Moulin à scie

J'ai gardé dans ma mémoire l'image du moulin à scie et celle de son imposant propriétaire, M. Amédée Legault. Ce moulin, M. Legault l'avait acquis de M. Freddy Sénécal, le 2 mars l922 (2). Quelques années plus tard, M. Legault rebâtit le moulin de fond en comble, ainsi que le tube d'alimentation en eau et le barrage.

Photo de Jean Legault. ,son  fils. qui possède maintenant le grand domaine.  

Le moulin fonctionnait par pouvoir hydraulique. On avait érigé un barrage sur la rivière à Simon, juste en amont du pont de Christieville. De la prise d'eau partait un gros tube d'une douzaine de pieds de tour, solidement encerclé de cordons d'acier et ancré, à différents relais, sur des caissons de grosses pierres, bâtis dans le lit de la rivière. Le tube devait traverser la rivière en diagonale en amenant l'eau jusqu'au moulin. Que de fois ce pauvre tube a été emporté ou endommagé par les glaces à la crue du printemps! On le réparait.. jusqu'à la prochaine fois!

Le moulin de Christieville était important pour à l'époque; les cultivateurs venaient de plusieurs milles à la ronde y faire scier leur bois. La période du sciage du printemps était particulièrement mouvementée. M. Legault devait alors embaucher plusieurs hommes.

Au cours de l'hiver, on voyait s'aligner, l'une à côté de l'autre, toutes les piles de billots que les cultivateurs avaient coupés sur leur terre et avaient transportés au moulin en grosse  «Sleigh».  À  la  date convenue, la scie ronde commençait à tourner, faisant entendre son cri strident, de 7h00 à midi et de 1h00 à 6h00 p.m. six jours par semaine. À midi, on entendait la sirène du moulin.

Photo• Lorraine Raby

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¹M Amédée Legault, en effet. possédait une force remarquable

2  M. Freddy Sénécal l'avait lui-même acheté de Napoléon Paradis le 29 mars 1913. Note du rédacteur: Ces dates d'achat sont certaines, M. Jean Legault. lors de.notre visite des lieux, avait en main les documents originaux.

Approcher les billots avec un cheval, les rouler sur le pontage de la scie, les scier en planches ou en madrier, recevoir la croûte à l'autre bout, la couper en longueur, la sortir du moulin et la corder, contrôler les amas de brin de scie, c'est un travail d'équipe. Le groupe prend l'allure d'une véritable fourmilière. Malheur aux curieux qui viennent déranger les travailleurs! M. Legault avait l'œil sur son chantier.

Approcher les billots avec un cheval, les rouler sur le pontage de la scie, les scier en planches ou en madrier, recevoir la croûte à l'autre bout, la couper en longueur, la sortir du moulin et la corder, contrôler les amas de brin de scie, c'est un travail d'équipe. Le groupe prend l'allure d'une véritable fourmilière. Malheur aux curieux qui viennent déranger les travailleurs! M. Legault avait l'œil sur son chantier.

Le moulin de Christieville était aussi équipé d'une moulange. À l'automne, les cultivateurs apportaient leur récolte de sarrasin pour s'assurer le quota de •fleur de sarrazin• pour l'hiver; puis l'orge et l'avoine pour faire de bons mélanges, propres à engraisser les animaux.

Hélas! Le moulin a disparu et a emporté avec lui sa musique et sa culture!

ean Legault  nous a prêté cette photo qui illustre la place immense que tenait le moulin dans le hameau de Christieville. Dans la voiture au beau cheval blanc, François-Xavicr Sénécal et son  épouse Marie-Louise Beaulieu.

LM-074-14