Sainte-Adèle fête 140 ans, pas 146 ans ni 138 ans...

Par Victor Lavoie

Il faut une date. Celle qui sera utilisée sera 1852 et permettra ainsi de fêter un 140e anniversaire en cette année 1992.

Ici, à la Société d'histoire, nous nous sommes amusés à défricher les vieux textes qui entourent et encadrent cette fondation. Comme nous y avons trouvé beaucoup d'intérêt, nous avons pensé que vous trouveriez aussi plaisir à les voir.

D'abord, le document de 1846 qui érige la mission de Sainte-Adèle. Dans les faits, c'est en 1852 que s'obtient l'érection canonique de la paroisse.

Mais l'officialisation en a été retardée à cause de la hâte de l'Honorable Augustin­ Norbert Morin et du pasteur du temps de nommer les syndics et de les faire participer à certaines transactions avant la publication locale de ce décret. Il existe en archives une intéressante correspondance à cet effet.

Le deuxième document présenté est celui de 1854 qui officialise la fondation de la paroisse.

Enfin, nous reproduisons la pétition importante de 1855 qui demande que la paroisse ait son propre curé. Cette pétition est autorisée, cela éclaire sur l'encadrement étroit du monde de l'époque. Elle a ceci de particulier qu'elle comporte des engagements financiers assez importants pour la dureté des temps. Elle a, pour les historiens locaux, l'avantage de présenter une liste assez complète des occupants de la grande région de Sainte-Adèle en 1855.

Il y aurait grand intérêt pour l'histoire, à l'aide des documents notariés, de relever les différents emplacements qui ont servi de lieux de culte ou qui ont été proposés pour lieux de culte. L'Honorable monsieur Morin a ainsi, parce que l'opinion sur le lieu où l'église devait être bâtie avait changé, repris un terrain donné à cette fin et en a donné un autre. Il serait intéressant de voir si cette recherche infirmerait ou confirmerait certaines traditions orales... Si cette recherche intéressait quelques-uns de nos lecteurs, ils trouveraient toute l'aide possible à la Société d'Histoire et les Cahiers seraient heureux de publier les résultats des travaux.

Dans un esprit un peu cabotin, je vous livre l'épilogue de la bataille que monsieur Alexis Legault père avait menée pour que l'Honorable Augustin-Norbert Morin et son épouse Adèle Raymond, s'ils voulaient garder leur banc d'église, le payent comme tout le monde.

Enfin, bien que ça n'ait aucun rapport avec les tout débuts de Sainte-Adèle, et sans raison particulière autre que l'intérêt que cette missive a pour l'histoire ultérieure de notre région, je reproduis une lettre de 1915 du curé de la Durantaye, de Saint-Jérôme au curé Paiement de Sainte-Adèle. J'ai imaginé que ce dernier avait commencé à lutter contre la conscription... Monsieur de la Durantaye, fort des affirmations solennelles du député fédéral Rochon l'assure qu'il ne faut pas troubler les paroissiens puisque «le Gouvernement n'a aucune intention de forcer qui que ce soit à s'enrôler dans les contingents.» Maintenant que chacun sait ce qui est arrivé, on voit bien comment Le curé Paiement avait raison...

LM-054-36