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La Mémoire, 30e anniversaire

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    Admin
  • 6 juin
  • 6 min de lecture


Jeanne Maranda # 213 SHGPH
Jeanne Maranda # 213 SHGPH

Le bulletin trimestriel La Mémoire de la Société d'histoire et de généalogie des Pays-d'en- Haut a vu le jour en mars 1979. Cette publication rapporte depuis déjà trente ans les événements qui ont marqué le parcours de la société, fondée par Messieurs Jacques Gouin et André Joncas. Ces derniers en furent l'âme dévouée et éclairée pendant de longues années.

 

La Mémoire a été le fidèle miroir de la SHGPH où se sont reflétés une quinzaine d’écrivains dont on parle encore, des peintres attirés par les beautés de nos paysages, un sculpteur, un forgeron et un cadranier, sans oublier la colonie d'artistes de la scène installée au bord du lac des Becs Scie. Parler des écrivains de la région, c'est ouvrir un grand livre d'histoire où s'impose, entre autres, la dynastie des Grignon. Celle-ci commence avec Augustin Grignon venu du Wisconsin.


Son fils, le docteur Edmond Grignon (1861-1939), fut une figure légendaire au temps de la colonisation dans les Laurentides. Son frère, Joseph-Jérôme, a résidé pendant trente ans à Sainte-Agathe-des-Monts, où il écrivait dans L'Avenir du Nord, sous le pseudonyme de Nature.





Germaine Guèvremont, une autre descendante de la lignée célèbre, a commencé sa carrière de journaliste avec des contes qu'elle publiait dans la revue Paysanna avant de se lancer dans la série télévisée Le Survenant, œuvre qui a fait rêver toute une génération de jeunes filles.


En 1983, La Mémoire dédiait son numéro 20 à Claude-Henri Grignon (1894-1976), journaliste autodidacte qui avait fait sa marque d’abord avec les « Carnets de Valdombre ». Cette œuvre présentait une collection de 2248 pages de commentaires, de notes, de témoignages et de critiques que nous aurions intérêt à relire ! Que dire aussi de son célèbre roman, Un homme et son péché, paru en 1933, phénomène unique dans le monde entier, avec sept éditions, deux longs métrages, une émission radiophonique et une émission télédiffusée pendant quatorze ans. Le roman est toujours inscrit au programme scolaire.


Son neveu Pierre Grignon, conférencier et écrivain, est né à Sainte-Adèle où il habite toujours. Il se garde bien de déroger à cette noble lignée. Nous avons l’honneur de le compter comme collaborateur de La Mémoire. N’oublions pas les autres écrivains qui ont choisi de vivre parmi nous. Coïncidence ? Ils furent tous, soit avocats, journalistes ou encore fondateurs de journaux qui, malheureusement, ne leur ont pas survécu.


Une liste chronologique commence avec un personnage du nom de Benjamin Testard de Montigny, appelé Testard, né à Saint-Jérôme en 1838. Il s’est vanté d'être le fils d'un des premiers colons de Saint-Jérôme. Avocat, journaliste, traducteur et fondateur de l'Étendard. Pionnier des propagandistes de la colonisation, il a publié un traité sur le sujet, intitulé Le Nord de Montréal.



Arthur Buies
Arthur Buies

Un nom qui a laissé sa marque est celui d'Arthur Buies (1840-1901). Avocat, journaliste libre-penseur, anticlérical, ce dernier a fondé deux journaux : La Lanterne et l'Indépendant. Grand voyageur, il a adhéré à la cause de la colonisation du Nord et fut secrétaire et collaborateur dévoué du curé Labelle pendant plusieurs années.


Avocat, historien, journaliste au journal le Canada, il fut chroniqueur parlementaire et conservateur de la Bibliothèque de Montréal. On lui doit plus de deux mille articles depuis 1914, sans oublier sa trilogie sur Jeanne LeBer, une des plus grandes œuvres romanesques de notre littérature. Son épouse, Michèle LeNormand, journaliste au Devoir, nous a laissé des lettres d'amour échangées avec le poète Albert Lozeau alors qu'elle n’avait que seize ans; un amour qui dura jusqu'à son mariage avec Léo-Paul Desrosiers.


Léo-Paul Desrosiers (1896-1967) a passé les quinze dernières années de sa vie à Saint-Sauveur.
Léo-Paul Desrosiers (1896-1967) a passé les quinze dernières années de sa vie à Saint-Sauveur.

Rosario Venne, (1901-1980) est né à Saint-Hyppolyte où il séjourna vingt-deux ans. Journaliste et poète, il a fondé le journal L'Écho du Nord et a écrit sous le pseudonyme «Cahin Caha». Grand admirateur de Lamartine, il a publié deux livres de poésie élégiaque.


Claude Aubry est né à Morin-Heights en 1914 et fut bibliothécaire à Ottawa. Son œuvre comprend des livres pour enfants, suivis de plusieurs romans qui furent médaillés. Le Prix Claude-Aubry, créé en 1981, récompense les auteurs de littérature jeunesse.


Yves Thériault
Yves Thériault

Un auteur dont on ne peut oublier le nom ni les œuvres est Yves Thériault (1915-1983). Né à Rawdon. C’est l’un des rares écrivains à avoir vécu de sa plume grâce à ses livres qui connurent des succès immédiats.


On pense à Agaguk traduit en six langues, à Ashini, à La fille laide et à ses nombreux contes publiés dans les journaux et les magazines. On l'a comparé à l'auteur américain William Faulkner parce que sa prose se rattache à la tradition américaine.


Plus près de nous, on entend encore la voix de Gaston Miron, né à Sainte-Agathe-des-Monts (1928-1996), nous récitant les vers admirables de son Homme rapaillé. Notre barde national est de la lignée des Crémazie et des Nelligan. En 1953, il fonde la maison Les Éditions de l'Hexagone avec un groupe de jeunes désireux de changement, dont Olivier Marchand et Mathilde Ganzini, membres actifs de la société.



Marc-Aurèle Fortin à l’œuvre
Marc-Aurèle Fortin à l’œuvre

Marc-Aurèle Fortin, (1918-1970) le «peintre des grands ormes», est né à Sainte-Rose, mais a vécu à Shawbridge et à Piedmont à partir de 1920. Il a peint plus de huit mille tableaux. Travaillant sans relâche, mais pauvre et exploité de son vivant, il n'a pas connu la gloire qu'on lui connaît de nos jours.











Henri Fortin
Henri Fortin

Henri Fortin (1918-2004), peintre sculpteur de Val-David et de Saint-Adolphe-d’Howard, est né à Montréal. Élève de Jean-Marie Gauvreau en ébénisterie, il a débuté sa carrière en décorant les corbillards! En 1952, il s'installe à Saint-Sauveur où il restaurera les quatorze stations du chemin de croix du cimetière. Homme engagé, il fonde le local de la fraternité des charpentiers et menuisiers d'Amérique.









« Ce pays que je considère linéaire, il faut le voir, le parcourir, le vivre, pour bien le percevoir »
« Ce pays que je considère linéaire, il faut le voir, le parcourir, le vivre, pour bien le percevoir »

Roland Pichet, diplômé de l’École des Beaux-Arts de Montréal, élève d’Albert Dumouchel, graveur et lithographe, s'installe à Piedmont en 1971. On lui doit « Suite laurentienne », une série de vingt-cinq aquarelles et une quinzaine de toiles acryliques qui se retrouvent dans des collections privées et dans des musées.


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Et pour parler de tout ce beau monde, mentionnons l’apport de l’historien d’art Guy Robert, natif de Sainte-Agathe-des-Monts et résident de Sainte-Adèle. On feuillette avec plaisir les deux magnifiques albums consacrés aux œuvres exposées au Musée d'art contemporain de Montréal. Il collabore régulièrement au périodique Vie des arts. Ses nombreuses monographies sur les peintres québécois lui valent la première place de critique et historien d'art au Québec.


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Zénon Alary, sculpteur de chez-nous


Si vous passez par Mont-Rolland, il faut visiter le musée animalier de la région où sont exposées les grandes bêtes sculptées dans le bois par Zénon Alary. Né à Saint-Sauveur (1894-1974), élève d’Alfred Laliberté et de Elzéar Soucy, il n'a pas été apprécié de son vivant et avait peine à trouver du travail. On le disait cinquante ans avant son temps, à une époque où la sculpture était synonyme d'oisiveté.


Saisir le mouvement semblait un jeu facile pour lui.
Saisir le mouvement semblait un jeu facile pour lui.
Grand animalier, l’humain ne lui était pas étranger.
Grand animalier, l’humain ne lui était pas étranger.

Collection Nicole Duquesne / Marthe Thiery et Albert Duquesne au lac des Becs Scie.
Collection Nicole Duquesne / Marthe Thiery et Albert Duquesne au lac des Becs Scie.

Les artisstes…                                                                 


Les artistes de la scène, quant à eux, ont établi leurs quartiers généraux durant la belle saison dans la région du joli lac des Becs Scie. Ils étaient une quinzaine de comédiennes et de comédiens dont on connaissait les noms grâce à leur talent et à leur notoriété. Citons entre autres Albert Duquesne, son épouse Marthe Thierry, Fred Barry, Olivette Thibault, Mimi d'Estée, Jean-Pierre Masson, Henri Poitras. Plusieurs membres de la famille Gascon passaient également la belle saison dans notre région.


Les métiers …

 

Si on mentionne le forgeron Louis-Napoléon Ratelle, c'est que son petit-fils a très fièrement raconté dans les pages de La Mémoire le délicat travail de la fabrication de la roue de fer qui servait à protéger les roues de bois des charrettes de l'époque. Du grand art ! Un forgeron, c'est un artiste qui mérite qu'on parle lui.



Le cadranier …


Voilà un nouveau mot dans notre vocabulaire qui, pourtant, illustre un art millénaire. On trouve des cadrans solaires chez les Égyptiens, les Grecs, peut-être même chez les hommes des cavernes ! Claude Naud, ingénieur, membre de la société, a conçu en l’an 2000 le Cadran solaire fleuri de Labelle. Lorsque vous irez l'admirer près de l'ancienne gare de la municipalité de Labelle, vous reconnaîtrez les matériaux utilisés, tous récupérés lors de la démolition de la voie ferrée reliant Saint-Jérôme à Mont-Laurier. Le cadran est fleuri tout l'été, d'où son nom ! Et il donne l'heure exacte… quand il fait soleil !


Ce bref survol des trente dernières années de la SHGPH nous donne un aperçu de sa richesse et de son importance dans la région.



Les collaborateurs et collaboratrices à La Mémoire, dont on a évoqué le passage ou le séjour, ont laissé des témoignages et des œuvres qui nous enchantent toujours.


Ils et elles ont démontré qu’une société d’histoire est un atout dans une région et qu’en faire partie est un privilège. L’histoire se crée à partir d’une foule de petites choses, mais surtout de ce qui reste dans

les mémoires.


Longue vie à La Mémoire, Longue vie à la SHGPH !

LM-113-11

 
 
 

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