Les écoles à Saint-Sauveur-des-Monts
- Mélanie Tremblay
- 24 juin
- 3 min de lecture
Par Cyprien Lacasse
Cahier no 16, décembre 1982, pages 8 à 10
La première école du village (vers 1878), était située chez Edmond Chartier, rue de l’Église, dans la maison qui porte aujourd’hui le numéro civique 27 :

Mme Éloi Legault (Orise Maillé), vénérable dame aujourd'hui âgée de 91 ans et qui demeure avec ses deux filles à « Rivière Cimon », nous disait lors d’une entrevue, le mercredi 21 mars 1979 :
Quand vint le temps « de voir à mon instruction », comme disait ma mère, celle-ci me conduisit à l’école du village, maison qui appartenait alors à Edmond Chartier et qui porte aujourd’hui le numéro civique 27, rue de l’Église. Ah ! ce n’était pas l’université ni le couvent des grandes villes, mais on allait à l’école pour vrai, pas pour s’amuser ou tuer le temps : trente heures de classe par semaine, sans compter les devoirs et leçons à la maison. Puis, on allait à l’école à pied, beau temps, mauvais temps, hiver comme été.
Dans mon temps, il n’y avait qu’un local de classe dans cette école-là. Les élèves, garçons et filles, formaient des groupes appelés « divisions », selon leur degré de savoir. Notre institutrice, Mme Lecavalier, aidée de sa fille Hortense, nous « apprenait » le catéchisme, les prières, la lecture « courante », l’écriture, la grammaire, la composition française, l’arithmétique, l’histoire du Canada, la géographie. La maîtresse et les parents ne badinaient pas. Aller à l’école, c’était sérieux. On savait nos tables de multiplication et de division sur le bout de nos doigts. Aujourd’hui, les jeunes comptent avec des machines à « batteries » ou à l’électricité, et quand la « batterie » meurt ou que l’électricité manque, ils ne savent plus compter ; ils sont bloqués, ils sont en panne pour vrai 1.
Autres écoles
Outre l’école du village, d’autres écoles existaient dans la paroisse qui comprenait alors Piedmont, Lac Marois, Lac Guindon…
– à Piedmont, l’école était juste à côté du magasin de M. Denis Trottier ;
– au Lac Marois nord, l’école était bâtie tout près de l’église actuelle ;
– au Lac Marois sud, l’école située chez Léger Pa-quin, existait déjà en 1878 ;
– au Grand Ruisseau, l’école était située au pied de la côte Saint-Lambert, surnommée la « Côte de l’École ».
À Saint-Sauveur Village, la première école, chez Edmond Chartier, changea d’emplacement ; elle alla occuper la propriété de Madame la Duchesse de Leuchtenberg 2 Les Filles de la Sagesse y enseignèrent de 1914 à 1920, année de leur départ.*
Les Religieuses furent remplacées par des institutrices laïques de 1920 à 1927, année de l’arrivée des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Celles-ci s’installèrent dans le Couvent Marie-Rose dont la construction venait de se terminer, à l’angle des rues Principale et Filion, aujourd’hui le parc municipal.
* NDLR : c’est après le départ des Filles de la Sagesse en 1920 que le duc et la duchesse de Leuchtenberg acquirent la propriété.
1 Société d’histoire des Pays d’En-Haut, Cahier no 1, 1979, page 13.
2 Sise au 200 rue Principale.

Au mois de décembre 1948, l’école des garçons, l’école Saint-Édouard, ouvrait ses portes sous la direction de Cyprien Lacasse.


En 1953, Cyprien Lacasse abandonna la direction de l’école Saint-Édouard pour accepter un poste de professeur d’École Normale.
Salaires des institutrices…
Les registres de la Commission Scolaire indiquent que pour l’année scolaire 1878-1879, les commissaires avaient engagé des institutrices aux conditions suivantes :
No 1 : école du Village,
Mlle Anna Guillemette….. 180,00 $
No 2 : école de Piedmont,
Mlle Virginie Bertrand….. 100,00 $
No 3 : Lac Marois nord,
Mlle Caroline Gauthier….. 72,00 $
No 4 : Lac Marois sud,
Mlle Vitaline Lafrance….. 80,00 $
No 5 : Grand Ruisseau,
Mlle Anna Moore… 100,00 $
Cyprien Lacasse, décembre 1982
* Texte et photos : Extraits de l’Album du centenaire de Saint-Sauveur-des-Monts (1853-1953) par Mgr Louis Forget et Jacques Lapointe.
Les paroles s’envolent, mais les écrits restent…
L’INSTRUCTION
d’après Louis Pasteur (Sorbonne, 1892)
« Dites d’abord : Qu’ai-je fait pour m’instruire ? Et à mesure que vous progressez : Qu’ai-je fait pour mon pays ? Ceci jusqu’au moment où vous pourrez penser avec un immense bonheur que vous avez contribué en quelques manière au progrès et au bien de l’humanité ».
L’INSTRUCTION
d’après Maurice Duplessis
« C’est comme la boisson… ; il y a des gens qui ne portent pas ça ! » — Maurice Duplessis
LM-131-07
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