L’église centenaire de Saint-Adolphe-d’Howard
- Mélanie Tremblay
- 2 sept.
- 3 min de lecture
Chronique de village par Odette Pinard membre # 632
Le 31 mai 2014, monsieur Jean-Guy Gratton, résidant de Saint-Adolphe-d’Howard, nous attendait lors de la Journée des églises ou-vertes dans la MRC des Pays-d’en-Haut afin de nous guider dans les mémoires du village et de son église.
Cette magnifique petite église — présentée en page couverture — est située sur le chemin principal, au numéro 1845, et a une longue histoire qui accompagne celle du village lui-même, et de la Paroisse Saint-Adolphe-d’Howard fondée en 1883. Un premier édifice de bois date de 1877, que l’on nommait chapelle-presbytère de la Mission Saint-Joseph. Elle nous a laissé quelques reliques ainsi que le maître-autel dont la façade est faite d’une seule pièce de bois recourbé et peint en blanc avec ornementation dorée.

Fin 1913, la construction d’une nouvelle église fut confiée à l’entrepreneur monsieur Louis Corbeil, de Montréal. Cette église de bois comprenait un double toit mansardé à l’intérieur et était recouverte de tôle à l’extérieur. Les bancs en bois, que nous pouvons encore admirer, furent construits pour la modique somme de 2 $ chacun.
L’église a cent ans !
Elle fut inaugurée en septembre 1914, et à cette époque, une dîme annuelle de 4 $, ou à défaut, de l’avoine ou du foin, était réclamée pour soutenir la fabrique. On y remarque un Christ en croix et un bas-relief d’un Christ couronné d’épines, œuvres du sculpteur Médard Bour-gault (1897-1967), fils d'un menuisier-charpentier de Saint-Jean-Port-Joli. Ces œuvres furent offertes par Monsieur l’Abbé Claude Turmel, de la Cathédrale de Montréal, qui s’intéressait au devenir de l'art d'église dans les paroisses catholiques du Québec. Malheureusement, le 30 mai 1929, l’église fut endommagée par un incendie causé par la foudre qui frappa le clocher.
Puis en 1935, elle se pare de vitraux translucides, réalisés par le fameux artiste du vitrail religieux, Guido Nincheri (1885-1973), montréalais d'origine italienne, bien connu pour sa maîtrise à compléter l’architecture des églises et cathédrales, telle celle de la cathédrale de l’Assomption de Trois-Rivières.
Madame Délia Allard fut organiste pendant trente ans, et l’orgue à vent ainsi que l’orgue électrique de 1948 sont maintenant disparues, mais les deux confessionnaux doubles portent encore le rideau vert, et une anecdote de pénitence provenant, dit-on, du curé Antoine Labelle lui-même : Je vous donne un chemin de fer à faire.
Angelus Domini nontiavit Mariae
Nous ne pouvons passer sous silence les deux cloches de l’unique clocher servant d’horloge aux travailleurs dans la forêt ou aux champs. Elles sonnaient l’Angélus, soit le moment de dire un Ave : Angelus Domini nontiavit Mariae, suivant un rythme : sonne, arrêt, sonne, arrêt, envolée des cloches. On entendait l’envolée lors d’un mariage et le glas lors de funérailles : 13 coups pour un homme, 15 coups pour une femme. On entendra d’autres formes de battues dans d’autres régions. On se souvient également que lors de l’arrivée du train, avec le curé, le médecin ou l’inspecteur militaire pour la conscription de 1914-1918, les villageois étaient avertis avec promptitude. Plus tard en 1983, on y installera le 13e coq en haut de la croix du clocher, œuvre de facture traditionnelle de l’artiste-ferblantier Claude Huot.
Actuellement, la sacristie est utilisée à des fins muséales et liturgiques. Dans ce Musée d’art sacré, on peut y admirer une des premières œuvres de Jean-Paul Mousseau, une peinture de Guido Nincheri, des reliques et autres objets de culte, des vêtements sacerdotaux et de baptême, une collection de photos et bien d’autres trésors. Voir : http://www.stadolphedhoward.qc.ca/fr/patrimoine/eglise.htm
Quant à la paroisse, elle est maintenant desservie par le curé Maurice Bélanger, prêtre, et compte six marguillers. Des animations liturgiques et chorales y sont offertes, tel mariage, baptême et sacrement du pardon.
Sources :
Corbeil, L., Gratton, J.-G., Guilbert, P.-E. Le Présent du Passé,
Édition 1983 pour souligner le centenaire 1883-1983.
LM-134-05




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