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Le Win Sum Inn

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 6 juin
  • 3 min de lecture

Une belle d’autrefois disparue de notre village


Jacqueline Dumas, Membre # 20

Chroniqueuse pour Saint-Sauveur



J’aimerais vous raconter l’histoire d’une belle d’autrefois qui, à sa manière, a contribué à la renommée de Saint-Sauveur. Tant que je n’ai pas vu son nom, bien écrit en toutes lettres, je ne savais pas ce qu’il pouvait évoquer ?


La cour arrière du Win Sum Inn dans les années 60

 

Voyons un peu : Winter, pour hiver, Summer pour été. Il fallait y penser : avec deux premières syllabes en anglais (à cause de l’époque), le tour était joué et le nom était trouvé. C’était le Win Sum Inn. Au cœur de la Vallée, la belle auberge portait bien son nom, été comme hiver.



À gauche, Armand Filion et un compagnon de travail devant le Win Sum Inn.
À gauche, Armand Filion et un compagnon de travail devant le Win Sum Inn.

Elle se faisait accueillante pour qui voulait se prévaloir de la fraîcheur de nos montagnes à la belle saison, ou de la poudreuse pour le ski une fois l’hiver venu. Lors des années 40 et 50, le village se développe assez rapidement. Le sol n’étant pas tellement fertile, il est à peine possible d’en retirer autres revenus que la subsistance pour les familles. Les propriétaires des petites fermes ont déjà compris que l’avenir n’est peut-être pas forcément dans le nombre de sillons que creuse la charrue. Les terres se vendent pour y construire des maisons, de nouvelles rues sont ouvertes et la construction va bon train, toujours dans le but d’attirer les visiteurs et d’offrir un lieu de plus en plus intéressant aux touristes.


Saint-Sauveur change de visage, petit à petit. C’est ainsi que des Américains achètent une portion de la terre d’Anthime Filion, avec l’intention d’y construire un hôtel d’un style particulier. Une structure imposante est érigée. On doit la direction des travaux de la fondation en pierres des champs et de toute la structure de bois rond à messieurs Victor Nymark et Ralph Andrey, immigrants venus du Nord de l’Europe quelques années auparavant. Plusieurs ouvriers du village participent également aux travaux. La bâtisse est imposante pour l’époque. Ses 70 pi. par 38 pi. sont répartis sur trois étages qui offrent une vingtaine de chambres. Les travaux sont ensuite interrompus, faute de fonds, croit-on.


Christian Forget raconte que près de huit ans plus tard, Madame Glaveen et son mari rachètent le tout et engagent son grand-père, Armand Filion, pour surveiller la construction, réparer portes et fenêtres et voir à la finition intérieure. Il ajoute que Madame Glaveen et son mari exploitent le Win Sum Inn jusque dans les années 70.



À l’avant, superbes mansardes dominant la structure.
À l’avant, superbes mansardes dominant la structure.

C’était alors un endroit très bien tenu, que les visiteurs appréciaient beaucoup. On y trouvait, outre les chambres, une bonne salle-à-manger, un lounge, un bar et une piste de danse. En été, l’extérieur offrait son lot de divertissements avec la grande piscine, des tables et des chaises de repos. Monsieur Forget évoque ainsi des souvenirs d’enfance : « Nous, les enfants des alentours, avions la permission de madame Glaveen d’aller nous baigner à sa piscine, moyennant 0,25 cents par jour. Nous en profitions souvent ».

En 1960, le prix des chambres varie de 8 $ à 14 $, selon une publicité parue dans The Gazette de Montréal. À la saison d’hiver, une grande patinoire privée est entretenue dans la cour arrière, au grand plaisir des pensionnaires.

 

Après le décès de son mari, madame Glaveen vend l’hôtel à Eddy Thurgesen. Ce dernier ne s’occupe que du bar pendant quelques années, puis cesse toutes les opérations. Des squatters s’installent dans l’ancienne auberge, au grand dam des gens du village. Réjean Aubin raconte qu’une nuit de fin octobre 1980, les résidents de la rue Desjardins voient le ciel s’embraser. Un feu transforme en un monceau de cendres ce qui avait pourtant été une grande fierté dans le village pendant plusieurs années. Le Win Sum Inn n’est plus qu’un souvenir. Une autre « belle » a disparu.

 

 LM-115-20

 
 
 

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