LES HÔTELS DE VILLÉGIATURE DES LAURENTIDES
- Mélanie Tremblay
- 7 nov.
- 3 min de lecture
Le 6 juillet 1963, l'Association des Hôteliers de Villégiature des Laurentides servait un banquet gastronomique au Chanteclerc pour honorer l'Honorable Lionel Bertrand, premier titulaire du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche et ministre chargé de l'hôtellerie et de l'artisanat.
À cette époque, dix-sept établissements forment les cadres de l'Association. Leurs noms évoquent de nombreux souvenirs:
- Tremblant Club;
- Mont Tremblant Lodge;
- Le Manoir Pinoteau (Lac Tremblant);
- Gray Rocks Inn;
- Lac Ouimet Club (Saint-Jovite);
- Hôtel Saint-Jovite;
- Laurentide Inn (Sainte-Agathe);
- La Sapinière (Val-David);
- Far Hills Inn (Val Morin);
- Sun Valley (Sainte-Adèle);
- Le Chalet Cochand (Ste-Marguerlte);
- L'Estérel (Ville d'Estérel);
- Cardy-Alpine Inn (Ste-Marguerlte Station);
- Le Chanteclerc (Sainte-Adèle);
- Le Montclair (Sainte-Adèle);
- Wim-Sum-Inn (St-Sauveur-des-Monts);
- Mont-Gabriel Lodge (Ville de Mont- Gabriel).
Ces dix-sept centres de villégiature mettent l'accent sur le confort, l'hospitalité, le service et la bonne table. En 1963, ensemble, ils forment la plus importante agglomération d'hôtels de luxe du pays.
L'énumération de ces centres de villégiatures n'est pas sans évoquer certains personnages à qui la région des Laurentides est redevable de sa réputation gastronomique.
JEAN-LOUIS DUFRESNE depuis 1936 opère La Sapinière dont la réputation n'est plus à faire; 11 descend d'une famille venue à Val-David en 1849. Son père et lui sont des pionniers de l'hôtellerie dans les Laurentides.
BRNBST WHBBLBR, un citoyen américain, arrive à Saint-Jovite en 1885 pour y bâtir un moulin. Son épouse, dont le nom de famille est Fouquet et qui origine d'une famille française de la Nouvelle-Orléans, fonde en 1906 une auberge, qui devient la grande institution laurentienne, le Gray Rocks Inn.
Les deux fils Harry et Tom la dirigent successivement; Tom Wheeler fonde en plus le lac Ouimet Club et une importante compagnie d'aviation pour des fins touristiques et commerciales, Wheeler Air Lines.
BMILB COCHAND, au nombre des pionniers, fait figure de légende. Venu de Suisse en 1911, 11 fonde à Sainte-Marguerite une petite auberge qui devient le Chalet Cochand, inaugure des pentes de ski dès 1924, et instructeur qualifié, fonde la première école de ski dans les Laurentides. Son fils Louis a continué durant de nombreuses années la mission.
JOS RYAN est une figure internationale sur le plan touristique. Puisamment riche et audacieux, il fait, à coup de dollars en publicité dans la presse américaine, connaître son empire du Mont-Tremblant comme centre de ski, où en 1938 il installe le premier télésiège en Amérique, et fait connaître les Laurentides comme paradis du tourisme.
DICK THOMPSON, en 1938, prend possession d'un modeste hôtel de quelques chambres à Sainte-Adèle, qui devient le Chanteclerc.
Cette association implante le tourisme au nord de Montréal, la seule région du Québec où 11 existe vraiment. Elle organise la publicité des Laurentides avec la coopération du Pacifique Canadien. Elle obtient du Dominion Travel Bureau que le nom des Laurentides figure dans la publicité du gouvernement canadien aux États-Unis; elle y fait même des campagnes publicitaires aux lieu et place du gouvernement provincial qui n'en fait aucune. Dans les années 1938 et 1939, elle organise avec le Pacifique Canadien des excursions de ski en provenance de New-York. Elle active, par une publicité formidable, le mouvement et le nombre de trains de ski qui, à chaque fin de semaine, déversent de Saint-Jérôme à Labelle, des milliers de skieurs sur les pentes des Laurentides.
Vers 1940, le gouvernement provincial
fait timidement l'entretien des chemins d'hiver de Montréal à Saint-Jérôme, a avec la coopération financière des marchands et des Chambres de commerce locales. Mais pourquoi pas l'entretien d'hiver jusqu'à Saint-Jovite? Combien de skieurs additionnels ne viendraient-ils pas? L'Association en lance l'idée. Ses porte-parole Tom Wheeler (Gray Rocks Inn) et Ken Harrison (Laurentide Inn) ouvrent une spectaculaire campagne de propagande. Même si les fonds de départ sont maigres, l'Association pose le geste d'avoir son propre chasse-neige; elle l'achète au coût de 13,000 $, une somme énorme pour l'époque le baptise ''Hector'' en hommage à Hector Perrier, député de Terrebonne et Secrétaire de la Province, qui ne tarde pas à obtenir des subventions.
En 1963, ces établissements représentent un investissement immobilier de plus de douze millions de dollars et un investissement en équipement qui dépasse les six millions.
Extrait de: Quarante ans de souvenirs politiques de l'Honorable Lionel Bertrand, les Editions Lionel Bertrand de Sainte-Thérèse, 1976.
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