L'Association des clubs de ski de Montréal
- Mélanie Tremblay
- 13 nov.
- 3 min de lecture
Par Lucien Lachapelle
L'attrait du ski
De quoi dépend cet engouement pour le sport du ski ? Quel est en somme la motivation principale qui pousse cette foule de plus en plus nombreuse vers les montagnes, vers les pentes de ski ?
Individuellement ou collectivement, vous pouvez tous donner d'excellentes raisons. Mais la raison principale est quand même celle-ci : quel autre sport, quels qu'en soient l'ambiance et l'attrait, peut offrir autant avec pour tout équipement deux planches et deux bâtons?
Car, en effet, c'est tout ce qu'il faut pour remplacer deux roues de moto, les ailes d'un avion, la voile du sloop, et goûter aux mêmes joies, aux mêmes sensations. Seul, face à l'alliance du soleil et de la neige, ou bien en compagnie, les joies du ski se trouvent dans les grandes ou les petites stations, dans n'importe quel coin de montagne.
Les clubs de ski
Le rôle qu'a joué l'Association des clubs de ski de Montréal (ACSM) auprès des skieurs et des stations de ski n'a peut-être pas toujours été reconnu comme il le mériterait. L'Association n'en demeure pas moins le seul organisme qui a présenté une formule sportive, civique, et même morale, pour le rapprochement des skieurs et des stations de neige.
L'Association a comblé l'écart entre la Zone de ski laurentienne, filiale de la Canadian Amateur Ski Association, qui traite surtout avec les skieurs compétiteurs, et l'Alliance professionnelle des moniteurs de ski, laquelle forme des moniteurs qualifiés. Dans cet écart entre le compétiteur et le professionnel il y a l'excursionniste, qui, bien souvent, se décourage à la suite d'une première randonnée de ski. C'est là que l'ACSM a joué un grand rôle.
L'ACSM, une société mutuelle fondée en 1950, sans capital, sans bureau d'affaires, mais avec beaucoup d'enthousiasme et d'idéal, a réuni les clubs membres qui s'y sont succédé pendant plus de quinze ans. En 1968, elle s'est élargie pour devenir l'Association des clubs de ski du Québec, organisme qui servit de base à la création, un an plus tard, de la Fédération des clubs de ski du Québec (FCSQ) dont le siège était situé au 1415 de la rue Jarry, à Montréal. C'était l'époque de la formation des grandes fédérations sportives du Québec. La FCSQ arbore aujourd'hui un écusson différent de celui de sa société-mère et loge au Stade olympique. Comme on le voit, la structure de l'organisme s'est modifiée suivant les circonstances pour le bénéfice de l'avancement du ski pour tous.
Si les excursionnistes des clubs de l'ACSM ne furent pas tous des skieurs accomplis -- il y en eut d'excellents -- il n'y a pas une autre association au Québec qui a transporté autant d'intéressés au pied des pentes. L'autobus nolisé était le mode de transport favori des clubs ambulants car il permettait, pour ainsi dire, de cueillir le skieur à sa porte et de le déposer à la station de ski.
Le point d'appui : l'école de ski
Sans l'appui vital de l'enseignement du ski et de la sécurité en ski, à quoi aurait servi l'ACSM, mis à part le transport des skieurs?
Seule une école de ski enseignant en français (les moniteurs de cette école étaient bilingues à 90 p. 100 et parfois même trilingues) pouva.it nouer les liens de ce mouvement. L'École de ski de l'ACSM a vu le jour au mois de janvier 1953, alors qu'elle fut inaugurée sur les pentes du Mont-Royal, par un froid sibérien, par une poignée de skieurs placés sous la direction de Raymond Lanctôt, de Montréal, de Paul Lalonde, de Saint-Sauveur, et de Raymond Bellehumeur, de Sainte-Agathe. Et combien d'autres professionnels furent appelés à collaborer à cette école de ski qui fut fondée pour la formation de moniteurs-amateurs.
Pendant six mois, en 1952, j'ai eu le plaisir de travailler étroitement à la préparation du premier manuel qui a servi à l'enseignement des stagiaires de l'École de l'ACSM, et aussi de préparer le schéma de l'organisation nécessaire au bon fonctionnement d'un stage de formation de moniteurs-amateurs.
L'ACSM et son école de ski n'ont pas fait de politique. Si l'ACSM désirait une école amateure enseignant en français, c'était par pure logique. Les stations de ski ne puisent-elles pas de plus en plus leur clientèle au sein même de la région métropolitaine, ainsi que dans la province, et celle-ci parle, pour la majorité, le français.
Depuis quelques années, le manuel de l'Alliance professionnelle des moniteurs de ski est bilingue. Donc, l'exemple fourni par une petite association sans le sou, mais qui a tenu le coup pendant plus de quinze ans à force de ténacité et grâce à une poignée d'organisateurs qui travaillaient d'arrache-pied avec des moyens de fortune, mérite une reconnaissance historique.
L'ACSM a donné le ton, l'élan. Pendant une décennie et demie, elle a contribué au rythme de 100 000 $ par saison, soit un million cinq cent mille dollars en quinze ans, au développement du ski.
LM-056-58




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