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LES PREMIÈRES ANNÉES DE L'ORPHELINAT AGRICOLE DE NOTRE-DAME DEMONTFORT*

AVANT-PROPOS


Amis lecteurs, qui n'a pas, durant le cours de son exis­tence, entendu parler de Montfort? Mais combien parmi vous peu­vent en situer les origines?


De nos jours, le citadin, en vacances dans nos belles Laurentides, peut facilement traverser ce village tout en ignorant qu'il fut, à la fin du siècle dernier, le berceau d'une œuvre de charité chrétienne qui servit d'exemple à toute l'Amérique du Nord. Nous voulons parler de "l'œuvre patriotique des Orphelinats Agricoles de Notre-Dame de Montfort, comté d'Argenteuil".(0l)


Mais pourquoi avoir choisi le nom de Montfort?


En 1716 mourut à Saint-Laurent, sur Sèvre, en Vendée, un grand serviteur de Dieu, le vénérable Louis-Marie Grignion de Montfort... Autour de son tombeau fleurissent quatre grandes communautés qui l’honorent et vénèrent comme père et fondateur:


* À l'occasion du centenaire de l'inauguration de l'Orphelinat agricole de Notre-Dame-de-Montfort, les 16 et 17 septembre 1883, M. André Joncas, premier président de notre Société, a réuni les principaux documents relatant dans ses détails l'historique de cette institution, qui a joué un rôle très important dans notre milieu. À cause de la longueur de ce texte, nous n'en publions, dans ce cahier, que la première de trois parties, les deux autres devant paraître dans des cahiers subséquents.-- N.D.L.R.


  1. Celle des missionnaires de la Compagnie de Marie.

  2. Celle des sœurs de la Sagesse (elles sont plus de quatre mille religieuses vouées à toutes les œuvres de charité).

  3. Celle des frères de Saint-Gabriel, qui font les clas­ses surtout dans les campagnes.

  4. Enfin, celle des Frères de travail, bons et excellents religieux de tous corps d'État et de métiers." (02).


Dans une lettre que le Révérend Père Fleurance, faisait parvenir à la maison-mère il écrivait ce qui suit:


"J'oubliais de vous dire que Monseigneur de Montréal, (Mgr Fabre) de lui-même, a changé le nom de Notre-Dame des Lacs en celui de Notre-Dame de Montfort, pour éviter la confu­sion avec les Trappistes, qui sont à Notre-Dame-du-Lac. Je l'en ai remercié, car c'était mon désir."(03).


Dans les pages qui suivent nous allons nous efforcer, dans la mesure du possible, de faire revivre pour quelques instants les personnages, ainsi que les événements, qui marquèrent la venue de la Compagnie de Marie en terre canadienne, et cela grâce à l'aide d'opuscules publiés à l'époque ainsi que d'articles de journaux, et aussi à l'aide d'un travail de recherches auquel Soeur Simone Re, f.d.l.s., a bien voulu nous permettre de puiser abondamment; nous lui adressons nos remerciements les plus sincères car, sans son appui des plus encourageants, cette publication n'aurait pu paraître.


André Joncas


1

L'ŒUVRE

des

ORPHELINATS AGRICOLES.



Nous qui vivons en 1983, avec toutes les commodités de la vie moderne, pourrons-nous faire l'effort nécessaire pour oublier, durant la lecture de cette histoire véridique, tout ce qui nous entoure pour traverser par la pensée un siècle de notre histoire?


L'établissement d'un orphelinat agricole dans notre pays est un fait dont l’importance ne peut être contestée.


Quel est le but, en effet, de cette admirable institution? Arracher à la misère de pauvres orphelins, leur apprendre à gagner leur vie à la campagne, par le travail agricole, en faire des colons.


Dans un pays comme le nôtre, où tous nos efforts doivent tendre à développer l'agriculture, à diriger les bras et les es­prits vers cette source principale de notre prospérité, peut-il y avoir une œuvre plus utile, plus bienfaisante, plus nationale?


Aussi, la sympathie générale, lui eût-elle, été acquise si, comme la remarque en a souvent été faite par des amis de l'œuvre, le public l'avait plus ou mieux connue.


Cette observation bienveillante, en nous faisant voir que cette œuvre manquait de publicité, nous a convaincu qu'un récit abrégé des circonstances qui lui ont donné naissance et qui ont accompagné la marche progressive de l'établissement des Orphelinats Agricoles parmi nous, serait de nature à faire apprécier l’œuvre comme elle mériterait de l'être par notre population:


C'est ce Récit que nous allons lui offrir… 11 (04.)


Le 22 avril 1879, avait eu lieu la fondation de la Société de colonisation du diocèse de Montréal, sous la présidence de Monseigneur Fabre. D'après le bottin Lovell's pour l'année 1881-82, les directeurs en était les personnes suivantes:

Président: Mgr E.-C. Fabre, Archevêque de Montréal Secrétaire: Le Révérend M. Harel

Trésorier: le Révérend M.Vaillant Le conseil était composé de:

L'Honorable juge Auguste-C. Papineau, de la cour supérieure.

Le major Huguet-Latour, L.A.M.A., notaire

E. Lef. De Bellefeuille, avocat, secrétaire de la Compagnie de chemin de fer Laurentien.

Françis Quinn, avocat.

M. B.-A.-T. de Martigny

Le Révérend Père Victor Rousselot, curé de Notre-Dame.

Messieurs J.J. Salmon, prêtre, J.C. Caisse, Prêtre, ainsi que de M. Médéric Lesage.


Cette société avait pour but d'aider les plus démunis à s'installer sur un lot du gouvernement, à la grande satisfaction du curé Labelle qui œuvrait déjà depuis plusieurs années dans les Pays-d'en-Haut.


Permettez-moi d'ajouter ici que monsieur le curé

Antoine Labelle en avait déjà parlée à plusieurs occasions avec l’Archevêque de Montréal et lors de la fondation de ladite Société; son excellence profita de cette soirée pour remercier publiquement Monseigneur Labelle de lui avoir suggéré de fonder cette Société de colonisation, elle allait permettre de ralentir l’exode de nos familles vers les manufactures de nos voisins du sud.


Un apôtre de charité, membre de cette compagnie de Saint­ Sulpice, qui a déjà tant fait encore tant pour la jeunesse, nour­rissait l'idée de fonder un orphelinat agricole. En 1880, à l'is­sue du mois de Marie et au commencement du mois du Sacré-Coeur, dans l'humble atelier d'un artisan, des hommes animés de son souffle décidèrent de lui venir en aide. (05)•


Ce n'étaient point des chercheurs d'or; bien au contrai­re, ils savaient qu'ils auraient à payer de leurs personnes et de leurs deniers: mais c'étaient des chercheurs d'âmes qui avaient pris pour mot d'ordre: "Fondons un orphelinat, Dieu le veut (05)


Permettez-moi de vous les présenter:

M. François-Xavier Froideveaux (le plus connu du groupe) il tenait une boutique de forge et de ferblanterie au 264 de la rue Saint-Laurent.

M. François-Xavier Montmarquette, boulanger. Joseph Brouchaud, artiste et professeur.

Me M. L.A. Grenier, notaire.

M. Eusèbe Sénécal, imprimeur-éditeur et aussi relieur, rue Saint-Vincent.

M. Georges Laurent, peintre.

M. J.G. Guimond, percepteur à l' Hôtel-Dieu. Godefroi Chapleau, manufacturier de coffre-fort.

M. Gustave-A. Raymond, percepteur au séminaire Saint- Sulpice, rue Notre-Dame.

Me M. Lafleur, notaire au même endroit. Vitalien Pauzé, marchand de fruits. bottin Lovell 's pour l'année 1881-82).


L'un des premiers secours apportés à l'œuvre vint d'une manière digne de mention. Un frère de M. Rousselot, banquier à Nantes, avait promis, durant l’incendie de sa maison, deux mille piastres à une bonne œuvre, si son coffre-fort était épargné; sa prière fut exaucée. Il envoya à son frère, le curé canadien, la somme promise afin qu'il en disposât lui-même, et la somme fut affectée à la fondation de Montfort.(06)


Les fondateurs rencontrèrent sur leur chemin des ennuis, des contrariétés, des objections et des craintes qui n'étaient pas toutes futiles, quelques défaillances même.(06)

La hache du défricheur fait écho à celle du charpentier,

le maçon et le menuisier s'unissent, et tout à coup surgissent comme par enchantement des moulins , des scieries et l’aile droite de l’orphelinat;... une étendue considérable de terrain est tout de suite appropriée à l'établissement naissant, et tous les promoteurs de l'œuvre se groupent autour de ce lieu désormais béni, où l'amour et la charité y exerceront leur empire et leurs bienfaits. (07)


Des habitations se dressent tour à tour pour y abriter ces nouveaux paroissiens de Montfort.


La scierie fut bénite, le 26 juillet 1881, par M. Rousselot, accompagné de M. le curé Antoine Labelle, de M. l'abbé Nantel, supérieur du séminaire de Sainte-Thérèse, et de la plupart des sociétaires qui s'intitulaient: Les organisateurs provisoires laigues des orphelinats agricoles. Le même jour, M. Rousselot fit planter la croix qui s'élève sur la colline voisine et il choisit le site de la première habitation qui se trouva terminée, moins d'un an après, en mai 1883." (08)


LM-023-41

 
 
 

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