Maisons d'hier et d'aujourd'hui
- Mélanie Tremblay
- il y a 2 heures
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Le 200, rue Principale
Ici, en 1981, un incendie rasait un immeuble alors occupé par le chic restaurant Le Duché, emportant à tout jamais près de cent ans d'histoire. Cet immeuble, au cours des années, connut plusieurs affectations : d'abord un hôtel, une école, une maison de pension, un atelier d'ébénisterie et enfin un chic restaurant gastronomique.
A cause des nombreux souvenirs évoqués par les différentes affectations de l'immeuble, nous nous attarderons sur l'histoire de cette maison.
Jusqu'en 1888, il n'y a aucun bâtiment sur le lot 386, propriété de Joseph Plouffe.
Monsieur Camille Beaulieu, fils de Louis Beaulieu et de Marie Lecours-Beauséjour, rencontre le propriétaire et fait l'acquisition du terrain pour y construire le premier hôtel du haut de la côte qu'il exploite jusqu'en 1896. Intéressé par un hôtel à Sainte-Agathe, Camille Beaulieu vend terrain et commerce à Joseph Charbonneau. En 1899, monsieur Beaulieu se départit de l'hôtel de Sainte-Agathe pour racheter celui qu'il avait construit ici, onze ans plus tôt. En 1906, il vend encore une fois. C'est Pacifique Rhéaume qui s'en porte acquéreur. Ce dernier n'exploite son commerce que trois ans et le vend à son tour à Isidore Plouffe marié à Elisa Poirier.
En 1914, la Commission scolaire de Saint-Sauveur achète l'hôtel Plouffe pour le transfomer en école afin de mieux répondre aux besoins de la clientèle scolaire. En septembre, les Filles de la Sagesse accueillent les quatre-vingt-dix élèves qui débutent une nouvelle année. En 1920, les religieuses quittent notre village et sont remplacées par des institutrices laïques jusqu'en 1927.
En 1924, monsieur Félix Boisseau acquiert l'immeuble qu'il loue à la Commission scolaire jusqu'en 1927, année de l'inauguration du Couvent Marie-Rose, alors érigé sur le terrain de la Fabrique, au coin de la rue Principale et de l'avenue Filion. Le Marquis d'Albizzi, nouveau propriétaire, change la vocation de l'immeuble en le transformant en maison de pension. Grâce à ses relations, le Marquis attire une clientèle qui vient autant de l'Europe que des États-Unis. À la déclaration de la deuxième Grande Guerre, le Marquis quitte le Canada. Il est remplacé par son cousin le Duc de Leuchtenberg qui continue d'attirer une clientèle de choix. La pension cesse ses activités le 27 décembre 1972 avec la mort de son célèbre propriétaire.
Fennée pendant plusieurs années, la bâtisse sert d'atelier de travail à l'ébéniste Gilles Hamel qui l'occupe en 1977. Deux ans plus tard, monsieur Ben Benoît, ex-propriétaire du restaurant La Soupière à Saint-Adolphe-d'Howard l'acquiert et la transforme en restaurant de haute cuisine connu sous le nom évocateur Le Duché. En 1981, l'histoire de cet immeuble prend fin avec un violent incendie qui le rase au sol.
LM-082-04