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Lac-des-Seize-Îles, un joyau à découvrir 100e anniversaire 1914 - 2014

Madeleine Crevier, membre # 60 Participation à la recherche : Odette Pinard, membre # 632


Un merci tout spécialà Louise Lafrenière, résidente du Lac-des-Seiz


Il était une fois un lac, un train, une communauté


Particulièrement gâté par la nature, ce pittoresque petit coin de pays s’étend sur plus de 13,3 km². Le lac, tout en longueur, est situé à la tête d’une chaîne d’autres lacs et rivières. On y accède par la route 364 qui relie Saint-Rémi-d’Amherst à Saint-Sauveur. Pas de route autour du lac, et plusieurs îles, comme son nom l’indique.


Photo de D. Kerr, sur le site de la Municipalité du Lac-des-Seize-Îles : http://www.lac-des-seize-iles.ca/
Photo de D. Kerr, sur le site de la Municipalité du Lac-des-Seize-Îles : http://www.lac-des-seize-iles.ca/

Cette formation géologique datant de 1,3 milliard d’années fait partie de la chaîne de montagnes des Laurentides. Si- tuée à 100 kilomètres au nord de Montréal, son relief nous offre un paysage unique d’une grande beauté. Venant pour camper et pêcher, vers la fin du XIXe siècle, ses premiers habitants mettaient environ 3 ½ heures pour s’y rendre.


D’anciens documents nous laissent à penser qu’en 1893, la famille Millette y demeurait déjà ainsi que celle de Robert Chartier et de son fils Charlemagne. Puis, des noms anglophones s’ajoutèrent à ces derniers, tels A. J. Corner, James Tester, H. W. Lawlor, Dr B. S. Stackhouse et George Barrat. Mais toujours pas de voie ferrée, ni de routes.


À la même époque, arrivait au pied du lac, Joseph C. Rodger, âgé de 65 ans, propriétaire d’un moulin à scie dans les Cantons de l’Est. Il était passé par Lachute, en buggy tiré par un cheval. Accompagnés de quelques amis, ils s’installèrent avec leur famille et décidèrent de construire un moulin à scie, ainsi que des maisons, des camps et des dépendances.


En quête de paysages bucoliques, les villégiateurs s’installèrent, à la fin du XIXe siècle, sur les berges du majestueux lac qui doit son nom à sa topographie d’où émergent seize îles, tandis que bûcherons et colons élisaient domicile au village et au sud du lac. Vendre

leurs terres à Saint-Joachim et à Roxton Falls dans les Cantons de l’Est, et venir s’établir au Lac-des-Seize-Îles en l’an 1897, voilà qui décrit bien le courage et la har- diesse des premières familles de pionniers.


Nos pionniers aux talents multiples


À l’époque, les gens gagnaient leur vie avec le tourisme. La coupe de bois de chauffage qu’ils allaient vendre à Montréal, ainsi qu’à la compagnie de chemin de fer et aux moulins à scie était leurs principales sources de revenus.


Nos femmes pionnières étaient toujours là au bon moment. Travailleuses émérites, cuisinières infatigables, l’hiver au chantier et l’été aux moulins à scie, couturières, musiciennes, chanteuses, garde-malades, tous les métiers y ont passé !

L’on ne peut passer sous silence les deux grandes guerres 1914-1918 et 1939-1945. Ce fut l’époque des coupons de rationnement, celle des arrivées et des départs de fils et de maris sur le quai de la gare, celle de lettres longtemps attendues, de listes de disparus dans les journaux. Rien de tout cela ne peut être oublié.


Ils arrivèrent par chemin de fer…


La voie ferrée s’arrêtait à Montfort où se trouvait un orphelinat logeant environ 200 enfants. Lorsqu’elle fut pro- longée et que le train arriva finalement au Lac-des- Seize-Îles en 1895, on peut dire que le village s’est établi pour de bon. Le chemin de fer a permis de relier le petit village au monde extérieur.


Le Lac-des-Seize-Îles avait enfin sa gare pour accueillir de nombreux trains, tirant de nombreux wagons déversant des lots d’arrivants. La gare de nos petits villages a toujours été un lieu de rassemblement. Qui n’est pas allé, dans sa jeunesse, voir arriver le train à la gare du village ? Qui n’a pas arpenté son quai ? Durant l’hiver jusqu’au temps de l’ouverture des routes, le médecin devait venir par train ou par transport par cheminots appelés petits moteurs. Pour aller à l’hôpital, si le patient était trop malade, il fallait le coucher dans un lit et le mettre dans le char à bagages du train. Démantelé en 1964, le chemin de fer a été transformé en un corridor aérobique prisé aujourd’hui par les cyclistes et les randonneurs.


Construit vers 1910, en annexe au magasin général, le premier bureau de poste est toujours, en 2014, au même endroit et remplit bien sa fonction. Auparavant, la distribution du courrier se faisait dans le genre d’un ti- rage. Les lettres pigées dans le sac tenaient lieu de prix de présence pour le destinataire… Outre le bureau de poste, d’autres services publics, comme les magasins généraux et la boulangerie, étaient en opération à cette époque.


Nos élus


La première élection fut tenue le 27 juin 1914 et celui qui, désormais, aura l’honneur d’avoir été le premier maire de la municipalité du Lac-des-Seize-Îles sera monsieur H. Lapierre. Les premiers conseillers élus furent messieurs Moïse Gagné, J. Stanley Cook, John Smithers, Alphonse Gagné, Walter Cushing et F. G. Gnaedinger.


Le conseil municipal actuel (2014) est composé de monsieur le maire Yves Baillargeon entouré de ses conseillers Christiane Lamont, Lucille Corbeil, Hakim Hani, René Pelletier, David Estall, Lucie Robillard Barbeau, France Robillard Parizeau, Corinna Lupu, et Françoise Tassé.

Vision croissante…


Depuis le début du Lac-des-Seize-Îles jusqu’à maintenant (2014), il y a eu beaucoup de transformation : Le village a grandi, évolué, et offre aujourd’hui un centre municipal servant de local pour de nombreuses activités, dont une bibliothèque équipée d’ordinateurs et d’Internet, un débarcadère, une plage avec des aires de pique-nique ainsi qu’un terrain de jeux. Vie familiale, vie paroissiale, vie scolaire, vie municipale, vie communautaire et culturelle, toutes sont partagées par les villageois, les vacanciers, les travailleurs.


Aux Seize-Îles, c’est vers le tournant du XXe siècle qu’est érigée une construction dont le 2e étage hébergeait la première école (1901), alors que la chapelle était installée au premier.


Les premiers habitants n’étaient pas fortunés, mais ils avaient à cœur l’instruction de leurs enfants. En sep- tembre 1972, les élèves, victimes d’un certain progrès, eurent donc le privilège de prendre un autobus scolaire pour se rendre à Morin-Heights ou à Saint-Sauveur. Depuis 1977, les élèves qui ont complété leurs études primaires continuent le secondaire à la polyvalente Au- gustin-Norbert-Morin de Mont-Rolland.

1901 En attendant que la chapelle soit complétée, la première messe fut célébrée dans une maison privée dont le propriétaire était protestant… L’archevêque d’Ottawa autorise l’établissement d’une mission. Les pères Montfortains assument le ministère dominical.


1913 La mission nouvellement établie est annexée au diocèse de Mont-Laurier.

1916 Construction de la 2e église qui sera incendiée en 1952.

1937 La mission est érigée canoniquement en pa- roisse.

1951 Le diocèse de Saint-Jérôme est fondé et la pa- roisse Notre-Dame-de-la-Sagesse y est englo- bée.

1953 Un incendie ravage la deuxième église.

1954 Reconstruction de l’église.

1955 Le 10 avril, le curé Potvin célèbre la première messe et, le 10 juillet, l’église est bénie.


C’est précisément le 8 juillet 1948 que, luxe des luxes, l’électricité fut installée au Lac-des-Seize-Îles où les loi- sirs ont toujours été assez nombreux et très variés, tant en hiver qu’en été. Pentes de ski, patinoires, carnavals, loisirs intérieurs tels parties de cartes, danses carrées. Ça ne coûtait pas cher ! Deux liqueurs coûtaient dix sous, et si l’on fumait, on pouvait se procurer un paquet de cigarettes pour dix sous également. On peut dire que pour vingt-cinq sous, on pouvait passer une agréable soirée !

Grande fête au Lac-des-Seize-Îles


Le 22 février 2014 débutaient les festivités du 100e anniversaire de la municipalité du Lac-des-Seize-Îles.

« Le point culminant de l’événement a été la chaîne humaine rassembleuse qui formait le chiffre du 100e anni- versaire ». Photo : Lucie Robillard et Yves Barbeau in lejournaldespaysdenhautlavallee.ca du 26 février 2014.
« Le point culminant de l’événement a été la chaîne humaine rassembleuse qui formait le chiffre du 100e anni- versaire ». Photo : Lucie Robillard et Yves Barbeau in lejournaldespaysdenhautlavallee.ca du 26 février 2014.

C’est le 15 avril 2014, en pleine année de réjouissances, qu’est survenue au Lac-des-Seize-Îles, une catastrophe naturelle, soit un glissement de terrain sur la berge du lac encore glacé. Cet écroulement causé par un phénomène géologique, qui aurait eu l’effet d’un tsunami, selon un résident, a emporté trois maisons et une douzaine d’abris de bateaux. Des tonnes de terre et de déchets ont été déversées dans le lac.

Photo : Le glissement de terrain au Lac-des-Seize-Îles dans Journaldequebec.com
Photo : Le glissement de terrain au Lac-des-Seize-Îles dans Journaldequebec.com

Il faut également savoir que l'accès à la plupart des chalets situés autour du lac se fait uniquement par un pont de glace, l'hiver et par bateau, l'été.


De mémoire d'homme, un tel événement ne s'est jamais produit dans la région. Nous sympathisons avec la communauté qui se veut une grande famille et qui se relève avec courage afin de continuer à mettre en valeur ce beau coin de pays des Laurentides et son village centenaire.


Tout en festoyant, remémorons-nous sommairement l’origine de ce coquet village situé aux confins de la route 364 Ouest et rendons hommage à ses citoyens qui ne sont pas peu fiers d’avoir compté parmi eux, celui qui allait devenir premier ministre du Canada. Il avait fait parvenir le message qui suit lors du 50e anniversaire de la paroisse Notre-Dame-de-la-Sagesse en 1987 :


Message de Pierre Elliot Trudeau, ex-premier ministre du Canada



Pierre Elliott Trudeau à l’âge de 12 ans.
Pierre Elliott Trudeau à l’âge de 12 ans.

Vers 1930, déjà j’allais à la messe au Lac-des-Seize-Îles. Joyeuse bande d’enfants endimanchés, nous venions du Lac-des-Pins en suivant la voie ferrée.


Oiseaux et fleurs sauvages peuplent encore ma mémoire ; et mes narines captent toujours l’odeur incongrue de créosote qu’exhalaient les traverses sous le soleil d’été. Mais le plaisir des fraises, des framboises et des bleuets était réservé au retour, à cause du jeûne eucharistique alors de rigueur. Puis, revenus, nous nous abandonnions de nouveau aux vacances et à l’eau fraîche du lac.


C’est cette campagne-là, eaux, forêts, rochers, villageois sympathiques et estivants souriants, que j’ai voulu retrouver en plantant ma maison de campagne non loin du Lac-des-Seize-Îles et que j’ai voulu faire aimer par mes trois fils.



Références :

Notre-Dame-de-la-Sagesse, Lac-des-Seize-Îles 1937-1987, Album-souvenir, 1987

Cahiers d’Histoire des Pays-d’en-Haut, No 34, été 1987, p. 8

Lac-des-Seize-Îles, un Joyau à découvrir, Flèche, août 2011, par Francine Loubert, p. 33


LM-132-29

 
 
 

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