Visite au musée Zénon Alary
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- 18 juin
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 juin
Recherches : Élaine Cousineau, membre # 504
Le 29 mars dernier, la Société organisait, pour ses membres, une visite au musée Zénon Alary, situé à Sainte-Adèle, dans le secteur Mont-Rolland, plus précisément dans les locaux de l’ancien Hôtel de Ville.
Ce musée a été érigé à la mémoire du sculpteur Zénon Alary (1894-1974) et on y retrouve plus de 250 sculptures de l’artiste animalier.
Zénon Alary, sculpteur animalier
Natif de Saint-Sauveur-des-Monts le 9 octobre 1894, Zénon Alary a commencé tout jeune à s’adonner à la sculpture. Un bout de bois trouvé sur son chemin et il lui donne forme… c’est ainsi que le goût de l’art a grandi en lui depuis sa plus tendre enfance.
Il a été draveur, bûcheron et même sculpteur de pierre pour des monuments de cimetières à Montréal.
En 1936, ayant perdu son emploi, il commence à s’adonner à la sculpture sur bois, ce qu’il aimait le mieux faire. La crise l’amène vivre à Sainte-Adèle, le rendez-vous mondain de l’époque, où il sculptait des cadres, des épinglettes et boucles d’oreilles en forme d’oiseaux, hirondelles, faisans, oies, etc. C’est ainsi qu’il s’est fait connaître auprès des touristes qui lui achetaient « un petit souvenir du Nord ».

Il ouvre un atelier sur la rue Morin, près du Sainte-Adèle Lodge. Il s’installera finalement entre l’ancienne route et la route 11 (aujourd’hui la 117), près du pont de Mont-Rolland.
Les plus vieux se souviendront de l’orignal grandeur nature qu’il avait sculpté et peint pour ensuite l’installer sur son terrain, près de la route. On dit que l’œuvre était d’un tel réalisme qu’elle attirait de véritables orignaux.
Sculpteur animalier et écologiste avant la lettre, Zénon Alary était un homme de la nature, passionné, qui a laissé derrière lui des sculptures inspirées de la faune canadienne et de nos magnifiques paysages lauren-tiens.
Il s’éteint en 1974 à l’âge de 80 ans.
Sculpteur animalier et écologiste avant la lettre, Zénon Alary était un homme de la nature, passionné, qui a laissé derrière lui des sculptures inspirées de la faune canadienne et de nos magnifiques paysages laurentiens.
Il s’éteint en 1974 à l’âge de 80 ans.
Il a côtoyé de grands maîtres
Dans un hommage rédigé par Simone Constantineau et couronné en 1981 par La société d’histoire des Pays-d’en-Haut, nous apprenons que Zénon Alary a côtoyé les maitres de l’époque, Elzéar Soucy et Alfred Laliberté, desquels il a beaucoup appris. Simone Constantineau conclut son texte ainsi : « Malgré tant de douceur et de calme, il lui fallait une force de caractère indéfectible pour continuer, dans cette période où sculpter était synonyme d’oisiveté. Il a persévéré, gravissant à petits pas ce chemin tortueux qui mène à la gloire. Car le talent ne suffit pas, l’art exige bien davantage, il faut lui consacrer toute une vie. Il y avait entre nous une tendresse simple, une tendresse d’habitude sans soupçon ».
Simone Constantineau

Simone Constantineau est la fondatrice du musée Alary et pour elle, les œuvres de Zénon Alary ont une valeur inestimable. Elle s’est donnée comme mission de les préserver le plus longtemps possible.
Dans les années 60, Simone Constantineau ignorait tout des musées. Voisins du sculpteur, elle et son conjoint s’appliquaient à rendre de menus services à l’artiste solitaire qui passait le plus clair de son temps dans son atelier, absorbé par son travail : « Je préparais ses repas, nous tondions sa pelouse, etc. Nous l’invitions parfois à souper. Sitôt le repas terminé, il regagnait son atelier ». Un homme de peu de mots, timide, un homme de toutes les fragilités, peut-on lire dans l’un des rares ouvrages consacrés au sculpteur. Fasciné par le travail de l’artiste, Simone Constantineau considérait important de conserver ses sculptures à Mont-Rolland : « Je lui avais dit un peu avant sa mort : ne vendez plus vos œuvres, un jour il y aura un musée », se souvient Simone Constantineau. « À l’époque, je ne savais que ce serait moi qui m’embarquerais dans cette aventure », lance-t-elle en riant.
Naissance du musée
Après la mort du sculpteur, en 1974, Simone Constantineau, tel un capitaine sans équipage, entreprend la longue traversée des écueils qui se dressent entre elle et son projet de musée : « Au début, personne ne voulait y croire. J’ai d’abord placé mes propres sculptures à la Caisse populaire de Mont-Rolland. Ensuite, au centre communautaire et au presbytère ». Autour de 2000, elle s’installe dans un local situé dans l’ancienne école des garçons de Mont-Rolland, qui par la suite a fait office d’Hôtel de Ville. En 2003, La Ville cède la bâtisse à Simone Constantineau, lui permettant ainsi de jeter l’ancre et de concrétiser son projet.
Le Musée survit grâce aux revenus générés par le marché aux puces situé dans un local adjacent. Les familles adéloises peuvent s’y procurer des vêtements à bon marché : « C’est la guenille qui fait marcher le musée », s’amuse à dire la directrice. Le musée tire également des revenus de la location de salles pour des événements, des mariages, des groupes de discussion, etc.
Armée de sa seule détermination à conserver un patrimoine culturel local, cette dame passionnée est parvenue à constituer une importante collection des œuvres de Zénon Alary.
Inquiète pour l’avenir
Toutefois, la directrice du musée s’inquiète pour l’avenir, car à ce jour, aucune relève sérieuse ne semble disposée à prendre le relai. D’une façon artisanale et sans ressources, Simone Constantineau a réussi, à l’arraché, à conserver et valoriser un patrimoine adélois. Les inquiétudes de la directrice sont fondées, surtout lorsque l’on se rappelle que la ville de Sainte-Adèle a laissé filer le projet du musée Claude-Henri Grignon qui sera accueilli et soutenu par la Ville de Saint-Jérôme en 2007. (L'Espace Claude-Henri-Grignon est situé au 101, place du Curé-Labelle à Saint-Jérôme.)
Avis de recherche
Toujours aussi désireuse d’agrandir la collection de sculptures de Zénon Alary, la fondation du musée lance un appel à ceux qui en possèdent et qui n’ont plus l’espace nécessaire pour les exposer à leur juste valeur.
Quelques œuvres du sculpteur animalier




Références : Extraits d’articles parus dans :
ACCÈS, 29 août 2008, texte et photo de Madame Constantineau : André Bérard ACCÈS, 31 janvier 2012, texte de Christine Laniel
Photos 1, 2 et 3 des sculptures et
notes biographiques : http://pages.videotron.com/zenon/
Photo 4 : Carmelle Huppé
LM-122-28
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