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LA COLONIE DES ARTISTES À SAINT-SAUVEUR-DES-MONTS

Dès 1904, M. Godeau, homme de théâtre, et sa famille, passaient la belle saison à Saint-Sauveur-des-Monts, plus précisément au LAC-DES-BECSCIES.


Au fil des ans, de nombreux artistes et comédiens choisirent comme endroit de villégiature, un coin de forêt, émaillé de lacs aux eaux limpides, tels que le Lac-des-Scies et le Lac-des-Chats.


Ce site enchanteur et pittoresque était devenu une sorte de petit HOLLYWOOD laurentien, si bien que les Saint-Sauveurois appelaient le LAC-DES­ -BECSCIES,le LAC DES ARTISTES ou LA COLONIE DES ARTISTES.


Quelques noms: Albert Duquesne et Marthe Thierry, Jean-Pierre Masson, Paul Gury et Yvette Brindamour, Fred Barry, Olivette Thibault, Lucille Turner, Henry Deyglun et Mimi d'Estée, Henri Poitras et combien d'autres...


Vers 1940, au moins une trentaine de familles possédaient leur maison d'été au LAC-DES-BECS SCIES. Voici ce que nous apprend l’Album Souvenir de Saint­ Sauveur-des-Monts, paru en 1953, à l'occasion du centenaire de la fondation de la paroisse (1853-1953).


Plusieurs villégiateurs, dont MM. Albert Duquesne, Henri Poitras et Paul Martin, lancèrent le projet d'établir une desserte au lac. M. le curé Charles Toupin patrona leur requête et bientôt, l'autorité ecclésiastique permettait de célébrer la messe, le dimanche, durant l'été.


La première messe fut célébrée, le 7 juillet 1946; on dressa un autel en plein air, à l'entrée du garage de M. Duquesne. Il en fut ainsi durant les mois de juillet et d'août 1946. Durant les trois étés suivants, l'office dominical réunissait les fidèles dans le camp Martin. Le 4 juillet 1948, Mgr Conrad Chaumont, évêque-auxiliaire de Montréal, se rendait au lac pour y bénir une cloche, don de M. Neal, président de la Compagnie du Canadien Pacifique. En 1950,


(l) Père de Marthe Thierry.


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M. Raoul Foisy, cultivateur de l’endroit, mit à la disposition du desservant l’une de ses propriétés, ancien restaurant.

Entre-temps, on préparait la construction de la chapelle. Le 24 juin 1951, avait lieu la bénédiction de la petite église. Cette œuvre était le fruit d'une étroite et généreuse collaboration entre touristes et résidents. L'emplacement de la chapelle, terrain de cent par cent pieds, fut gratuitement fourni par M. Raoul Foisy.

Il manquait la patronne du lieu saint. Le 5 juillet 1952, Mgr Émilien Frenette bénit la statue de sainte Thérèse de l' Enfant-Jésus; cette œuvre d’art, sculptée par Mlle Sylvia Daoust, est un don de Mme Charles Prévost.

Plusieurs centaines de personnes, touristes et résidants, bénéficient,depuis lors, de l’avantage de cette desserte, durant l'été."


C. Lacasse

*Tiré de l'ALBUM SOUVENlR DU CENTENAIRE DE ST-SAUVEUR-DES-MONTS

par Mgr Louis Forget et Jacques Lapointe.


Bénediction de la clo­che de la chapelle au lac-des-Bec-Scie, le 4 juillet 1918 Pen:,onnag : de gau­che à droite, MM. Ruoul Martin, Dr J.-0. Lapoinle, M. le curé C. Toupin, Mgr Conrad Chaumont., évêque­ auxiliaire de Montréal, M. l'abbé Georges Rondeau
Bénediction de la clo­che de la chapelle au lac-des-Bec-Scie, le 4 juillet 1918 Pen:,onnag : de gau­che à droite, MM. Ruoul Martin, Dr J.-0. Lapoinle, M. le curé C. Toupin, Mgr Conrad Chaumont., évêque­ auxiliaire de Montréal, M. l'abbé Georges Rondeau


HENRI POITRAS


Henri Poitras qui incarnait le sympathique et "ratoureux11 quêteux, Jambe-de­-Bois, dans le roman populaire "Un homme et son péché" de Claude-Henri Grignon, raconte dans quelles circonstances il était devenu villégiateur à Saint-Sauveur­-des-Monts, au LAC-DES-CHATS(1).


Pour nous, la saison du Chanteclerc (2) se termina vers la mi-mai 1926".

Depuis quelques mois, ma femme était petit à petit minée par l'anémie. Lors de notre mariage, elle était de tempérament plutôt fragile. C'était au point que son médecin de famille lui avait dit qu'il était préférable qu'elle attende avant de se marier. Assez souvent, il lui arrivait de perdre connaissance.


Voyant qu'elle s'anémiait toujours davantage, nous allâmes consulter le docteur Turgeon, un spécialiste des maladies pulmonaires, qui déclara catégori­quement, après une radiographie, qu'elle souffrait de tuberculose. Elle avait des lésions à un poumon. Il ajoutait, cependant, que prise au début, cette maladie était curable. Mais il fallait un repos complet.


Peu de temps avant la radiographie, Henry Deyglun nous avait proposé de nous associer à lui pour faire une tournée dans le bas du fleuve. Nous avions accepté. Après le diagnostic du médecin, nous dûmes changer nos plans, car celui-ci nous recommandait fortement de partir pour les Laurentides. Mais où aller? Nous ne connaissions aucun endroit. De plus, il ne nous fallait pas une place de villégiature trop fashionable; notre budget étant plutôt restreint. C'est alors que la Providence vint à notre secours, grâce à l'épouse de M. Antoine Godeau.


(l)La revue RADIO-TÉLÉVISION, numéro du 29 juillet 1950,page 11.

(2) Le théâtre Chanteclerc était situé rue Saint-Denis, près de Gilford. Il devint par la suite le Stella, aujourd'hui, le Rideau-Vert.


Bouleversé à 1'idée que la maladie de ma femme pouvait s'aggraver et de­venir incurable, je fis part de mes angoisses à Mme Godeau qui, avec son époux et leur fille, Marthe Thierry, passaient leurs vacances d'été dans une maison qu'ils possédaient depuis de nombreuses années à Saint-Sauveur-des-Monts. Avec la bienveillance qu'on lui connaît, Mme Godeau s'offrit de chercher pour nous un endroit qui convienne à nos moyens pécuniaires. La réponse ne tarda pas à venir. Un fermier du rang voisin était disposé à nous louer sa maison pour l'été à un prix raisonnable.


Mme Godeau m’avait muni de tous les renseignements nécessaires pour trouver la maison du fermier, Charles Cyr, qui habitait le rang Saint-Gabriel. C'était en pleine montagne, à quatre milles du village de Saint-Sauveur. Nous étions dans la troisième semaine du mois de mai. Mon beau-père s'était offert à nous conduire dans son camion. Les routes, à l'époque, étaient quasi-impraticables à certains endroits. Nous dûmes peiner comme des mercenaires pour sortir le camion des ornières profondes dans lesquelles les roues s'enfonçaient comme si nous avions été en plein marais. Enfin, après des difficultés sans nombre et grâce au courage admirable de mon beau-père, nous arrivâmes chez Charles Cyr. Celui-ci habitait avec son père. Mais, il possédait une petite maison à un demi-mille de là. C'est cette maison-là qu'il était disposé à nous louer pour l'été. C'était une ancienne maison de défricheur faite de poutres énormes équarries à la hache. Elle devait dater de l'époque du curé Labelle. Elle existe encore, mais le temps a fait son œuvre et personne ne l'habite plus.


"Au rez-de-chaussée, il y avait deux petites chambres et une cuisine. Il y avait un poêle, une table, une armoire, quelques chaises et un lit. Le mobi­lier était tout à fait rudimentaire mais propre. Le haut de la maison servait de chambre de débarras et aussi de gîte pour les mulots et les écureuils qui semblaient y avoir élu domicile. Jamais je ne leur ai contesté le droit de vivre au grenier, auquel on parvenait en soulevant une trappe. Il est vrai qu'il y avait parfois des algarades, qu'on se battait ou qu'on prenait le plancher du grenier pour un rond de course, mais j'ai pour principe "vivre et laisser vivre" et je ne les ai jamais embêtés. Eux non plus d'ailleurs.


La maison de Charles Cyr était située sur le haut d'une côte, tout à côté de la route. À 1'ouest de la maison, il y avait un petit bois d'érables. Dans ce bosquet merveilleux, on pouvait se mettre au frais pendant les grandes chaleurs de l'été. Devant 1a maison, c'était une montagne d'environ deux cent pieds. Au sud, derrière notre habitation, la côte descendait jusqu'au lac.


De 1a grève, nous apercevions une petite île qui avait servi de lieu de retraite à deux ex-soldats de la première grande guerre. Ces fuyards de l’armée étaient des pacifistes à outrance qui préféraient le travail de la terre aux actes de bravoure sur les champs de bataille. Mais, c'est là une autre histoire que je n'entreprendrai pas de raconter ici.


À peut-être deux cents pieds de la maison, il y avait un puits rempli d'eau glacée dont le goût n'avait rien de commun avec ce que 1'on boit dans la métropole. Un peu plus loin, c'était la grange où nichaient des hirondelles qui tournoyaient bravement au-dessus de nos têtes quand nous nous approchions de trop près. Au cours de l'été, à maintes reprises, j'ai vu des chevreuils venir brouter l'herbe à côté de cette grange.


Pendant que nous inspections les abords de la maison, je fis remarquer à notre futur propriétaire qu'il y avait déjà des locataires qui habitaient 1a cave sans payer de loyer. En effet, tout à côté de la laiterie et sous un coin de la maison, il y avait un terrier de marmottes. La tête hors de son trou, un siffleux nous examinait. Il était sans doute inquiet du sort qui pourrait lui être réservé. Comme j'aime tous les animaux sauvages, je n'étais pas du tout mécontent d'avoir la marmotte comme voisine du dessous et elle vécut en paix tout l'été.


Lorsqu'arriva le moment de débattre le prix de la location, le fermier me dit qu'il me chargerait trente-cinq dollars pour la saison,et qu'en plus, il me fournirait le combustible. La maison n'était certes pas luxueuse mais comme je n'étais pas riche, que la maladie de ma femme commençait à nous coûter assez cher et que 1'endroit était idéal, 1'affaire fut bâclée sur-le-champ.

C'était pour nous une aubaine merveilleuse.


De retour à Montréal, le médecin nous dit qu'à cet endroit des Laurentides, 1’altitude était exactement celle qu'il fallait pour cicatriser des lésions aux poumons. Ses prévisions étaient justes, puisqu'à la fin de l'été, après plus de deux mois de chaise longue et de repos quasi-complet, ma femme était presque complètement guérie. Quelques mois plus tard, sa santé s'était rétablie et au mois de février suivant, notre premier enfant venait au monde, rayonnante de santé.


LM-016-45

 
 
 

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