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Il y a deux cents ans - Trafalgar

En août 1805, Napoléon ordonne à ses amiraux de réunir leurs vaisseaux de les rassembler dans la Man­che, qui sépare la France de l'Angleterre.. ( Nous écrase­rons tout ce que les Anglais pourraient lancer contre nous et l'Angleterre sera nôtre. En 24 heures nous serons vengés de six siècles de honte et d’insultes).


L'ordre est formel mais irréalisable. La flotte fran­çaise compte alors 2 000 vaisseaux, et 90 000 hom­mes sont prêts à se lancer à l’attaque des Îles Britanni­ques, mais le blocus anglais est si bien organisé que les ports de mer de France et d'Espagne sont virtuellement paralysés.


Napoléon décide alors de forcer le blocus en un point précis. Il donne l'ordre de former une escadre franco -espagnole à Cadix, près du détroit de Gibraltar. Trente-trois navires, comptant 2 640 canons, commandés par l'amiral Villeneuve, sortent bientôt du port de Cadix pour attaquer l'ennemi qui les attend au Cap Trafalgar.


Même si cette escadre est supérieure en force de frappe à la flotte anglaise, sa destruction semble inévitable dès le départ.


L’amiral Villeneuve a subi une humiliante défaite quelques mois plus tôt au cours d'une attaque contre une force anglaise nettement inférieure. Il en est resté très affecté. Napoléon se rend immédiatement compte de son erreur et dépêche un courrier ordon­nant le remplacement de Villeneuve par l'amiral Ro­sily. Mais les navires ont déjà quitté le port.


De toutes façons Rosily n'aurait probablement pas fait mieux. Les capitaines anglais et espagnols étaient démoralisés. Du côté français, par une longue période d'inactivité, et chez les Espagnols par l'humiliation d'avoir à combattre sous les drapeaux français. Ajoutons à cela la redoutable renom­mée de leur adversaire, Horatio Viscount Nelson.


Le 20 octobre, la flotte franco-espagnole est en vue des navires anglais. Les fanions apparaissent sur les bateaux anglais, passant le message : « Les Français et les Espagnols sortent enfin. Ils nous sont supérieurs en nombre, hommes, navires et canons. Nous sommes la veille d'un des plus grands combats navals de 1' histoire ».


À bord du vaisseau amiral, HMS Victory, le message est reçu par un homme d'assez petite: taille, borgne et manchot, revêtu d’un froc, taché de sel, ­au parement dorés ternis. ll s’agit, bien sûr, de Lord Nelson, qui reçoit le message très calmement.


Son plan de bataille a déjà été communiqué à ses capi­taines. Il est sûr de gagner. Ce plan est radicalement différent des tactiques déjà établies. Il divise ses navires en deux groupes. Un pre­mier groupe attaque des unités de l’ennemi et les détruit avant que d'autres navires puissent se porter à leur secours. L'autre groupe coupe les lignes ennemies à angle droit et empêche leur retraite. Cette stratégie, surnommée la Touche Nelson modifia totale­ment les futurs combats na­vals.


La bataille ne commence que le 21 octobre, au lever du jour. Nelson est sur le pont, portant fièrement un uniforme impeccable, fraîchement repassé et arborant ses médailles sur sa poitrine. Il fait transmettre ses ordres de combat et ajoute sa désormais célèbre devise : L'Angleterre s'attend à ce que chacun de vous fasse son devoir.


La première salve frappe le Royal Sovereign anglais sur le coup de midi. La décharge est reçue. en silence. Le Royal Sovereign s' approche alors d'un navire espagnol, le Santa Anna, qu’il balaye d’un feu nourri, tue ou blesse gravement 400 hommes.


Pendant ce temps, Nelson cherche le vaisseau-amiral français. Il devine correctement que Villeneuve s'abrite derrière un énorme navire espagnol à. quatre ponts, le Santissima Trinidad, vers lequel il se dirige. Pendant cette manœuvre, il est la cible de sept ou huit navires ennemis, auxquels il ne réplique pas. Lorsqu'il rejoint le Santissima Trinidad qu'il attaque résolument, il compte lui-même 50 morts et 30 blessés.


C'est à ce moment qu'il est abordé par le Redoutable. Accrochés l'un à l'autre, enveloppés de flammes, les deux navires dérivent au milieu de la mêlée qui se poursuit. Un vent léger repousse la fumée un moment, permettant aux Français de voir les épaulettes des officiers an­glais. Un franc-tireur fait feu et Nelson tombe, mortellement blessé. On se précipite pour l'amener à l'intérieur, où il demande que sa figure soit recouverte pour que ses matelots ne le reconnaissent pas. Pendant ce temps, la bataille continue de faire rage. Lorsque le capitaine Hardy vient lui annoncer que quatorze navires ennemis se sont rendus, Nelson murmure : « C'est bien, mais j'en avais espéré vingt. » Finalement, après quelques paroles inaudibles, il dit: J’ai fait mon devoir, j’en remercie Dieu.


Les survivants de la flotte franco-espagnole ont fui vers Cadix. Sous le soleil couchant, les vaisseaux anglais sont entourés des ruines des navires ennemis. Les pertes britanniques ont été lourdes: 449 morts, 1 241 blessés. Mais des 27 navires anglais, aucun n’a été coulé ou capturés.


La nouvelle du combat de la victoire ne parvint en Angleterre que plusieurs jours plus tard. La joie a été cependant diminuée du fait qu’elle avait coûté la vie à son principal héros.


Trafalgar a été une bataille décisive des guerres napoléoniennes, et la suprématie de l’Angleterre sur les mers dura plus d’un siècle et demi.


Lorsque la nouvelle de la bataille et de la mort de Nelson est arrivée à Montréal, les marchands anglais de la ville ont été réjouis de la victoire et désolés de la mort de leur héros. Ils se sont donc cotisés pour ériger une statue à la mémoire du vainqueur. Elle est encore face à l’hôtel de ville de Montréal, place Jacques-Cartier.


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