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Les six panneaux thématiquesdu circuit patrimonial de Saint-Sauveur

L’église, au cœur du village


Comme beaucoup de municipalités au Québec, le village de Saint-Sauveur s’est construit autour de son église qui est demeurée le point central de toute activité. Au cours des années, la vocation de Saint-Sauveur a changé pour devenir un centre touristique de premier ordre tout en conservant son caractère villageois.


C’est afin de mieux faire connaître l’histoire de la municipalité au travers de son patrimoine bâti, tant à la population locale et environnante qu’aux nombreux touristes, que l’idée d’élaborer un circuit patrimonial a germé dans la collectivité.


C’est au tout début de l’été 2011 que fut officiellement inauguré le circuit patrimonial de Saint-Sauveur. Ce parcours historique est une réalisation de la Ville de Saint-Sauveur en collaboration avec le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, de La société d'histoire et de généalogie des Pays-d'en-Haut et de la MRC des Pays-d'en-Haut.

 

Ceux qui ont fait l’histoire de Saint-Sauveur


Puisque les textes du circuit patrimonial n’ont pas été intégrés à la brochure publiée par la ville de Saint-Sauveur en 2012, la présentation qui suit se veut un complément pour nous en faciliter la visite. La révision des six panneaux ayant également échappé à la supervision par la Société, nous en reproduisons intégralement, dans les pages suivantes, les textes tels qu’ils ont été conçus et apparaissent aux six emplacements. Il est à noter que la brochure est disponible au kiosque touristique situé au parc Georges-Filion, angle des rues Principale et Filion où se trouve le panneau no1.

Nous nous attardons spécialement à ce que nous racontent les panneaux thématiques présentant ceux qui ont fait l’histoire de Saint-Sauveur. C’est une invitation à redécouvrir un Saint-Sauveur où se croisent un passé de survivance et un présent dynamique.


Emplacement des six panneaux thématiques dans le village, « D’hier à aujourd’hui »

Source : La Mémoire, bulletin # 123, été 2012.
Source : La Mémoire, bulletin # 123, été 2012.

D’hier à aujourd’hui, la nature apprivoisée


« À cinq ou six milles de l’église de Saint-Jérôme, commençait la forêt, regardée comme inaccessible. [Au nord], il n’y avait plus, au-delà, qu’un printemps fugitif, qu’un été illusoire »

Arthur Buies, « Chronique du 24 août 1882 »

Les premiers temps.
Les premiers temps.

À l’instigation du curé Labelle, des colons viennent pourtant s’établir dans cette forêt qu’ils transforment peu à peu, à force d’un travail acharné et épuisant. Ils s’appellent Jean-Baptiste Desjardins, Théophile Guindon, Antoine Paquin, Léon Raymond, Orphir Demers. Certains d’entre eux ont choisi de fuir les troubles de Saint-Eustache pour le calme des montagnes. En 1850, 263 colons sont établis à la mission de la Circoncision qui devient la Paroisse de Saint-Sauveur, cinq ans plus tard.

Voyage de foin, vers 1920.
Voyage de foin, vers 1920.

Un travail ardu


Le travail est dur et toute la famille y participe. Femmes et enfants doivent faire le train, traire les vaches ou couper le bois de chauffage, pendant que les hommes travaillent aux chantiers ou à la construction du chemin de fer, pour 10 ou 12 cents de l’heure. Le sol étant pierreux, les paysans se consacrent bientôt à l’élevage et coupent le bois des forêts pour le vendre à Montréal. Puis, apparaissent forges, tanneries, beurreries, moulins et autres industries de l’époque. 


Gare et Hôtel Val-Riant.
Gare et Hôtel Val-Riant.

L’arrivée du train

À la fin du XIXe siècle, l’arrivée du train brise l’isolement du village ; et plus tard, l’apparition de l’automobile, la construction de la route 11 (actuelle 117), puis celle de l’autoroute 15, en 1962, donneront, chaque fois, un nouvel essor à Saint-Sauveur.


Comme tous les villages du Québec, Saint-Sauveur s’est développé autour de sa rue Principale, d’abord appelée chemin du Grand Ruisseau, où se rassemblent les commerces, les services et les gens importants : maires, marchands, médecins et autres notables.


Dès les années 1880, les agriculteurs vendent leur production à la beurrerie d’Edmond Brosseau située sur la rue Principale. En 1909, ils peuvent se procurer des produits de premières nécessités au magasin général du maire François-Xavier Clouthier.


En 1929, Saint-Sauveur comptait 37 maisons et quelques commerces, dont la boulangerie Pagé, la forge des Ra-telle ou celle de Jules Beauchamp, voisine du salon du barbier Albert Forget. Sur la rue Principale, on trouvait aussi la maison du docteur Joseph-Octavien Lapointe et celle du notaire Joseph Chevalier, qui servait également de bureau de poste.


Avec la montée dans le Nord des premiers trains jusqu’à Piedmont, en 1892, la rue Principale est envahie en hiver par les skieurs et vacanciers de plus en plus nombreux. Ils occupent les hôtels et même les maisons privées, moyennant rémunération, bien entendu !


Forge et famille Ratelle.
Forge et famille Ratelle.

On raconte au village


De 1849 à 1853, les colons devaient aller à pied jusqu’à Saint-Jérôme, à vingt-cinq milles de distance, pour acheter leurs provisions. Jean-Baptiste Dufresne et son épouse racontent qu’ils ont passé trois mois à manger des pommes de terre cuites sous la cendre et à boire une infusion d’écorce d’érable.


Quand quelqu’un tombait malade, on le soignait avec des produits naturels : la gomme d’épinette cicatrisait les entailles; les tisanes de menthe, d’écorce de pruche ou de thé des bois revigoraient; les cataplasmes de moutarde décongestionnaient les bronches ; et il ne faut

pas oublier la boisson la plus naturelle après l’eau et le lait : le petit whisky blanc, à cinq cents le verre, qui nettoyait la gorge et réchauffait le dedans.


À la fin du XIXe siècle, Patrick Goyer livre, en voiture à cheval, un bon « pain de fesse » qui coûte 7 cents. Au magasin général, on peut se procurer une douzaine d’œufs frais pour 12 cents, une livre de beurre « en tinette » à 15 cents et un coq engraissé pour un dollar. On peut casser la croûte au restaurant de la famille Aubin, en face de l’église, ou prendre un verre dans l’un des trois hôtels de la rue Principale : la Pension Michel, l’Hôtel Plouffe et l’Hôtel Camille Beaulieu.

St-Sauveur Medecine » vers 1950.
St-Sauveur Medecine » vers 1950.

D’hier à aujourd’hui, l'église au cœur du village

Au Québec, le clocher de l’église permet souvent de repérer le cœur d’un village...



L’église en 1905
L’église en 1905

La paroisse

D’abord rattachés à la paroisse de Saint-Jérôme, les pionniers de Saint-Sauveur ont ensuite la possibilité de se rendre à la desserte de Sainte-Adèle à partir de 1846. Quatre ans plus tard, avec la création de la mission La Circoncision, les célébrations religieuses peuvent avoir lieu dans la paroisse, qui prend le nom de Saint-Sauveur le 10 février 1854, et la messe est célébrée dans une chapelle érigée peu avant l’arrivée du premier curé, Gédéon Watier.


Chapelle (devant, à droite, le notaire Chevalier). vers 1860.
Chapelle (devant, à droite, le notaire Chevalier). vers 1860.

De la chapelle de bois à l’église de pierre

La chapelle de bois, construite par les paroissiens avec les matériaux disponibles, sert pendant plus de quarante ans avant d’être gravement endommagée par la foudre en 1895.


Le désir de doter la paroisse d’un édifice plus noble incite le curé Philibert Saint-Pierre à prêcher pour la construction d’une église de pierre. En 1897, Casimir Saint-Jean, l’architecte qui a déjà construit la cathédrale de Saint-Jérôme, reçoit le mandat de préparer les plans et devis de l’église de Saint-Sauveur. Le projet prend forme : on fait venir les pierres de Montréal, les trois cloches de Normandie. La nouvelle église sera consacrée en 1905.


Le cimetière et son « allée des Polonais »


En 1932, après avoir été le lieu de sépulture de plus de 2 800 paroissiens, le cimetière, adjacent à l’église manque d’espace : on le déménage plus au nord. Il sera agrandi et muni d’un columbarium en 1983. On y trouve notamment de nombreux noms polonais, dont celui d’Adam Brzezinsky, qui fut le premier à y être inhumé en 1954. D’autres familles polonaises firent de même, séduites par la tranquillité des lieux.



Statue de l’allée des Polonais.
Statue de l’allée des Polonais.

Le curé : prédicateur, administrateur et stratège


À l’ombre du clocher rythmant le jour de ses trois angélus, matin, midi et soir, l’église est le lieu de rassemblements réguliers. Après la messe du dimanche, les citoyens se retrouvent sur le parvis pour échanger les dernières nouvelles, planifier les récoltes et assister à des ventes aux enchères. Jusqu’en 1945, un crieur annonce les corvées, les naissances, les décès…


Parmi la vingtaine de curés qui veillent aux destinées de la paroisse, plusieurs ont une influence positive sur la société civile. Certains imposent leurs vues dans le domaine municipal, comme l’abbé Louis-Aldéric Desjardins, qui crée la première Caisse populaire locale et « force » les élus à faire cesser pour un temps la vente d’alcool dans les trois hôtels du village.

 


Jean-Adam (1924-1992)


Curé de 1969 à 1992, Jean Adam fut un prédicateur exceptionnel et un homme impliqué dans sa communauté. C’est à lui que Saint-Sauveur doit, en 1975, la fondation du Club Optimiste. Son charisme, son humour et sa verve lui ont valu que son nom soit donné à la route qui relie Saint-Sauveur à Morin-Heights. Les paroissiens se rappellent, par exemple, qu’en mai 1984, il leur lançait un vibrant appel pour la réparation de l’église : « Mes très chers enfants, c’est votre vieille mère église qui vous parle… ». Les bénévoles s’étaient alors mis au travail, mais la restauration du toit ne fut cependant terminée qu’après son décès.

 

 

On raconte au village


En 1991, des ossements humains sont mis au jour près de l’église par des travaux d’excavation, qui sont aussitôt arrêtés ; la police enquête… Finalement, c’est la secrétaire du presbytère, madame Marielle Chartier, qui résout l’énigme. Au cours des ans, la rue s’est élargie en empiétant sur le terrain du premier cimetière où sont restés les corps de quelques défunts, en 1932.


Une fois l’an, le curé faisait la tournée des familles pour s’enquérir de la foi de ses ouailles, réconforter les malheureux et prier avec eux, mais surtout, pour recueillir la dîme. Il en profitait pour faire le recensement de ses paroissiens, comme le rapporte le curé Rosario Laurin : « Au terme de ma visite annuelle, en date du 16 août 1959, la paroisse compte 532 familles résidentes pour un total de 1701 communiants et 361 non-communiants. Quelque 617 familles de villégiateurs s’ajoutent aux résidents, dont 40 % sont protestants ».



D’hier à aujourd’hui, lire la vie



Certains livres ouvrent à la vie ceux qui ont appris à les lire…


Les écoles


Au village, en 1898, l’enseignement est dispensé dans la maison d’Edmond Chartier, qui sert de première école. Une institutrice gagne 100 $ par année (50 cents par jour). Trois écoles de rangs ont ensuite été ouvertes ; et en plus d’y enseigner à des enfants d’âges différents, « la maîtresse », qui ne peut être mariée, doit y loger et s’y nourrir.


En septembre 1914, les 90 enfants du village se présen- tent devant les Filles de la Sagesse, qui ont transformé l’hôtel Plouffe en école. Six ans plus tard, des institutrices laïques prennent la relève, jusqu’à la construction du couvent Marie-Rose, où en 1927, 108 garçons et filles sont regroupés en trois classes par les sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie.


Vingt ans plus tard, les garçons vont à l’école Saint- Édouard, dirigée par les Clercs de Saint-Viateur ; et l’école Marie-Rose est relocalisée dans une bâtisse neuve. En 1968, avec la création du ministère de l’Éducation, les deux institutions seront confiées à la Commission scolaire des Laurentides, puis l’école Saint- Édouard deviendra l’École de la Vallée. Chacune ac- cueille désormais de 300 à 450 élèves, chaque année.


Maison d’Edmond Chartier 27, de l’Église, vers 1940.
Maison d’Edmond Chartier 27, de l’Église, vers 1940.
École du lac Marois, 1924.
École du lac Marois, 1924.
Première école Marie-Rose, 1927  /  École Marie-Rose, vers 1949
Première école Marie-Rose, 1927 / École Marie-Rose, vers 1949

La bibliothèque


Pivot des équipements culturels, une bibliothèque française est fondée en 1952 par Mme Florent Legault et le vicaire Germain Coulombe. Un comité de bibliothèque anglaise est peu après accueilli dans les locaux de l’église St Francis of the Birds. Les deux fusionnent en 1974, et s’installent dans l’ancien bureau de poste. Aujourd’hui, elle est située dans le Chalet Pauline-Vanier.


On raconte au village


En hiver, à l’école, un des garçons avait la responsabilité de maintenir un bon feu dans la « truie », un poêle placé à côté du bureau de la maîtresse. L’ameublement était rudimentaire : deux rangées de quatre tables étroites accommodaient les élèves, assis sur des bancs grossiers et sans dossier. Les anciens se souviennent des institutrices des an-nées 20, Mme Lecavalier, sa fille Hortense, et Mme Sarah Moore.


D’hier à aujourd’hui, tous les hivers



De l’isolement à l’or blanc des neiges


Quand arrive l’hiver, les Sauverois d’antan hibernent pendant de longs mois. Il faut se battre contre le froid et la neige… Dans les rues, dont on ne dégage que le devant des maisons, la neige s’accumule, écrasée par le passage des voitures à cheval, traîneaux aux lisses de métal ou larges « sleighs » capables de transporter plusieurs passagers. Au XIXe siècle, pour l’habitant, la neige est un obstacle, tout comme la mon- tagne, sauf pour le revenu qu’il tire de la vente du bois qu’il y coupe.


À la veillée, les familles organisent des soirées de danse et jouent aux cartes, à l’Euchre, à la Dame de pique ; et les enfants s’amusent avec des toupies qu’ils se font…


Les trains de neige


Mais avec l’accès au chemin de fer, le difficile des hivers de neige s’allège et la vie des Sauverois, hôteliers, aubergistes et autres com- merçants, est transformée par l’affluence grandissante des touristes. L’arrivée des premiers trains de neige, en 1927, accélérera ce change- ment dans la façon de vivre dans le Nord. Au cours de l’hiver 1938- 1939, le Canadien Pacifique (CP) bat ainsi un record en comptant 11 000 voyageurs en une seule fin de semaine. À la même époque, le Canadien National (CN) organise jusqu’à 31 convois au cours d’une fin de semaine. Pour les Montréalais, « monter dans le Nord » devient une aventure qui fait rêver.


Les développeurs comme Victor Nymark et Per Hall font leur marque. Plus tard, Jacques Hébert et Guy Piché créent Saint-Sauveur internatio- nal, qui regroupe les stations Mont-Saint-Sauveur, Mont-Avila, Morin- Heights, Mont-Gabriel et Mont-Olympia. Aujourd’hui, Saint-Sauveur est devenue l’une des destinations d’hiver les plus importantes au Québec.


Les sœurs Wurtele, vers 1930.
Les sœurs Wurtele, vers 1930.

On raconte au village


Des années 1940 à 1960, Saint-Sauveur comptait deux clubs de ski d’élite, les Red Birds (garçons) et le Penguin Club (filles), ainsi que des professeurs émérites comme le duc Dimitri Luchtenberg de Beauharnais, qui a contribué aux succès sportifs des sœurs Rhoda et Rhona Wurtele, des médaillées olympiques formées chez nous !


D’hier à aujourd’hui, une ville de service



Saint-Sauveur : paroisse, village et ville

 

Incorporée en 1855, la Paroisse de Saint-Sauveur, avec à sa tête le maire William Henry Scott, couvre alors une superficie trois fois plus grande qu’aujourd’hui. Pendant 68 ans, les territoires civils et religieux demeurent les mêmes, jusqu’à l’incorporation de nouvelles municipalités : Piedmont (1923), Prévost (1926) et Sainte-Anne- des-Lacs (1946). Mais la scission la plus marquante demeure celle qui donne lieu, en 1926, à la création du Village de Saint-Sauveur-des-Monts, enclavé dans la partie nord-est de la paroisse.

Premier hôtel de Ville, 195, rue Principale.
Premier hôtel de Ville, 195, rue Principale.

Maires de la Paroisse


De 1855 à 2002, 21 maires se sont succédé à la Municipalité de la Paroisse de Saint-Sauveur. Certains sont restés en poste pendant plusieurs années : François-Xavier Clouthier (36 ans), Henry H. Briffet (23 ans) et Charles Garnier (16 ans).



François-Xavier Clouthier
François-Xavier Clouthier

Maires du Village


À partir de 1926, 15 maires ont tenu les rênes du Village de Saint- Sauveur-des-Monts. Celui ayant connu la plus longue administration est sans contredit celle de Georges Filion, qui a été maire du Village pen- dant 26 ans.


François-Xavier Clouthier (maire de 1885 à 1921)


Maire à 30 ans, François-Xavier Clouthier mène les destinées de la Pa- roisse d’une main de maître.Propriétaire du magasingénéral, il possède plusieurs terrains et propriétés. Membre fondateur de la Caisse d’économie et préfet du comté de Terrebonne pendant 16 ans, le maire est également nommé président de la Fabrique, dont il soutient le projet de construction de l’église de pierres.



Georges Filion
Georges Filion

Georges Filion (maire de 1973 à 1993 et de 1996 à 2005)


Devenu maire à l’âge de 34 ans, Georges Filion sera le principal artisan de la fusion du Village et de la Paroisse (survenue en 2002), avant de poursuivre son mandat comme maire de la Ville de Saint-Sauveur. Il contribue aussi à la mise en place de la Municipalité régionale de comté (MRC) des Pays-d’en- Haut, dont il est préfet pendant dix ans.

 

On raconte au village


Il paraît que le lendemain de son élection à la mairie, François-Xavier Clou- thier était derrière le comptoir de son propre magasin et prenait plaisir à rap- peler à certains clients qu’il ne les avait pas vus la veille au soir parmi les fê- tards qui avaient envahi la devanture de son magasin pour lui chanter : « Il a

gagné ses épaulettes » !


À gauche, Saint-Sauveur en 1950 /  À droite, Saint-Sauveur en 2010
À gauche, Saint-Sauveur en 1950 / À droite, Saint-Sauveur en 2010

D’hier à aujourd’hui, le rêve du chanoine Baugh


Une communauté anglicane sous le patronage d’un saint catholique!


Comme plusieurs étudiants de l’Université McGill, Horace Grenville Baugh vient faire du ski à Saint-Sauveur dans les années 1940 et s’émerveille de la beauté du paysage. Ordon- né pasteur de l’Église anglicane quelques années plus tard, il s’installe avec son épouse à Morin-Heights, où il supervise la construction de la Trinity Church. Mais il garde à l’esprit un vieux rêve, celui d’implanter une chapelle pour les skieurs.


La chapelle anglicane


En 1950, il reçoit l’appui de son évêque et celui d’éminents hommes d’affaires de la communauté anglophone qui l’aident à concrétiser le projet de construire une chapelle anglicane à Saint-Sauveur. Le capitaine E. J. Rodgers est nommé syndic, H. E. Dinsdale et John Henry Molson offrent le terrain et le bois pour construire la chapelle. Victor Nymark propose le concept d’une structure en bois rond, lui qui a prouvé son ex- pertise en participant à la construction du Château Montebel- lo, de l’hôtel du Mont-Gabriel et de l’Alpine Inn. L’architecte Erwin Bamberger collabore à cette réalisation en 1952.

 

Son intérieur


L’architecture unique de la chapelle est rehaussée par une chaire faite d’une figure de proue provenant d’un voilier construit par le grand-père de John Henry Molson et de lanternes de cuivre du bateau Île-de-France, un don du capi- taine Rodgers ; des vitraux y évoquent les paysages et une vingtaine d’espèces d’oiseaux des Laurentides. On rap- pelle ainsi saint François d’Assise, qui sert de patron à la paroisse sous le nom de St Francis of the Birds. C’est J. H. Molson lui-même qui l’a proposé, tout comme il suggèrera plus tard que le Chalet Pauline-Vanier, bâti sur des ter- rains dont il fait cadeau à la Ville, évoque l’épouse du gouverneur général Georges Vanier.


On raconte au village


L’église anglicane, c’était l’église des skieurs. Le pasteur Baugh leur offrait chaque année une messe spéciale, où il les bénissait, avec leur équipement ; une pratique adoptée ensuite par l’église catholique. Pendant quelques années, fidèles à l’affection du saint patron François d’Assise pour les oiseaux, on a aussi procédé à une cérémonie de béné- diction des chats, chiens et oiseaux de compagnie.

En 1958, de gauche à droite : Chipman Dury, Canon Cyrus Baugh, père d’Horace, Lucille Wheeler, deux dames non identifiées, Dorothy Baugh, Horace Baugh, Hazel Molson, Talbot Nelles et John Henry Molson.
En 1958, de gauche à droite : Chipman Dury, Canon Cyrus Baugh, père d’Horace, Lucille Wheeler, deux dames non identifiées, Dorothy Baugh, Horace Baugh, Hazel Molson, Talbot Nelles et John Henry Molson.

LM-132-05

 
 
 

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33, avenue de l'Église
Saint-Sauveur, Québec, Canada
J0R 1R0

 

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