UN CENTENAIRE/DIGNEMENT SOULIGNE
- Mélanie Tremblay
- 5 nov.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 nov.
Le samedi, 11 mars 1989, était jour de fête à Saint Sauveur, puisqu'une réception y était organisée en l'honneur de Mme Florida Gagnon qui venait tout juste de passer le cap des 100 ans.

Mme Florida Gagnon vit le jour à Saint-Sauveur, le 9 mars 1889, dans la maison de M. Taillefer, emplacement occupé par le commerce de M. Serge Chartier. Comme toute petite fille de son temps, elle a fréquenté la classe de Mme Lecavalier. Entre l'heure du dîner et le commencement de la classe de l'après-midi, elle jouait aux osselets, sur le bout d'un banc, avec Wilfrid Cloutier. Elle garde un bon souvenir de ses années d'école: on recevait non seulement de l'instruction, mais aussi de l'éducation. Les bonnes manières et la politesse étalent à l'honneur. Aujourd'hui…
À cette époque, les filles comme les garçons commençaient très jeunes à travailler: aider à la maison, participer aux corvées, faire boucherie, soigner les animaux, etc... Mme Gagnon se souvient que, pour la somme de dix sous, elle allait laver les planchers de Mme Ri cher qui demeurait à l'emplacement actuel du Centre de location d'outils. Gagner sa vie à Saint-Sauveur n'était pas facile pour une jeune fille. Aussi, Florida Gagnon décide de tenter sa chance en ville. Grâce à une cousine qui était contremaîtresse dans une manufacture de chaussures, elle réussit à obtenir un emploi qu'elle garde dix ans.
C'est là qu'elle rencontra celui qui devint son mari, M. Elias Gagnon, monteur de chaussures, comme on disait dans le métier. Ils se sont mariés à Saint-Sauveur-des-Monts en mal 1935. Dès lors, Mme Gagnon n'a plus quitté notre beau village. Depuis six ans, cette belle dame demeure à la Villa du Vieux Sapin.
C'est à ce Centre d'accueil que se sont réunis une centaine d'invités pour souligner le centenaire de Mme Florida Gagnon. Mgr Charles Valois, évêque du diocèse de Saint-Jérôme, a célébré la messe, assisté de notre curé, M. Jean Adam et de l'abbé Jules Paquette. Les députés Jacques Viens et Paul-André Forget étalent aussi de la fête. Dans le parchemin lu par un membre de sa famille, on souligne son accueil chaleureux, son oreille attentive, son sens de l'humour, son esprit jeune, traits qui décrivent si bien la personnalité de Mme Florida Gagnon.
M. Georges Fillon, maire de notre village, lui a offert une magnifique toile représentant la première maison habitée par Mme Gagnon, témoignage qui a grandement ému cette dame à l'œil vif. M. Louis-Charles Bouffard, ex-président de la société d'Histoire des Pays-d'en-Haut, lui a remis un tableau généalogique. Les députés Jacques Viens et Paul-André Forget ont prononcé un petit dis cours. Le curé Jean Adam et l'abbé Jules Paquette ont souligné, à leur façon, leur respect pour cette dame.
C'est fort alerte et très lucide que Mme Florida Gagnon entame cette centième année d'existence. Elle se dit très heureuse dans ce foyer qu'elle a trouvé et gui est si habilement dirigé par Mme Laurina Desjardins, toujours à l'écoute des besoins de ses pensionnaires.
Chère Florida,
Chacun de nous réunit ici aujourd'hui et ceux gui sont également présents en pensée, ont leurs souvenirs bien à eux de Florida. Mais tous seront d'accord avec le fait que votre hospitalité, votre sens de l'humour et votre mémoire phénoménale, nous sommes des souvenirs communs.
Comment célébrer ce grand événement de votre lOOe anniversaire sans parler de votre hospitalité proverbiale.
«Ma maison est petite, mais il y a de la place pour tout le monde»
C'est vrai, elle était petite votre maison, mais elle était tellement accueillante. Vous avez toujours su y trouver une place pour chacun, que ce soit des membres de votre famille, de la famille de votre mari, de vos amis et même les amis de vos parents et amis.
Vous étiez toujours heureuse de voir arriver de la visite et la même question revenait toujours: ''Vous allez rester à souper, hein?'' même si nous n'avions pas encore dîné. Il faut dire que chez-vous, on se sentait chez-nous. Même si on venait bousculer votre petit train-train quotidien, vous ne nous le faisiez jamais sentir.
Comme vous le dites souvent, dommage que vous n'ayez pas fait signer tous les gens qui sont passés chez-vous; le livre serait presque aussi épais qu'un dictionnaire!
Je pense bien parler au nom de tous en disant que nous gardons d'innombrables souvenirs des moments heureux passés au 314 rue Principale et maintenant lei, à la Villa du Vieux Sapin où votre accueil est toujours aussi chaleureux.
Nous avons toujours trouvé en vous une oreille attentative; vous avez su écouter nos problèmes, petits et grands. Peut-être n'avons-nous pas toujours été aussi attentifs aux vôtres. La seule excuse que nous avons, c'est, pour plusieurs d'entre nous, vous étiez une seconde mère et on attend tellement d'une mère!
Vous avez toujours su vous entourer de jeunes tout au long de votre vie, ce qui vous a gardée jeune. Vous avez 100 ans, mais laissez-moi vous dire que vous ne les paraissez pas: on a l'âge de son cœur, n'est-ce pas?
Pour les plus vieux, comme pour les plus jeunes, c'est toujours un plaisir de vous entendre raconter, dans les moindres détails, vos nombreux souvenirs; vous permettez aux plus vieux de revivre leurs souvenirs de jeunesse et vous êtes le lien qui rattache les plus jeunes à leurs origines.
Comment ne pas parler de votre sens de l'humour: toujours une histoire à raconter! Piquante ou pas, vous savez toujours y ajouter votre grain de sel! Dommage que nous ne puissions pas nous les rappeler aussi bien que vous!
«P'tit train va loin», et comme vous reconnaissez que vous êtes têtue, nul doute que le «P'tit train» va faire encore un bon bout d'chemin!
Pour tout le bonheur que vous nous avez apporté à tous en nous accueillant toujours à bras ouverts, nous vous disons merci.
Ce plaisir de vivre que vous nous avez donné, nous voulons que vous le conserviez encore longtemps. Cent ans d'amour, c'est tout un héritage! Espérons que nous pourrons vous le rendre au centuple. Parents et amis, laissons parler nos cœurs et en tonnons ensemble:
Chère Florida C'est à ton tour
De te laisser parler d'amour.
LM-041-07 et LM-042-05




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