Les fondateurs de la société : Jacques Gouin et tous les autres…
- Admin
- 6 juin
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Jacques Gouin, fondateur et ex-président
de La société d’histoire des Pays-d’en-Haut, raconté par André Joncas

Depuis quelque temps déjà, notre président, Pierre Gravel, me demandait d’écrire mes souvenirs au sujet des fondateurs de notre Société. Ainsi que je l’ai plusieurs fois exprimé, étant autodidacte, je choisis toujours la langue de chez nous, celle que Claude-Henri Grignon affectionnait, au grand désarroi des puristes de la langue de Molière remplacée au Québec par la parlure québécoise.
Dans un article paru dans les cahiers de la Société d’histoire des Pays-d’en-Haut, à l’automne 1979, Jacques Gouin disait : « Le vendredi soir 25 août a eu lieu la première réunion de fondation… » Permettez-moi, mon cher Jacques, de faire une petite correction à votre texte.
Au mois de novembre 1978, la fondation semi-officielle de la Société eut lieu chez Jacques Gouin, qui avait fait paraître une annonce dans le journal des Pays-den-Haut de Maurice Aveline, de Sainte- Adèle. Il cherchait des personnes intéressées à l’idée de fonder une société d’histoire pour notre région.
Les personnes suivantes étaient présentes à cette réunion : Gertrude Alary, assistante secrétaire du conseil municipal de la paroisse de Saint-Sauveur; Johanne Godon, étudiante en anthropologie, de la Conception; Fernand Simard, journaliste et historien; André Joncas, photographe-historien; Cyprien Lacasse, professeur et historien; Jacques Beauchamp-Forget, professeur de français et critique littéraire; René Forget, instituteur; Jean-Paul Jolicoeur, architecte; l’épouse de Jacques Gouin et leur fille Louise, secrétaire. En fin de soirée, un délicieux goûter maison nous fut servi.
Avant de quitter Jacques Gouin ce jour-là, je lui ai demandé pourquoi il avait songé à la fondation d’une société d’histoire dans notre joli village. Voici sa réponse. « Lundi dernier, à l’assemblée du conseil, il y avait à l’ordre du jour le budget pour l’année prochaine. Il y avait de l’argent pour les loisirs, pour tous les sports imaginables ainsi que pour l’âge d’or, mais rien pour les loisirs culturels. À la période des questions, j’en fis la remarque à monsieur le maire et il me répondit qu’il y avait un udget pour notre bibliothèque municipale. C’est ce soir-là que j’ai eu l’idée de fonder une société d’histoire ».
Anecdotes…
Jacques, dans l’intimité…
La première fois que j’ai visité Jacques à son manoir de la rue Saint-Pierre, quelque chose m’a frappé. Sur le mur arrière de son lieu de travail se trouvait un grand tableau présentant des écrivains célèbres et, avec un geste de la main, il m’indiqua qu’ils étaient tous ses ancêtres... On pouvait aussi voir dans son bureau plusieurs bibliothèques chargées d’œuvres des grands maîtres de la littérature française.
Il revint à la page qu’il avait sur sa machine à écrire. Soudain il se retourna en criant «maudite mécanique» d’une voix tonitruante qui me fit sursauter. Alors, il appela Louise ! Il lui dit qu’il était pris avec son ruban de dactylo et Louise, en secrétaire dévouée, installa un nouveau ruban. Comme vous le voyez, les intellectuels sont des personnes ordinaires avec des qualités et des défauts tout comme nous, le petit peuple.
Un travail à temps partiel…
Dans notre village, il n’y avait pas de grandes distractions pour un intellectuel de la trempe de Jacques Gouin. Le seul endroit où l’on trouvait de beaux bouquins à vendre était la Librairie Saint-Sauveur. Monsieur Jobson vaquait à son commerce, mais les livres que sa clientèle achetait ne lui disaient pas grand-chose. Jacques, en causant de littérature avec le propriétaire, se rendit compte que monsieur Jobson n’y connaissait rien. Suite à cet entretien, il entra à la librairie comme travailleur à temps partiel, au grand plaisir de son nouveau patron.
En côtoyant Jacques Gouin pendant des années, j’ai appris beaucoup sur l’histoire de notre peuple et j’ai saisi l’importance de la protection du patrimoine bâti de notre belle province.
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Point (.) et Virgule (,) le duel à la librairie…
André Joncas
membre # 59 SHGPH
Qui étaient donc Point et (.) Virgule (,) ? Deux intellectuels qui s’engueulaient à qui mieux mieux. Il s’agissait de messieurs Jacques Beauchamp-Forget et Jacques Gouin. Chaque fois qu’ils se rencontraient, nous étions certains d’assister à une joute oratoire dont le commun des mortels ne pouvait comprendre le sens. Jobson avait le don de partir la discussion sur le sujet de la grammaire. C’est alors que nos duellistes s’obstinaient sur un texte que Jacques Gouin avait trouvé dans le quotidien du jour. Jacques Beauchamp analysait le texte et, une fois l’erreur découverte, il la montrait à Jacques Gouin; mais l’adversaire n’était jamais satisfait de son choix. Entre temps, Jobson s’était esquivé à l’anglaise. Monsieur Virgule n’était aucunement d’accord avec les remarques de monsieur Point et le ton de l’échange verbal entre les deux adversaires risquait de tourner au vinaigre à tout moment. Quelques clients quittaient les lieux de crainte que les deux belligérants n’en viennent à faire usage de leurs poings. Le combat verbal se terminait vite lorsque monsieur Beauchamp-Forget quittait, le visage blême, tandis que son adversaire restait pantois avec son visage rouge tomate. Monsieur Gouin souffrait de diabète en plus de faire de la haute pression, alors que monsieur Forget avait des troubles cardiaques. À chaque occasion, on assistait à une partie nulle.
Michel Gouin, (fils de Jacques Gouin) Archives de l’Université d’Ottawa
Historique du conseil d’administration

Dès le début, assisté de Jacques Gouin comme secrétaire et de Johanne Godon et Madeleine Rolland comme vice-présidentes, André Joncas occupe le poste de président.

De juin 1982 à juin 1983, Pierre Paquin assure la présidence alors qu’André Joncas le seconde à la vice-présidence et Madeleine Payette au secrétariat, poste qu’elle occupera au moins huit ans.

De 1983 à 1985, Jacques Gouin présidence. prend la relève à la présidence et Cyrille Lapointe s’engage pour plusieurs termes à la vice-présidence. En septembre 1985,

c’est au tour de Louis-Charles Bouffard ►
de présider le C.A. jusqu’en 1989.
C’est alors que l’on célèbre…
les 10 ans de la Société d’histoire des Pays-d’en-Haut.
Après avoir achevé ses deux termes, la société a toujours pu profiter de son intérêt et de ses nombreuses connaissances en généalogie.
… Jusqu’en 1994, André Joncas est réélu président. Il ne voudrait surtout pas qu’on oublie l’équipe dynamique qui l’entourait. Ses membres avaient foi en l’avenir de leur mouvement et avaient aussi compris l’importance de parler des pionniers, des fondateurs de la région et de leur dur labeur…

Pendant toutes ces années, La Mémoire paraît régulièrement chaque trimestre, sauf quelques rares exceptions. À l’été 1994, lorsque paraît le numéro 62, Lucien Galipeau

devient président et le demeurera jusqu’au printemps 1996 tout en assumant la responsabilité de la publication du bulletin. Il est l’auteur de Hommage à nos pionniers paru pour le «150 ans de Saint-Sauveur».
Par la suite, Pierre Payette siègera comme président jusqu’à l’été 1999.
La SHPH fête ses 20 ans !
Entre l’automne 2000 et septembre 2004, André Lord est à la vice-présidence, secondé par Michel Larose, secrétaire.

Michel Flynn sera président de 2003 à 2004, alors que Pierre Urquhart et Luc Leblanc agiront respectivement comme secrétaire et vice-président. On leur doit d’avoir « tenu bon » au moment où le vent soufflait peut-être un peu fort.
En 2004, notre nouveau nom se lit comme suit : La société d’histoire et de généalogie des Pays-d’en-Haut

Depuis ce temps, la présidence est assurée par Pierre Gravel, qui, avec ses différents conseils d’administration, voit toujours plus loin et plus grand pour la Société.
Septembre 2009, la société a 30 ans
et vous êtes en train de lire le 113e numéro de La Mémoire.

LM-113-05
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