« La perle du Nord »
- Mélanie Tremblay
- 26 juin
- 4 min de lecture
Le tourisme de 1925 à 1939
Résumé : Jeanne Maranda, membre SHGPH # 213
D’après un texte d’Yves Bruchési paru dans Le Cahier # 65 de la SHGPH au printemps 1995, Le tourisme de 1925 à 1939 à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson », p. 7-15.
Colonisation
Nos premiers colons vinrent s’établir en 1854 sur les terres du comté de Terrebonne dans le canton de Wexford. Ils sont trappeurs, défricheurs, cultivateurs et bûcherons. Ils choisissent des régions qui seront plus tard les rangs 9, 10 et 11 jugés plus propices à l’agriculture.
Grâce à leur détermination, ces braves gens prirent racine et en moins de dix ans, soit 1864, la fondation civile de la paroisse de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson fut officiellement reconnue.
Monsieur Édouard Masson, fils du dernier seigneur de la Seigneurie de Terrebonne, vient se joindre au groupe de pionniers et agit comme agent de développement pendant plusieurs années. Il achète des terrains autour du lac auquel il donne son nom. Homme généreux, il fait construire le chemin Masson, dote le village d’un moulin à scie et d’un moulin à farine. De plus, il donne à la jeune paroisse un terrain où sera érigée une église, laquelle est ravagée par le feu en février 1922 et reconstruite en 1923-1924.
Arrive le P’tit train du Nord en 1892, un exploit impatiemment attendu qui amène avec lui la promesse d’une vie plus agréable pour la population. Enfin, les villages et les villes seront désormais reliés.
Vie communautaire
Au départ, comme partout dans les Laurentides, la vie communautaire dans Sainte-Marguerite s’est faite autour de l’église, des moulins à scie et des moulins à farine pour ensuite s’étendre au magasin général, tenu par la famille Charles et Charlemagne Lajeunesse, suivis de la famille Jean-E. Lavigne en 1922.
Petit à petit, un boucher, une boulangerie, une quincaillerie, une station d’essence, un cordonnier et un barbier auront pignon sur rue. Pour finir, la banque Provinciale y installe ses bureaux.
On n’oubliera pas de sitôt le grand feu du début du siècle qui dévasta toute la forêt autour du lac, menaçant le village de Sainte-Marguerite et ses habitants, Quelques années plus tard, un second brasier est venu brûler les arbres qui restaient avec le résultat que l’industrie du bois en fut sérieusement affectée. Heureusement, l’industrie du tourisme est venue prendre le relais et en assurer la survie de Sainte-Marguerite.
Attirés par la beauté des paysages, des montagnes et des lacs de La Perle du Nord, les citadins fortunés, arrivés pour y passer les vacances, furent accueillis à bras ouverts par les villageois. Une bonne douzaine d’entre eux se sont empressés de convertir leur maison en pension; de nombreux hôtels et chalets furent bâtis en toute hâte, dotant ainsi les touristes d’un excellent point de rencontre où la gaieté et la joie de vivre régnaient.
Villégiature
De façon remarquable, ces touristes de passage prennent l’habitude de revenir année après année. Ils y trouvent un véritable parc où ils peuvent à leur guise piqueniquer, cueillir les bleuets et autres petits fruits en fin de saison. Notons ici que deux camps de jeunes sont installés à Sainte-Marguerite : le camp Oolahwan et sur les bords du lac Dupuis, le camp Lewis, pour les scouts.
Avec le temps, les touristes augmentent et en 1925, le village en compte plusieurs milliers en été comme en hiver. Ils sont en majeure partie les descendants des familles venues dans les années 1900 à 1920. Ils se retrouvent dans un milieu qui leur est familier, entre amis, entre parents. On organise des expéditions de pêche, des excursions en forêt vers des sites d’observation tel le mont Venus, le Rocher, le quai de la gare, le Gibraltar. Le soir venu, on danse au Manoir Sainte-Marguerite ou à la Villa du Lac ou encore, on visite les amis.
Le baron Louis Empain
En 1934, la visite inopinée du baron Louis Empain, millionnaire belge de passage, tombe sous le charme des beautés de la région et l’année suivante il entreprend des démarches pour développer un centre touristique. En premier lieu il construit l’hôtel de la Pointe-Bleue avec vue superbe sur le lac Masson. Suivra un centre commercial, le premier en Amérique du Nord, avec boutiques, salles de cinéma, salle de danse, restaurant et stationnement intérieur. Un troisième projet prend forme en 1937 : la réalisation d’un centre sportif sur la rive du lac Dupuis.
Ce centre offrira aux sportifs toutes les disciplines à la mode : tennis, équitation, sports nautiques et plus tard, un terrain de golf.
Nostalgie
En mai 1940, un désastre frappe l’empire local du baron Louis Empain. L’entrée des armées allemandes et l’occupation de la Belgique causent la mise sous séquestre de tous ses biens du Lac Masson et ailleurs au Canada. Son projet est suspendu et ne reprendra qu’en 1945.
Depuis ce temps, cette magnifique histoire marque la fin d’une belle jeunesse que j’ai passée ici été après été sur les bords de nos grands lacs. Heureusement qu’Il en reste de merveilleux souvenirs.
Beaucoup de maisons existantes se convertissent en pensions
La pension Pierce
La pension de madame Félix Lacasse
La pension Polydore Gauthier au lac Charlebois
La pension Boissy sur le chemin Sainte-Marguerite
La pension Villa des Pins de la famille Lecault (voir photo)
La pension Valmore Gauthier
La pension Lévesque
La pension Poitras (Summit Inn)
La pension Chaumont Ferrier
La pension Fortunat Brisebois La pension Henri Leroux
Quant aux hôtels, en voici quelques-uns
L’Hôtel Belmont (voir carte postale)
L’Hôtel William Chartier
L’Hôtel du Sommet L’Hôtel Bellevue
La Villa dorée L’Hôtel Algonquin La Villa Sunshine
L’Hôtel des trois coins à Entrelacs
Le chalet idéal de monsieur Boony L’Hôtel Émile Cochand
L’Hôtel Alpine Inn à Sainte-Marguerite Station
Le Manoir Dancoste qui fut en opération pendant une trentaine d’années, également nommé Manoir Sainte-Marguerite

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