bataillon de la milice des Pays-d’en-Haut, constitué des paroisses de Saint-Sauveur et de Sainte-Adèle 9. Finalement, il a exercé la fonction de commissaire de la petite cour 3.


En 1871, il retourne vivre à Saint-Jérôme où il ouvre une fabrique de lainage sur la rue Labelle. Suite à la vente de son commerce en 1906, il redevient maître de poste jusqu’à son décès en 1916 9.


Louis-Léo-Joseph Loranger


Louis-Léo-Joseph Loranger possédait, lui aussi, un magasin général dans le hameau de Piedmont. Il a succédé à William Henry Scott comme maître de poste du 1er octobre 1867 au mois de mars 1876. Lui aussi s’est impliqué dans sa communauté dont il occupa la fonction de maire de 1866 à 1868 9.


Plus tard, il siégea sur le conseil municipal de 1870 à 1875 en tant que secrétaire-trésorier. Finalement, il a été commissaire de la petite cour 5.


Magasin général de Louis-Léo-Joseph Loranger. Source : SHGPH, cote 26-01-05
Magasin général de Louis-Léo-Joseph Loranger. Source : SHGPH, cote 26-01-05


Le service postal


En raison du fait que le bureau de Saint-Sauveur était situé sur la route postale entre Saint-Jérôme et Sainte-Adèle, cela n’occasionnait aucune dépense supplémentaire au ministère pour délivrer le courrier. En 1855, lors de l’ouverture du bureau de Saint-Sauveur, on recevait la malle le mardi. Le contractant était Pierre R. Testard De Montigny, résidant de Saint-Jérôme. Il avait débuté le 6 février 1852, à l’ouverture du bureau de Sainte-Adèle. Son contrat stipulait qu’il devait parcourir, en voiture ou à dos de cheval, la distance de 16 milles qui séparaient ces deux villages. Il avait été recommandé par Casimir-Testard De Montigny et le docteur Luke E. Larocque, tous deux rési-dants de Saint-Jérôme 10. Son premier contrat prit fin le 5 février 1856.


À partir du 1er août 1859, on transporta la malle deux fois par semaine, soit le mardi et le vendredi. Par la suite, à partir du 1er septembre 1870, on augmenta à trois fois par semaine, soit les mardis, jeudis et samedis. C’est aussi à partir de cette date que Pierre R. Testard De Montigny fut remplacé à titre de contractant par le cultivateur résidant de Saint-Jérôme 11 Toussaint Trudelle. Ce dernier s’occupa du transport de la malle bien au-delà de 1874, année au cours de laquelle le bureau a changé de nom pour Piedmont.


Sources :


  1. Serge Laurin, Histoire des Laurentides, édité par Institut québécois de recherche sur la culture, Québec, 1995, p. 103

  2. http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/Fiche.aspx?no_s eq=377892

  3. The Canada Directory for 1857-58, édité par John Lovell, Montréal, 1857, p. 729

  4. http://www.collectionscanada.gc.ca/base-de-donnees/bureaux- poste/001001-119.01- f.php?&isn_id_nbr=29849&interval=24&&PHPSESSID=3moblf5m 9es15rlknou8c0d6h3

  5. Lovell’s Canadian Dominion Directory for 1871, édité par John Lovell, Montréal, 1871, p. 1479

  6. Lucien Galipeault, 150ᵉ anniversaire de Saint-Sauveur, Hommage à nos pionniers, édité par la SHGPH, 2005, p. 54

  7. Germaine Cornez, Une ville naquit, édité par l’Écho du Nord, Saint-Jérôme de 1821 à 1880, p. 123

  8. Serge Laurin, op. cit., p. 124

  9. La Galerie des Maires, La Mémoire de la Vallée de Saint-Sauveur, Bulletin de liaison de la SHGPH, vol. 1, no. 4, automne 1999, p. 5-6

  10. BAC, Fonds RG3, Série E-2, Registre de contrats des services postaux, vol. 685, microfilm T-2046, contrat no. 9

  11. Directoire de Joliette, St. Jacques, St. Lin, St. Jérôme, Terrebonne, St. Eustache, L’Assomption, Ste. Thérèse etc., éd. John Lovell, Montréal, 1877, p. 245

* Lettre de nomination envoyée à William Henry Scott. ̶ Source : BAC, Fonds RG3, Série D-2, vol. 584, microfilm T-4544, p. 211 / ** Robert Spence (1ère rangée du haut, 3e à partir de la gauche) ̶ Source : BAC, PAB-066694
* Lettre de nomination envoyée à William Henry Scott. ̶ Source : BAC, Fonds RG3, Série D-2, vol. 584, microfilm T-4544, p. 211 / ** Robert Spence (1ère rangée du haut, 3e à partir de la gauche) ̶ Source : BAC, PAB-066694

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