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Chronique du patrimoine

  • Photo du rédacteur: Admin
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  • 2 juin
  • 4 min de lecture

« Belles d’hier et d’aujourd’hui »


Les Grands Balcons


Par Lorraine Clément



À Val-Morin, au 1803, chemin de la Gare, s’élève une grande propriété entourée de perrons-galeries et qui, d’une maison familiale, s’est convertie en gîte du passant au fil des années. Construite en 1920 pour y loger la famille de Paschal Ouellet, elle est située sur un terrain de cinquante-quatre milles pieds carrés, agrémenté d’arbres centenaires. Un ruisseau formé par la décharge du lac Casgrain, la traverse et s’écoule lentement vers le lac Raymond. La façade avant de la maison donnait directement sur l’ancienne voix ferrée et maintenant sur le parc linéaire.


Décrire cette maison, c’est ouvrir une page d’histoire sur l’une des familles pionnières du village au début des années 1900. Tout a commencé avec l’arrivée de Paschal Ouellet père, qui occupa une maison en pièce sur pièce en bordure de la rivière du Nord, près de la 7e avenue. Parmi ses dix enfants, trois fils furent davantage connus pour avoir élu domicile dans Val-Morin Station, soit Rodrigue, Fidèle et Pascal. Ce dernier épousa Dorcina, née Ouellette, et le couple s’installa dans une maison de ferme sur la montée Ouellette, aujourd’hui le chemin de la Gare, face au chemin Maupas. C’est là que naquirent neuf de leurs dix enfants, soit : Aldéric, Émilienne, Émérentienne, Philippe, Jeanne, Hélène, Normand, Anna, Yvette et Françoise. Leur dernière fille, Yolande, verra le jour en 1921 dans la maison actuelle.

 

Alors commença pour Pascal une vie active pendant laquelle il exerça divers métiers. Il participa à la construction d’une section du chemin de fer et cela grâce à Paschal père qui fit don d’un lot de terre au curé Labelle à cet effet. Il ouvrit dans sa maison un petit restaurant dont s’occupèrent ses trois premiers enfants. On raconte que le train arrivant en gare, tout près, s’arrêtait plus longtemps afin de permettre aux passagers d’aller s’y procurer de la crème glacée et autres douceurs. Par la suite, il ouvrit un magasin général et une boucherie dans la partie avant de la maison. Il y eut des repas chauds offerts dans le restaurant et on loua des chambres aux villégiateurs qui bénéficiaient aussi d’un terrain de tennis côté sud de la propriété. Grâce à un droit de passage sur les terres de son frère Fidèle, il coupait des blocs de glace au lac Raymond afin de répondre aux besoins d’une clientèle équipée de glacières ou coffres à glace de l’époque. Enfin, il profita de l’essor économique amené par le rail en faisant du taxi- calèche. Il semble qu’il ait été le conducteur attitré du sénateur Clarence Vivian Casgrain, lequel voyageait dans son wagon privé à bord du Canadien Pacifique, afin de le mener à son manoir situé dans la montagne surplombant la gare.


Pascal perd son épouse, Dorcina, en 1929, alors âgée de cinquante-quatre ans. Lui-même disparaît en 1951 à l’âge de quatre-vingt-deux ans. Quelques-unes de ses filles vécurent encore dans la maison familiale un certain temps. L’une d’elles, Françoise, fut couronnée Reine du Carnaval d’hiver en 1949, cérémonie qui se déroula au Val-Morin Lodge, aujourd’hui disparu. Yolande et son mari continuèrent d’occuper la maison pendant quelques dix-huit années environ jusqu’à leur départ pour Granby.


En 1988, la maison est acquise par Ronald Bélair et Patricia Connoly qui y font d’importants travaux de rénovation. La maison carrée de campagne lambrissée de bardeaux s’enrichit de perrons-galeries à chaque étage. Le revêtement extérieur est maintenant en déclin de vinyle. L’intérieur a été réaménagé. Ainsi naît la Petite Maison de la gare, nouveau Bed and Breakfast à Val-Morin, ouvert jusqu’en 1989.


De 1990 à 1995, Simone Fabre en fait un gîte touristique sous le nom « Les Florettes » et y accueille une clientèle assidue. La première randonnée de ski de fond pour la mise en valeur du Parc linéaire y fait halte et suivirent d’autres soirées au clair de lune avec un chocolat chaud à l’arrivée. En plus d’être l’instigatrice d’événements tels que vernissages, expositions de peintures, lancement d’ouvrages, elle y tient également un salon de thé. Les concerts qu’elle présente à la petite chapelle du lac Lasalle figurent parmi les belles soirées estivales d’alors.

 

En 1996, les nouveaux propriétaires Jacques Allard et Micheline Boutin maintiennent le nom « Les Florettes » et attirent une clientèle de randonneurs en toutes saisons. La location de canots et la formation à la pratique de ce sport sur le lac Raymond font partie de leurs activités.


En 2003, « Les Florettes » deviennent la propriété de Gaëtan Monette et Micheline Campeau. De leur court passage, retenons l’ouverture de la maison aux Journées de la Culture en 2004, où eurent lieu une exposition de peintures par des artistes des Laurentides et un récital de textes poétiques donné par un collectif de femmes de la région.

 

En 2005, la maison change d’appellation et devient « Les Grands Balcons » sous de nouveaux propriétaires, Michel et Dany Dubreuil, lesquels continuent à être engagés dans leurs emplois respectifs. La présence sur les lieux de Jean-Claude Dubreuil, père, peintre, sculpteur et passionné d’ornithologie, contribua à accueillir sur le terrain une grande variété d’oiseaux, attirés par de nombreux nichoirs.


Le 29 mai 2007, Monique Miller et Lydie Stefani acquièrent la propriété et lui conservent le même nom. Les clients ont à leur disposition, au rez-de-chaussée, un très grand salon avec foyer, une salle à dîner vitrée et une chambre tout confort avec lit queen et salle de bain privée. À l’étage, on y trouve quatre chambres personnalisées, soit avec lit double ou simple, et une salle de bain partagée. Une seule chambre dispose d’une salle de bain privée. Un petit salon orné de photos anciennes du village et un solarium lumineux invitent à la détente. L’accès au perron –galerie du deuxième étage, courant sur trois façades, offre une vue spectaculaire sur le parc linéaire ou sur le ruisseau. Plusieurs éléments d’origine subsistent tels certains planchers, murs et plafonds en lattes de bois, portes de bois ouvragées avec ferronneries anciennes, baignoire sur pattes et robinetterie d’époque, plafonniers électriques d’autrefois. Le souhait des propriétaires est de pouvoir convertir leur gîte, classé trois soleils, en auberge restaurant dans un avenir rapproché.


Ainsi, une page d’histoire ouverte sur la famille de Pascal Ouellette ne se referme pas puisqu’elle se poursuit avec de nouveaux acteurs qui perpétuent la vocation première de cette maison. Les voyageurs du train ont été remplacés par les sportifs et les vacanciers.


Sources : Mme Yolande Ouellette Deschamps et M. Gérald Choquette (feue Françoise O.) Aides à la recherche : Huguette Viau et le Registre foncier de Terrebonne

Photos exposées à la Mairie de Val-Morin ainsi que sur le site web de la municipalité : www.val- morin.ca

Serge St-Hilaire et Huguette Viau



LM-104-21

 
 
 

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