EN MONTANT LA RIVIÈRE…

Un article publié le 5 novembre 1909 dans le journal L'AVENIR DU NORD raconte l'histoire du chemin de fer dans les Laurentides.

"LA LIGNE DU NORD". Le chemin de fer de Colonisation du Nord dont l'Honorable M. J.-D. Rolland est le président et M. H.-C. Oswald le secrétaire, va être livré au trafic immédiatement. La ligne sera exploitée par une compagnie du C.P.R. Elle s'étend de Nominingue à Duhamel, longue de 35 milles.

Cette partie de voie fut commencée en 1907 et l'on vient d'en terminer l’inspection officielle en 1909. Le président et le secrétaire étaient accompagnés de M. E.-B. Johnson du gouvernement fédéral et de M. L.-E. Vallée du gouvernement provincial. MM. McCullough et Dubbley, ingénieur en chef et directeur de la construction respectivement, étaient aussi du voyage. Les fonctionnaires du génie se sont montrés très satisfaits de la voie et des ponts jusqu'aux Rapides-de-l'Orignal, nom pittoresque et plein de saveurs canadiennes que la compagnie a changé en celui de DUHAMEL.

Plus de 300 familles habitent à l'extrémité de cette voie et le développement marche bon train. "À dix milles de Nominingue, dit l' honorable J.-D. Rolland, la ligne pénètre dans un pays on ne peut plus favorable à l'agriculture et de fait c'est 1'un des plus beaux de la Pro­ vince. On a déjà projeté l'établissement de plusieurs scieries et deux sont actuellement en opération. La ville de Duhamel prend déjà du ton, les rues ont soixante pieds de large et les bords sont plantés d'arbres magnifiques."

Au Lac-des-Écorces, le maire et un groupe de colons vinrent présenter leurs hommages aux visiteurs et une adresse fut lue au président. Ils profitèrent de la circonstance pour demander qu'on leur accorde une gare. L'Honorable J.-D. Rolland leur a promis que leur requête serait prise en très sérieuse considération, ajoutant qu'il n'y avait nul doute quant à son octroi ultérieur.

Le poste du Rapides-de-l'Orignal est devenu DUHAMEL avant de s'appeler définitivement Mont-Laurier. Quant au bon "pays agricole" que l’on avait repéré à dix milles de Nominingue, on le chercherait en vain de nos jours.

TRAINS EN PARTANCE DE SAINT-JÉRÔME. Dans L'AVENIR DU NORD toujours, mais cette fois en octobre de l'année 1909, on publiait les horaires des trains du "Canadien Nord" qui quittaient la gare de Saint-Jérôme, dont l'agent était M. J. Dunnigan.

Le premier train à quitter Saint-Jérôme se dirigeait vers Joliette et Montréal. Il pouvait s'arrêter, sur demande, dans toutes les stations localisées sur le parcours en question. Fallait être grandement matinal pour mon­ter sur ce convoi qui quittait Saint-Jérôme dès 5 heures 30 du matin. Il circulait chaque jour, sauf le dimanche. Les voyageurs en direction de Québec, descendaient à Joliette et attendaient le train venant de Montréal.

Le train suivant ne s'ébranlait que quelques heures plus tard, soit à 10 heures 40 de l'avant-midi. Il faisait route pour Lachute, Grenville et Hawkesbury où l'on pouvait attraper le convoi pour l'Orignal, Alfred et Rockland.

Le train de 4 heures 30 allait lui aussi vers Joliette, mais il passait par New Glasgow, Sainte-Julienne et Montcalm. Il ne circulait pas le dimanche. Une heure plus tard environ, soit à 5 heures 40, c'était le départ pour toutes les stations postées sur "l’embranchement de Montfort". Pas plus que sur les autres lignes, le train ne circulait pas le jour du Seigneur.

En plus de ces quatre convois du "Canadien Nord", il y avait les trains du "Canadien Pacific" dont Montréal, Nominingue et Sainte-Agathe-des­-Monts étaient les principales destinations. Chose étonnante, on pouvait se rendre de Saint-Jérôme à Nominingue, en passant par Sainte-Agathe, le dimanche, en prenant le train de 10 heures 14 de l'avant-midi. Les convois sur cet­te ligne étaient en service chaque jour de la semaine, mais les mardis, jeudis et vendredis, ils ne dépassaient pas Sainte-Agathe-des-Monts.

Paru dans le journal L'AVENIR DU NORD édition du 11 novembre 1981 - par Gilles Boileau

C. Lacasse pour la S.H.P.H.

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