Le 56 avenue de l’Église… Une charmante maison

Premières transactions

Si l’on veut vraiment remonter aux sources de cette propriété, il faut aller loin en arrière. Les documents que j’ai pu consulter nous ramènent jusque vers 1893, au moment où Herménégilde Desjardins en fait l’acquisition.

Il est important de spécifier ici que l’emplacement connu aujourd’hui sous le numéro civique 56 de l’avenue de l’Église a été formé à même les lots 372 et 373 de la paroisse Saint-Sauveur, circonscription foncière de Terrebonne.

En 1893, la paroisse de Saint-Sauveur existe officiellement depuis déjà une quarantaine d’années. Fondée en 1853, on sait que, même vers 1847, des colons commencent à défricher leur lot. Parmi eux, on retrouve Élie Desjardins, venu de Sainte-Scolastique, en même temps que son père Jean-Baptiste, ainsi que Moïse, frère de ce dernier. On peut dire, en parlant d’eux, qu’ils sont véritablement parmi les pionniers de Saint-Sauveur, les premiers à défricher et à s’installer sur la Côte Saint-Lambert, aujourd’hui rue Principale.

Le deuxième fils d’Élie Desjardins, Herménégilde, né le 4 septembre 1870 à Saint-Sauveur, a épousé Dorina Forget en 1892.

L’année suivante, il vend une partie du lot 372 à Félix Labelle pour la somme de 200 $ payée comptant. On apprend également que, quatre ans plus tard, il cède une autre partie du lot 372 à Ferdinand Maillé, le 20 septembre 1897, pour le prix de 800 $ payé comptant.

Le 8 octobre 1898, cinq ans après son acquisition, Félix Labelle se départit à son tour de son terrain et le vend à Ferdinand Maillé, payé par une rente annuelle de 3 $ due à François-Xavier Clouthier, à compter du 29 décembre 1899. Il va sans dire que ce terrain semblait des plus convoités. On se croirait dans les années 2000, toujours à Saint-Sauveur.

Collection privée Me Françoise Major

Le village de Saint-Sauveur…. au début des années 40

A)      rue Principale est-ouest                                         

B)      l’église                                                                       

C)      le presbytère                                                           

D)      le couvent                                                                   

E)       la voie ferrée, aujourd’hui chemin Jean-Adam         

F)       la gare, Canadien National

G)    avenue de l’Église nord-sud H)    56 avenue de l’Église I)     avenue Saint-Denis vers les pentes

J)     Hôtel Nymark, aujourd’hui disparu K)    avenue Lafleur nord-sud

Au pied du Mont Saint-Sauveur, le village semble bien gardé.

Le calme qui s’en dégage ne peut que nous faire réaliser le contraste dont le village est témoin de nos jours.

… Paisible alors, … accueillant aujourd’hui !

Les années passent, les prix augmentent !

• En juillet 1900, François Allaire vend le lot 373 à Edmond Chartier, pour une somme de 2000 $ dont 600 $ comptant et le solde payable en versements annuels de 100 $, jusqu’au remboursement final.

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  En 1907, Ferdinand Maillé vend une partie du lot 372 à Camille Beaulieu, au prix de 1000 $ payé comptant.

  
  

• Un an plus tard, soit le 10 septembre 1908, Camille Beaulieu se départit du terrain 372, en le vendant à Anthime Filion, au prix de 1025 $ payé comptant.

  
  

• En 1928, une autre partie de ce même lot 372 est vendue à Jean-Baptiste Malo, pour 1000 $. La même année, ce dernier achète aussi une partie du lot 373 que détenait Edmond Chartier. L’hypothèque prise par Jean-Baptiste Malo, le 15 juin 1929, en faveur d’Edmond Chartier pour des parties des lots 372 et 373, est de 1100 $.

  
  

• La succession d’Edmond Chartier vend ces différentes parties des lots 372 et 373 à Émilien Legault, le 20 janvier 1960, pour le prix de 8 500 $ comptant.

  
  

• Le 15 octobre 1982, la vente des terrains 372 et 373 et d’une section de l’Ancienne Montée, faite par Émilien Legault à Manon Cousineau, est finalisée. Le 27 septembre 1983, on fait l’ajout du lot 577, qui fait partie de l’Ancienne Montée.

  
  

• Le 3 octobre 1983, Françoise Major achète le tout, soit ces parties des lots 372 et 373 ainsi que le lot

• 577. Le 19 février 1991, ce territoire devient désormais le lot 881.

  
  

• Le 29 septembre 2002, le lot 881 est renommé une dernière fois et sera dorénavant désigné lot 2 314 936 du cadastre du Québec.

La maison

Les recherches m’ont permis de savoir que l’actuelle maison d’un étage et demi, érigée sur ce lot, aurait été construite en 1935, probablement au temps où y habitaient Edmond Chartier et sa famille.

Aujourd’hui, elle a encore belle allure, protégée par les grands pins qui montent la garde contre le vent du nord. Malgré quelques agrandissements, on lui a laissé son style vernaculaire d’origine. Je la trouve bien accueillante, agrémentée de sa longue galerie couverte, longeant les deux côtés nord et est.

Quand on en franchit la porte, on est impressionné par la dimension des pièces. La bâtisse originale, faite entièrement de bois, ne mesure que vingt-six pieds de façade par vingt-et-un pieds et demi de côté. On a pris soin de lui garder son cachet de l’époque. On ressent une chaleur et un bien-être rappelant le passé. C’est presque magique ! C’est même réconfortant !

Ah ! Si toutes les vieilles maisons de nos villages avaient eu autant de chance et d’attention, il nous en resterait encore plusieurs aujourd’hui. Heureusement, cette jolie petite maison jaune de l’avenue de l’Église, vous savez, celle qui est juste à côté de la cour de l’école, a eu cette chance-là et nous en sommes bien fiers.

LM-118-31