HABITAT SAINT-SAUVEUR-DES-MONTS, INC.
- Mélanie Tremblay
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AVANT-DIRE
Souvent, de nos jours, des chercheurs nous expliquent l'origine de structures anciennes que nous ne connaîtrions pas autrement. Il n'y a là ni magie ni miracle, mais œuvre humaine et celle du temps.
Il est un peu étonnant de voir à Saint-Sauveur-des-Monts, qui n’est pas une petite ville, un édifice pour personnes âgées, dans une région où, en dehors des villages, la population est plutôt clairsemée. Ce bel immeuble est une œuvre de volonté, audace et enthousiasme combinés et partagés.
Le texte que j'ai rédigé en réponse à une demande privée de Mlle Simone Desnoyers essaie de retracer le chemin parcouru. Documents entre les mains, j'ai ressenti de la joie le premier jour où j'y ai travaillé sérieusement. D'autres fois mornes et sombres, c'est en pensant à la population du troisième âge surtout que je connais de plus en plus, au plaisir que je lui causerais, que j'ai retrouvé l'élan nécessaire pour continuer la tâche monotone. J'ai connu des moments d'angoisse également. Bref, j'ai vécu.
La construction, l'édification de Habitat représente une somme considérable de démarches et de difficultés de toutes sortes, de tracasseries à cause des aléas climatiques ou autres. Cependant, une œuvre a été accomplie au service de la population, une œuvre qui demeure.
Mon expérience d'écriture m'a révélé que les gens, le village, tout Saint-Sauveur est entré en moi, au point que je me sens chez moi, ici, comme si j'y étais née. Je m'y sens des racines, moi, Montréalaise de naissance et pendant peut-être les deux tiers de ma vie.
Je m1en voudrais de mettre le point final sans dire merci aux personnes qui se sont prêtées à des entretiens, à toutes celles qui m'ont aidée d’une façon ou de l'autre, à tous les gens que je connais et ceux que je ne connais pas, aux touristes, aux montagnes et à tout ce qui m'entoure.
Et j'ajoute encore que je suis fière d'y apporter ma part personnelle à cette belle construction: une pierre ornementale. I
Le printemps de 1974 s'avançait, fier de sa victoire sur l'hiver, lorsqu'un matin, Mlle Simone Desnoyers, d'équerre avec la saison, se leva avec une idée forte en tête: une maison pour le troisième âge.
À la retraite depuis 1968, Simone fréquentait le Club de l', Âge d'Or assidûment. Elle y avait connu des gens, les avait écoutés et elle avait un bon aperçu du besoin des personnes âgées de Saint-Sauveur-des-Monts et des alentours. La plupart ressentaient de la lassitude face aux exigences d'une maison privée où tout est à la charge du propriétaire. Les gens manifestaient le désir plus ou moins avoué d'autre chose.
Le besoin était donc de réunir ces personnes sous un même toit, mais tout en étant chez elles, à proximité du village et de ses services, dans une maison d'appartements à but non lucratif, avec l'aide d'un prêt de la Société centrale d'hypothèques et de logement. Simone en parla autour d'elle, à M. Joseph Dunne en particulier, architecte de sa profession.
Dans le but d'obtenir l'appui de la population pour réaliser son beau rêve, Simone fit circuler une pétition dans le village, avec le concours de M. Louis Camirand qui lui avait proposé de s'occuper des bureaux d'affaires. Simone fut vraiment l'instigatrice au sens plein du terme: elle gagna tous les cœurs à sa cause. Les premières démarches amorcèrent une œuvre.
Mlle Simone Desnoyers obtint une entrevue avec M. Francis Fox, solliciteur général et député fédéral d'Argenteuil/Deux-Montagnes, et elle rencontra également Mme Lise Bacon, ministre des Affaires sociales à Québec.
Dans une lettre la Municipalité en date du 21 novembre 1974, Mlle Simone Desnoyers soulignait que les "personnes âgées aimeraient se sentir chez elles, pour plusieurs années encore, étant logées dans une maison où elles se sentiraient en sécurité et encore utiles dans un appartement bien elles.11 Elle ajoutait: "Je compte sur votre aide précieuse. C'est urgent."
La Municipalité répondit en lui faisant parvenir le 25 novembre une copie de la résolution 2242 - 74 qui approuvait le projet.
Suivit le 3 décembre 1974, au local de l'Âge d'or, alors situé rue Saint-Denis, dans une maison de M. Mario Boyer, voisine de sa forge, la réunion officielle de quelques personnes qui se sentaient déjà engagées. Ce soir-la, le Comité provisoire fut formé, composé de:
M. Paul Vallerand, président, actuaire, retraité;
M. Louis Camirand, vice-président, industriel, retraité;
Mlle Simone Desnoyers, secrétaire, ex-employée de 1 1 Hydro-Québec, retraitée;
M. Joseph Dunne, membre du Comité, architecte consultant; Me Raoul Lupien, membre du Comité, notaire.
À l'œuvre donc: Grâce au Club de l'Âge d'or de Saint-Sauveur, tout ce monde était bien renseigné quant aux conditions de vie en général des personnes du Troisième Âge.
Eut lieu le 21 janvier 1975, à Ville Mont-Royal, la première rencontre du Comité d'administration provisoire avec M. Pierre Trudel, gérant des programmes sociaux de la SCHL (bureau Laval et Laurentides), rencontre importante qui marque le fait de l'engagement décisif.
Le Comité obtint l'appui de M. Jean Adam, curé de l'église catholique.
LM-022-41


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